Volkswagen s’apprête à remplacer sa e-Golf par l’ID 3, un tout nouveau modèle de voiture électrique, basé sur une toute aussi nouvelle plateforme MEB. Nous avons pu la prendre en main à 6 mois de sa sortie.
Le groupe Volkswagen propose déjà plusieurs véhicules exclusivement électriques dans son catalogue, tel que le e-Tron chez Audi. La marque souhaite maintenant se concentrer sur l’avenir, c’est à dire le “zéro émission”. Le constructeur doit bien entendu faire oublier le “diesel gate” d’il y a quelques années qui a sévèrement entaché sa popularité, mais espère également éviter de se faire distancer par les concurrents.
Pour cela, Volkswagen lance la fabrication de l’ID 3, un véhicule 100% électrique, totalement nouveau et qui n’est pas dérivé d’un véhicule thermique existant déjà. La e-Golf et la e-Up actuels sont en effet des véhicules électriques dérivées de leur variantes thermiques, alors que cette ID 3 est cette fois-ci totalement originale. Avec ce véhicule, le constructeur prend résolument le virage du véhicule électrique en franchissant une étape cruciale dans le développement de ses véhicules propres.
Un an entre pré-réservation et livraison
La ID 3 est apparue publiquement pour la première fois en septembre dernier, à l’occasion du salon automobile de Francfort. Elle avait toutefois déjà bénéficié d’une période de teasing, dès le printemps dernier, au cours de laquelle les clients les plus intéressés ont pu précommandé le véhicule moyennant une avance de 1000 euros. Cette somme permettait de confirmer la précommande d’une ID 3 de première série, en cours de fabrication.
Alors que les premiers exemplaires de l’ID 3 sortent enfin de leur usine de Zwickau, Volkswagen a invité quelques acheteurs privilégiés de la première heure à visiter la Glaeserne Manufaktur (la “Fabrique de verre”) située à Dresde, et ses lignes de production et de montage visibles depuis la rue grâce à ses façades vitrées et transparentes. 72 e-Golf sont assemblées en moyenne par jour dans cette usine que l’on peut visiter, et où l’on peut observer un véritable ballet entre robots et ouvriers, sur un sol rutilant et dans un silence presque religieux.
Mais la visite de l’usine de Dresde n’est qu’un prétexte pour présenter et faire essayer à ces quelques acheteurs triés sur le volet une version presque finalisée de l’ID 3. Sachant que les premiers clients ont posé leur pré-réservation sur ce modèle il y a 6 mois déjà, et que les livraisons sont attendues pour mai prochain, il faudra en tout près d’un an de patience à ces « pre-booker » pour enfin recevoir leur Graal électrique.
Comme celles des autres usines du groupe fabriquant la e-Golf, les chaines de montage Glaeserne Manufaktur seront transformées d’ici la fin de l’année prochaine pour produire la nouvelle ID 3. Cette “vieillissante” e-Golf va donc bientôt disparaitre des catalogues du constructeur, au profit de sa remplaçante. Mais les modifications que Volkswagen va devoir réaliser dans les différentes usines produisant actuellement la e-Golf, pour passer à des chaines de montages aptes à fabriquer l’ID 3, sont conséquentes.
Cette voiture électrique fait en effet appel à une nouvelle plateforme, baptisée MEB, que le constructeur va utiliser comme base pour tous ses futurs véhicules électriques. Volkswagen prévoit ainsi de concevoir à partir de MEB plusieurs autres modèles destinés à différents segments du marché : le ID-Crozz, un cross over comme son nom l’indique à juste titre, la ID Vizzion, une berline autonome de niveau 5, futuriste et dont le volant et les pédales seront optionnels, ou encore la ID Buzz qui n’est rien d’autre que la résurrection électrique du mythique combi de Volkswagen attendu à l’horizon 2022.
A l’origine, un concept car
Volkswagen voit l’ID 3 comme une révolution, une étape de son histoire aussi importante que le furent à leur époque la Coccinelle ou la Golf. Dès 2016, le concept car Neo arborait déjà un design très réussi : sièges profilés, volant et planche de bord totalement dépourvus de boutons physiques, poignées de portes rétractables comme les Tesla, et une couleur extérieure blanche, jusque dans les jantes. La deuxième itération fut présentée au salon de Genève en 2018.
