Windows 11 souffle ses trois bougies et affiche une légère hausse d’utilisateurs. Mais cette progression modeste masque-t-elle un véritable succès ou une simple migration forcée par l’obsolescence de Windows 10 ? Décryptage des freins et des motivations à l’adoption de ce nouveau système d’exploitation.
Trois ans après son lancement, Windows 11 semble enfin gagner du terrain. Près de 30 % des PC Windows fonctionnent désormais sous ce système d’exploitation, une progression notable par rapport aux mois précédents. Mais cette hausse modeste ne signifie pas nécessairement que Windows 11 est un succès fulgurant.
Voici l’état du marché des systèmes d’exploitation Windows au 1er juillet 2024, selon Statcounter :
- Windows 10 : 66,1 % (-2,23)
- Windows 11 : 29,7 % (+2,14)
- Windows 7 : 2,95 % (+0,09)
- Windows 8.1 : 0,4 % (-0,03)
- Windows XP : 0,39 % (+0,02)
Windows 11 : vers une adoption timide ou un saut dans le vide ?
Plusieurs facteurs pourraient expliquer la réticence de certains à adopter Windows 11. Tout d’abord, les exigences système plus élevées excluent les ordinateurs plus anciens et ceux dépourvus de TPM, ce qui constitue un obstacle important pour certains. De plus, Windows 11 a connu son lot de mises à jour problématiques et de bugs, ternissant globalement l’expérience utilisateur.
L’intégration de publicités au sein du système d’exploitation n’a pas non plus manqué de susciter des critiques. Enfin, pour les usagers peu intéressés par l’IA ou les fonctionnalités de Copilot, les différences entre Windows 10 et Windows 11 semblent négligeables.
L’augmentation de la part de marché de Windows 11 pourrait également s’expliquer par l’achat de nouveaux ordinateurs préinstallés avec ce système d’exploitation. En effet, il est difficile de trouver un nouveau PC Windows qui ne fonctionne pas sous Windows 11, et le rétrogradage vers Windows 10 peut s’avérer fastidieux, voire impossible, d’autant plus que la fin de vie de Windows 10 approche (octobre 2025).
Alors, Windows 11 est-il en passe de devenir le système d’exploitation par défaut pour les PC ? Ou s’agit-il d’une migration lente et contrainte par l’arrivée de nouvelles machines et l’obsolescence de Windows 10 ? Seul l’avenir le dira. L’arrivée — éventuelle — de Windows 12 pourrait jouer un rôle déterminant, à condition que ses améliorations soient suffisamment convaincantes pour inciter les personnes sous Windows 10 à sauter le pas et à ignorer Windows 11.
Mais les exigences système élevées risquent une fois de plus de constituer un obstacle insurmontable pour certains ordinateurs plus anciens. L’avenir de Windows 11 reste donc incertain. Il faudra convaincre les utilisateurs par ses qualités intrinsèques, et non par la simple obsolescence de son prédécesseur.