Avec les normes de pollutions de plus en plus contraignantes, Volkswagen a annoncé se retirer du marché des véhicules thermiques dans un premier temps en Europe puis, progressivement, dans le reste du monde.
C’est lors d’une interview donnée à des confrères allemands que Klaus Zellmer, directeur des ventes de Volkswagen, a annoncé officiellement le virage entamé par le fabricant. Le but est de rendre « l’ensemble de notre flotte neutre en CO2 d’ici 2050 au plus tard », déclare-t-il. Pour cela, le constructeur souhaite investir massivement dans sa transition, à hauteur de 46 milliards d’euros en cinq ans.
Le but étant de faire en sorte d’atteindre une part de 70 % du chiffre d’affaires des ventes au travers des véhicules électriques d’ici 2030. La marque compte ensuite se retirer du marché des véhicules à combustion en 2035 en Europe puis progressivement dans le reste du monde en commençant par les États-Unis, la Chine puis en terminant par l’Amérique du Sud et l’Afrique où la transition s’annonce plus difficile à cause du manque d’infrastructures et d’accords avec les gouvernements.
Des normes de plus en plus contraignantes pour le thermique
L’Union européenne impose des normes de plus en plus difficiles aux constructeurs de voitures. Entre le « dieselgate » qui a frappé le groupe VW, les rapports sur les particules fines et l’annonce en avril de l’UE, les moteurs thermiques vivent peut-être leurs dernières heures de gloire.
En effet, l’Europe a annoncé renforcer l’objectif de réduction de CO2 à 55 % au lieu des 40 % initiaux pour 2030 avec un objectif zéro émissions nettes en 2050. Cela ne veut pas dire que les émissions de gaz seront supprimées, mais simplement compensées pour atteindre un bilan carbone neutre.
Voyant les réformes se profiler, la plupart des constructeurs entament en douceur leur transition vers l’électrique. En dehors de VW, Ford annonce un investissement d’un milliard de dollars pour transformer son usine allemande afin de produire des véhicules électriques et supprimer le thermique en Europe d’ici 2030. General Motors estime sa transition pour 2035 et Honda pour 2040.
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Les limites actuelles de la voiture électrique
La voiture électrique telle qu’elle existe actuellement est-elle une alternative viable ? L’automobile représente aujourd’hui 6 % des émissions totales de CO2 dans le monde, ce qui est plus que le bâtiment, ou les autres transports comme les camions, les bateaux ou les avions. Pourtant cela représente bien moins que les 19 % des centrales électriques à charbon.
Même si selon une étude, les véhicules électriques présentent un meilleur bilan carbone, selon les pays où est produite l’électricité, d’autres problèmes se posent avec les technologies actuelles de batteries. En effet, le CO2 est le cheval de bataille actuel et en ce sens, viser l’automobile où il est « aisé » de réduire les émissions semble logique. Réduire la proportion de ce gaz à effet de serre est une urgence pour les gouvernements afin de limiter le réchauffement climatique.
La transition au tout électrique ressemble donc à une mesure d’urgence qui ne fait que retarder le problème puisque la production des batteries actuelles n’est pas sans conséquence sur l’environnement. Néanmoins avec de plus en plus de fonds investis dans la recherche, il ne serait pas surprenant de voir apparaître une technologie de batterie plus efficace et plus respectueuse de la planète.
De même, les recherches pour la production d’électricité « verte » notamment par la fusion nucléaire comme avec l’ITER continuent et permettent d’espérer un avenir où la production d’énergie ne se fera plus au détriment de l’environnement. En ce sens, le passage forcé à l’électrique peut apparaître comme un pari sur l’avenir en attendant une percée technologique.
Source : gizmodo