Scénariste des comics X-Men Inferno, Jonathan Hickman souligne que la relation polyamoureuse supposée entre Cyclope, Wolverine et Jean Grey se heurte aux réticences de Disney et Marvel.
Marvel Studios s’efforce de mettre en avant la communauté LGBTQ+ dans le MCU. Récemment, un couple gay était présent dans Les Éternels. Prévu pour le 13 juillet prochain, Thor: Love and Thunder mettra en scène de son côté le personnage queer de Valkyrie. Dans les comics, la représentation LGBTQ+ se heurte toutefois à certaines réticences, à en croire Jonathan Hickman, le scénariste derrière les derniers volets de X-Men: Inferno.
Pour vous donner le contexte, les mutants ont pris possession de l’île de Krakoa où ils développent une nouvelle civilisation rejetant régulièrement les normes humaines. Un dessin montrant des chambres adjacentes suggère que Cyclope, Wolverine et Jean Grey entretiennent une relation polyamoureuse. Mais cela est seulement sous-entendu. Parallèlement, Kate Pryde a finalement embrassé une fille dans un comic paru en 2020 après des années d’allusions. Néanmoins, son homosexualité n’a pas été développée par la suite.
Certains lecteurs y voient une forme de queerbaiting. Ce terme désigne une pratique scénaristique consistant à rester ambigu “sur l’identité LGBT d’un personnage ou la relation entre deux personnages du même genre”, souligne le Collectif des associations étudiantes LGBTQ+ d’Île-de-France (Caélif) sur son site. Un moyen “d’attirer le public et les fans LGBT et d’engranger de l’argent, mais de nier toute réelle représentation de LGBT pour ne pas perdre du public ou s’attirer les foudres des associations conservatrices”.
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X-Men : une relation polyamoureuse qui poseraient des problèmes scénaristiques
Sur le départ, Hickman a évoqué le sujet dans le podcast Jay & Miles X-Plain the X-Men. Il confirme que derrière l’intégration d’allusions et de gestes de tendresse, les débats font rage entre Marvel, Disney et l’équipe de création. “Nous avons des écrivains désireux de narrer des histoires qui sont très importantes pour eux en tant que créateurs. Et je me suis efforcé de les soutenir de tout mon cœur. Si je devais en parler aux patrons pour eux, ou avec eux, j’étais heureux de le faire”.
Le scénariste ajoute : “Pour la plupart, nous sommes moyennement satisfaits du résultat final et du processus de création (…) Rien de tout cela ne nous appartient, nous faisons seulement du mieux que nous pouvons”. Cette dernière phrase lourde de sens donne des pistes d’explication quant au conservatisme de Marvel et Disney.
Conservatisme qui serait principalement lié à des problématiques éditoriales. Quand un concept fort colle à la peau de personnages – en l’occurrence le triangle amoureux entre Cyclope, Jean Grey et Wolverine – les éditeurs rechignent à s’en détacher, de peur de causer des dommages durables. S’ils s’exécutaient, il serait impossible par la suite de remettre en scène le triangle amoureux iconique qui lie les personnages.
Source : Screen Rant