Les prix des voitures électriques chinoises vont bientôt exploser : les constructeurs automobiles BYD, Geely et SAIC sont visés par des droits de douane additionnels dans l’Union Européenne, qui les accuse de toucher des subventions anticoncurrentielles.
Depuis près d’un an, la concurrence sur les voitures électriques fait rage. Les entreprises européennes ont rogné un maximum leurs marges, mais ce n’est pas suffisant pour faire face aux marques chinoises. BYD, Geely, ou encore SAIC : plus rien ne semblait prêt à arrêter ces constructeurs de voitures électriques en Europe… jusqu’à ce jour, avec la décision que vient de prendre la Commission européenne.
C’était attendu : l’organe exécutif de l’Union Européenne (UE) annoncé l’introduction de nouveaux droits de douane sur les véhicules électriques chinois. Les voitures importées verront cette taxe supplémentaire appliquée à partir du mois prochain. Les prix chez les constructeurs chinois vont exploser.
Les voitures électriques chinoises vont être davantage taxées
Après avoir mené enquête, la Commission accuse les plus grandes marques chinoises de toucher des subventions anticoncurrentielles de leur gouvernement. Voilà qui expliquerait pourquoi les voitures électriques coûtent moins cher que les thermiques en Chine. En fonction du niveau de subvention perçu, l’UE a décidé de moduler ces droits de douane additionnels valables au 4 juillet :
- BYD : 17,4 %
- Geely : 20 %
- SAIC : 38 %
L’investigation continuera jusqu’au 2 novembre. Pendant ce temps, des négociations devraient avoir lieu avec les autorités chinoises pour mettre fin aux pratiques anticoncurrentielles. Si aucun accord n’est trouvé à cette date, les droits de douane évolueront à nouveau. Les entreprises auront des droits de douane fixés en fonction de leur niveau de coopération avec les enquêteurs :
- 21% pour les entreprises qui ont coopéré.
- 38,1 % pour celles qui ont refusé leurs demandes.
Tous les autres producteurs de voitures électrique en Chine seront soumis à des droits de 21%. Tesla fait figure d’exception : malgré sa production (partiellement) en Chine, l’entreprise d’Elon Musk aura droit à un taux calculé individuellement après le 2 novembre. La firme aurait fait “une demande justifiée“, selon le communiqué de presse de la Commission.
Ces nouvelles taxes viendront s’ajouter aux 10 % de droits de douane actuellement en place. Ce pourcentage devrait rapidement se refléter sur les étiquettes chez le concessionnaire : si vous souhaitez acheter une voiture électrique chinoise à bas coût, il faut se dépêcher !
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Vers des représailles sur les constructeurs de voitures électriques européens ?
Selon Reuters, le ministère chinois du commerce a déclaré suivre de près l’évolution de la situation et que toute mesure nécessaire sera prise “pour préserver les droits légitimes des entreprises chinoises“. Traduction : la décision de la Commission est susceptible d’entraîner des représailles. Bientôt, les voitures européennes pourraient subir des taxes tout aussi élevées en Chine.
L’UE marche là dans les pas des Etats-Unis. Washington avait décidé il y a un mois de quadrupler les droits de douane sur les véhicules électriques Chinois pour s’établir à 100 %. Un prix quasiment doublé : voilà de quoi inciter les consommateurs américains à jouer la préférence nationale ! L’UE reste davantage mesurée, en avançant l’argument des subventions abusives et la porte des négociations reste ouverte.
- Les prix des voitures électriques produites en Chine vont toutes augmenter.
- La Commission européenne a décidé de leur appliquer des droits de douanes supplémentaires.
- L’étiquette devrait augmenter de 17,4 à 38,1 % chez le concessionnaire, selon les constructeurs.