Peu de voyageurs en avion savent que s’élever au-dessus de la surface terrestre nous expose aux radiations spatiales provenant des collisions entre étoiles, des trous noirs, des explosions solaires et autres phénomènes spatiaux. Ces particules d’énergie sont invisibles à l’œil nu, mais elles traversent notre atmosphère par dizaines de milliers à chaque instant.
Selon Eddie Semones, un agent de la NASA spécialisé en radiations : “Nous sommes plus exposés aux radiations radioactives naturelles de la Terre qu’aux rayons cosmiques galactiques.” Mais il en va tout autrement lorsqu’on s’éloigne du sol, car quand les rayons cosmiques frappent l’atmosphère, ils créent des douches de radiation ionisantes, des particules qui libèrent des électrons et des molécules, qui en retour peuvent pénétrer profondément dans nos corps. Ce danger potentiel peut endommager nos tissus et notre ADN, ce qui peut entrainer des cancers, des difficultés de reproduction, et des problèmes cognitifs avérés chez les animaux.
C’est la raison pour laquelle travailler en tant que personnel de bord peut être dangereux. De ce fait, le PNC (qui est fréquemment soumis à ce genre de radiations) est classifié par le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) comme des travailleurs exposés aux rayonnements. Dès 2009, il a été admis que les PNC, en moyenne, reçoivent la plus haute dose de radiations annuelle parmi tous les travailleurs américains.
Cela signifie qu’ils reçoivent plus de radiations que le personnel travaillant dans les réacteurs nucléaires. Semones déclare que “travailler dans des réacteurs nucléaires est très très encadré de nos jours. (…) L’utilisation de robots et une planification complète des tâches sont devenues des standards de travail depuis la Guerre Froide, donc l’industrie a évolué”, ajoute-t-il. On estime que l’exposition annuelle d’un employé de bord est de 3 millisieverts (mSv).
Seuls les astronautes sont plus exposés, ainsi 10 jours dans l’espace exposent la peau des cosmonautes à 4.3 mSv, ce qui est l’équivalent de 4,3 années d’exposition aux radiations cosmiques lorsque l’on est à la surface de la Terre. C’est l’une des raisons pour lesquelles la NASA n’autorise pas ses astronautes à rester plus d’un an en orbite.
Les employés de bord dans les avions ne se voient, eux, pas imposer de doses limites de radiation pour la simple raison qu’on ne sait pas vraiment quelle dose est acceptable dans ce cas précis. Ainsi, afin de limiter les risques, il est recommandé au personnel de bord d’éviter les vols très longs, à haute altitude, ou encore de voler au-dessus des pôles.