Vers une fusion à trois des constructeurs automobiles japonais Nissan, Honda et Mitsubishi

Le marché de l’automobile électrique pourrait bien changer de visage à la suite de la proposition de fusion entre Nissan, Honda et Mitsubishi. Le but ? Créer un véritable concurrent aux constructeurs chinois qui ont le vent en poupe.

Accord Nissan/Honda
Image IA générée avec Microsoft Bing Image Creator

Le marché de l’automobile est aujourd’hui dominé par les voitures électriques. Si la nouvelle Renault 5 e-tech est vite montée dans le top des voitures les plus vendues, c’est sans doute Tesla qui s’en sortait le mieux jusqu’à présent. Mais c’était sans compter l’arrivée des constructeurs chinois avec leurs véhicules à bas prix.

Des constructeurs auparavant inconnus proposent ainsi des modèles de toutes les gammes. On peut ainsi nommer Nio, BYD, mais aussi, de manière plus étonnante, Xiaomi (plutôt connu pour ses appareils numériques).

Bien entendu, les constructeurs européens, et notamment français, ne sont pas à la traîne, ainsi Renault, Peugeot, Audi, BMW ou Volkswagen proposent, eux aussi, leurs véhicules 100 % électriques.

Nissan et Honda à l’assaut du top des constructeurs ?

C’est le 23 décembre 2024 que Nissan et Honda ont annoncé la signature d’un “protocole d’accord pour entamer des discussions et des réflexions en vue d’une intégration commerciale entre les deux entreprises par le biais de la création d’une société holding commune.”

Une première version de cet accord a été signée le 15 mars 2024, puis une seconde mouture le 1er août 2024 où Mitsubishi a été invité à participer à l’accord (leur décision définitive sera connue au plus tard fin janvier 2025). Le but du rapprochement entre les deux (ou trois) constructeurs automobiles est de “d’accélérer leurs efforts pour parvenir à une société neutre en carbone et à une société où la mortalité routière est nulle”.

“Les entreprises ont également annoncé qu’elles avaient convenu de mener des recherches conjointes sur les technologies fondamentales dans le domaine des plateformes pour les véhicules définis par logiciel (SDV) de la prochaine génération, en particulier dans les domaines cruciaux de l’intelligence et de l’électrification, afin de faire progresser les discussions ciblées vers une collaboration plus concrète.”

De manière plus simple, le but des trois fabricants est de créer une entité qui pourra les aider à rattraper le retard pris sur la concurrence. Une telle entité regroupant les trois constructeurs serait alors le troisième plus gros constructeur automobile en termes de ventes, derrière Toyota et Volkswagen.

Une fois la fusion réalisée, l’entité résultante pourrait peser dans les 50 milliards de dollars selon The Verge. La présidence du groupe ainsi formé serait, dans un premier temps, occupée par le directeur actuel de Honda, Toshihiro Mibe. Le but étant que la fusion soit actée au plus tard d’ici juin 2025 et que tout soit terminé pour le mois d’août 2026.

Si l’accord date déjà de mars, le secret a été bien gardé par les deux constructeurs Nissan et Honda. Ainsi le  projet de fusion n’a été annoncé que la semaine dernière, soit mi-décembre. Comme nous l’avons déjà évoqué, il vise à créer une société holding commune pour faire face à la concurrence mondiale croissante de marques telles que Tesla et le Chinois BYD sur le marché des véhicules électriques. 

Mais ce n’est pas tout. En effet, l’opération permettrait également de sauver Nissan, en difficulté, qui a vu son bénéfice net chuter de plus de 90 % d’une année sur l’autre à la mi-2024 et qui a annoncé en novembre son intention de licencier des milliers de travailleurs.

« Je suis convaincu qu’en unissant les forces des deux entreprises, nous pourrons offrir une valeur inégalée aux clients du monde entier qui apprécient nos marques respectives », a déclaré Makoto Uchida, PDG de Nissan. « Ensemble, nous pouvons créer pour eux une façon unique d’apprécier les voitures, ce qu’aucune des deux entreprises ne pourrait faire seule. »

L’ex-patron de Nissan, Carlos Ghosn, a déclaré vendredi à Bloomberg que la fusion était un « geste désespéré » de la part de Nissan, et qu’il ne s’agissait « pas d’un accord pragmatique parce que franchement, les synergies entre les deux entreprises sont difficiles à trouver. » L’entreprise est dans la tourmente depuis que Carlos Ghosn a été arrêté par les autorités japonaises en 2018 pour des accusations de mauvaise conduite financière.

La suite nous dira si Carlos Ghosn est juste amer, ou si les discussions entre Nissan, Honda et Mitsubishi sont une bonne idée finalement.