La version actuelle, commercialisée, a été présentée en septembre dernier. Elle s’est assagie, surtout à l’intérieur. Avec son design qui rappelle la Golf, mais avec une partie arrière qui reprend le coffre de couleur noire de la Nissan Leaf, quelle que soit la teinte choisie, le véhicule reste globalement agréable à regarder.
Volkswagen propose trois versions de l’ID 3, selon la capacité de la batterie. La version 45 kWh affiche une autonomie de 330 km (WLTP). Le modèle intermédiaire de 58 kWh atteint 420 km d’autonomie. Et il faudra la plus grosse version de 77 kWh pour culminer à 550 km d’autonomie.
C’est la version ID 3 Pro équipée d’une batterie de 58 kWh qui a servi de cobaye pour notre prise en main. Commercialisée sous le nom d’Edition 1st, elle sera réservée aux 30 000 premiers acquéreurs et sera livrée avec un chargeur AC de 11 kWh. L’ID 3 Pro pourra également être rechargée sur les bonnes rapides jusqu’à 100 kWh. Un borne de recharge d’une station Ionity (commune aux véhicules des autres marques du groupe Volkswagen) devrait permettre de charger de 5 à 80% l’ID 3 en seulement 30 minutes.
La version la plus abordable (30 000 euros environ hors primes) affiche des caractéristiques plus modestes. La batterie de 45 kWh ne pourra ainsi pas être chargée avec une puissance de plus de 50 kWh, et un chargeur AC de 7,5 kWh “uniquement” sera livré avec le véhicule.
Nous n’avons hélas pas pu vérifier les autonomies annoncées, les essais sur circuit lors de notre prise en main étant trop brefs (à peine une dizaine de minutes par personne, soit deux tours du circuit du Lausitzring).
Conduite souple et confortable
Nous avons tout de même eu le temps de ressentir les bonnes sensations de l’accélération électrique de l’ID 3 et de son moteur de 204 chevaux (150 kW) offrant un couple de 310 Nm. Côté vitesse, l’ID 3 est bridée à 160 km/s. Le démarrage est très rapide, même dans sa version la plus basique. On n’atteint toutefois pas la dynamique d’une Tesla Model 3. Nous avons par ailleurs pu apprécier son rayon de braquage, impressionnant compte tenu du gabarit du véhicule. L’ID 3 parvient a faire mieux que ses concurrentes chez Renault ou Nissan, malgré leur gabarit encore plus compact.
Nous avons également pu valider la très bonne tenue de route et plus globalement le confort de conduite, grâce à un petit exercice de slalom entre les plots. Au final, cette prise en main s’est avérée très satisfaisante, y compris pour les futurs clients présents lors de cette présentation.
Comme indiqué plus haut, la version de l’ID 3 que nous avons prise en main n’était pas totalement finalisée : l’ordinateur de bord n’était pas fonctionnel et les finitions intérieures du véhicule n’était pas définitives. Il nous a donc été demandé de ne pas filmer ou prendre des photos à l’intérieur des véhicules que nous avons testé. Le bon côté, c’est qu’il y a fort à parier que l’ID 3 sera encore corrigée et optimisée – aussi bien du côté cosmétique et mécanique et électronique – d’ici sa disponibilité sur le marché, au printemps prochain.
Les prix annoncés restent pour le moment plutôt approximatifs. volkswagen nous promet tout de même que le ticket d’entrée, pour l’ID 3 de base, tournera autour des 20 000 euros bonus déduit. Cela rend le nouveau véhicule électrique du constructeur réellement accessible, même s’il faudra se tourner pour ce tarif vers le modèle proposant la plus faible autonomie, et donc privilégier la conduite urbaine plutôt que sur autoroute.
De l’autre côté, la version la plus endurante avec sa batterie de 77 kWh devrait s’afficher à un tarif de 45 000 euros, bonus déduit. Un prix à comparer à celui de la Tesla Model 3, bien moins endurante mais bien plus puissante !