Les ventes de voitures électriques tournent au ralenti et le secteur connaît des difficultés. GM, auparavant très enthousiaste sur son électrification, revoit ses ambitions à la baisse, de même que d’autres constructeurs. Certains prédisent même des faillites.
L’industrie automobile est contrainte de ralentir son électrification. C’est en tous cas la situation qui se dessine aux États-Unis, où les dirigeants d’entreprises automobiles se montrent de plus en plus inquiets. Ces derniers temps, ils étaient nombreux à admettre que leurs ambitieux projets en matière de véhicules électriques étaient compromis, du moins à court terme.
En effet, les entreprises automobiles font face à une augmentation importante des stocks et à un ralentissement des ventes. Plusieurs milliards de dollars sont en jeu et surtout les objectifs de réductions des émissions de gaz à effet de serre.
General Motors, héraut de l’électrique, admet sa défaite
General Motors (GM) était pourtant l’un des constructeurs les plus ambitieux en matière d’électrique, jusqu’à cette semaine. Précurseur sur le marché de l’électrique avec la Chevrolet Bolt et auteur de déclarations audacieuses sur son avenir plus respectueux de l’environnement, GM a douché les espoirs des partisans de l’électrique lors de sa présentation des résultats du troisième trimestre.
La PDG de GM Mary Barra y a annoncé qu’elle abandonnait ses objectifs initiaux de production véhicules électrique. L’entreprise prévoyait d’en assembler 100 000 au second semestre 2023 et 400 000 autres pour les six premiers mois de 2024. “Au fur et à mesure que nous avançons dans la transformation vers les véhicules électriques, les choses se compliquent un peu plus“, aurait-elle déclaré.
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Tesla partage le pessimisme de GM pour l’électrique
GM n’est pas le seul constructeur pessimiste. Lors d’une récente conférence de presse, Elon Musk signalait que la crise économique entraînerait une baisse de la demande de véhicules, même pour Tesla, leader du marché. L’entreprise n’a eu de cesse en 2023 de casser les prix, notamment des Model S et Model X.
De même, Mercedes-Benz est contraint de brader considérablement les prix de ses voitures électriques, de plusieurs milliers de dollars, pour réussir à les vendre. “Il s’agit d’un secteur plutôt brutal“, déclarait son directeur financier Harald Whilelm à propos du marché de l’électrique, lors d’une conférence. À demi-mot, le dirigeant prédit des faillites : “J’ai du mal à imaginer que le statu quo actuel soit viable pour tout le monde.“
Malheureusement, cette situation ne touche que les voitures électriques. Aux États-Unis, les concessionnaires mettent plus de temps à vendre les véhicules électriques que leurs homologues thermiques. Alors que les consommateurs doivent se serrer la ceinture à cause de l’inflation, ceux-ci se concentrent davantage sur le prix au moment d’acheter une voiture et malheureusement, les électriques sont plus chères.
En France et plus largement en Europe, la situation est moins morose qu’outre-Atlantique. Soutenu par de nouvelles lois pour la voiture électrique, avec à l’horizon l’interdiction de la vente des voitures thermiques en 2035, la part de l’électrique progresse. Néanmoins, pas aussi vite qu’il faudrait, au vu de l’urgence climatique.
Source : Business Insider