Plusieurs adresses de policiers français, notamment en Seine-et-Marne, ont été révélées sur l’application Waze par l’entremise de la pastille “police”. Une situation très préoccupante pour la sécurité de ces fonctionnaires, dénoncent les syndicats.
Waze est une application de navigation qui comporte plusieurs fonctionnalités communautaires intéressantes. Les utilisateurs peuvent notamment signaler la présence de la police et des radars aux autres Wazers en ajoutant une pastille sur la carte. Cette option a toutefois été détournée récemment dans nos contrées pour révéler les adresses de véritables policiers.
Comme le révèle Europe 1, entre cinq et dix domiciles ont été dévoilés sur la carte de l’application. De quoi mettre en péril ces fonctionnaires déjà très exposés aux menaces en raison de leur métier. Si les forces de l’ordre se font parfois repérer volontairement sur Waze à des fins de prévention, le dévoilement de leur adresse s’avère très problématique.
Waze : des utilisateurs dévoilent les adresses de policiers
La majorité des policiers touchés sont localisés en Seine-et-Marne, notamment dans un village de 500 habitants. D’après plusieurs sources policières, la pastille “police” a été ajoutée devant les domiciles d’un CRS et d’un gendarme qui ont fini par s’en apercevoir. Les syndicats ont tiré la sonnette d’alarme dans la foulée, dénonçant un phénomène “très grave”.
Et d’appeler à protéger les familles de fonctionnaires exposées : “Il faut déjà prendre des mesures par rapport aux domiciles des collègues qui ont déposé plainte, des mesures de protection, voire de relogement s’ils ne sont pas propriétaires, voire de mutation”, souligne Reda Belhaj (syndicat Unité) auprès de nos confrères.
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Les pastilles “police” ont été supprimées de l’application. Les fonctionnaires touchés ont porté plainte. Les utilisateurs à l’origine du dévoilement n’ont pas été identifiés. Contacté, Google explique prendre le problème “très au sérieux”. L’entreprise n’a toutefois pas reçu de signalements de l’OFAC, guichet unique des forces de l’ordre dédié à la cybersécurité et aux plateformes. “L’entreprise ne peut donc pas, pour le moment, agir et retrouver le ou les utilisateurs à l’origine de ces indications”, précise-t-elle.
Auprès de Tom’s Guide, Google fournit des détails sur le fonctionnement de Waze : “Dans les faits, les signalements de police sur Waze ne révèlent pas d’adresses, et ne peuvent pas non plus être épinglés à un endroit précis”. Ces signalements doivent être validés par les autres contributeurs sous peine sinon d’être rayés de la carte. “Si nous constatons que des personnes abusent des signalements, nous prenons rapidement des mesures pour restreindre leur capacité à contribuer, voire les bloquer complètement”.
Cette affaire est préoccupante quand on se souvient des précédents tragiques survenus dans nos contrées. En 2016, deux fonctionnaires avaient été assassinés par un terroriste islamiste qui avait réussi à s’infiltrer dans leur domicile de Magnanville.