Véhicules électriques : pourquoi les entretiens seront-ils coûteux et longs ?

Les voitures électriques tombent difficilement en panne, mais lorsqu’elles le font, les réparations sont beaucoup plus coûteuses que pour les thermiques. Face à une pénurie de techniciens qualifiés et à des batteries difficilement réparables, la situation n’est pas près de s’arranger.

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© Envato

La semaine dernière, une étude réalisée en France par une entreprise de bornes de recharge électrique montrait que 54 % des propriétaires de voitures électriques regrettent leur achat. En premier lieu à cause de la fin du bouclier tarifaire sur l’électricité, mais ils auront bientôt d’autres raisons de regretter leur achat. En effet, tout porte à croire que faire réparer un véhicule électrique va devenir de plus en plus compliqué.

Pour l’instant, ce sont les clients de Tesla qui portent plainte contre les prix exorbitants des réparations. Mais d’autres conducteurs pourraient être amenés aussi à le faire, car la situation n’est pas près de s’arranger.

Pourquoi réparer un véhicule électrique est plus coûteux ?

C’est tout d’abord à cause de la batterie. En effet, le moindre choc peut envoyer les Tesla à la casse et d’autres marques sont aussi concernées. Dans une enquête publiée en mars, l’agence Reuters révélait que pour de nombreux modèles de voitures électriques, il n’existe aucun moyen de réparer ou d’évaluer l’état des batteries.

Pourtant, les batteries coûtent des dizaines de milliers d’euros et représentent jusqu’à 50 % du prix d’un véhicule électrique. Employer de la main d’œuvre pour les faire remplacer est trop cher : autant fournir un nouveau véhicule. Ainsi, les compagnies d’assurance sont obligées d’envoyer à la casse des voitures avec quelques centaines de kilomètres au compteur, entraînant une hausse de leurs tarifs. Mais pourquoi cette main d’œuvre est trop chère ?

Les petits garagistes n’ont pas envie de se former à l’électrique

Selon une autre enquête de Reuters publiée au début du mois, le problème vient des garagistes indépendants. En effet, le secteur connaît une pénurie mondiale de techniciens qualifiés pour réparer les véhicules électriques. Cette pénurie pourrait augmenter les coûts des réparations, tout comme (encore une fois) une hausse des tarifs d’assurances.

De nombreux garagistes sont réticents face aux coûts de formation et d’équipement nécessaires pour réparer les véhicule électrique à haute tension. Leurs batteries de 400 et 800 volts peuvent électrocuter et tuer des techniciens imprudents ou non formés.

Même si les ventes de voitures électriques montent en puissance, elles ne représentent toujours qu’une part minime du total des véhicules circulant sur les routes. Pour des petits garages, se passer de cette clientèle est toujours envisageable si la majorité continue de rouler en thermique.

De plus, avec le personnel réduit d’une petite entreprise, se passer d’un technicien en l’envoyant en formation est impossible. D’autant plus qu’il faut ensuite faire l’acquisition du matériel nécessaire pour réparer les véhicules électriques, dont le prix se compte en dizaines de milliers d’euros.

Pour l’instant, aucune solution ne se trouve à l’horizon. Elle ne pourra venir que de mesures de soutien. Pour l’instant, la politique en matière de voiture électrique consiste surtout d’incitations aux entreprises à en produire (avec des subventions) et pour les consommateurs à en acheter (avec le bonus écologique). Si rien n’est fait pour aider à leur entretien, on voit mal comment l’interdiction des voitures thermiques à 2035 pourrait tenir.