Vers la fin des ZFE ?

Les zones à faibles émissions (ZFE), instaurées pour améliorer la qualité de l’air dans les grandes villes françaises, sont menacées de disparition après un vote des députés. Le dispositif est critiqué pour son impact social et économique.

ZFE et Vignette Crit'Air

Introduites progressivement depuis 2015, les Zones à Faibles Émissions (ZFE) ont été conçues pour limiter la circulation des véhicules les plus polluants dans les centres urbains. Cependant, alors qu’elles devaient être obligatoires dans les villes de plus de 150 000 habitants à compter du 1er janvier 2025, ce dispositif se heurte aujourd’hui à une forte contestation. 

Le mercredi 26 mars 2025, une commission de l’Assemblée nationale a voté la suppression pure et simple de ces zones, dans le cadre du projet de loi de simplification de la vie économique.

Un impact économique sur les ménages les plus modestes

Les ZFE ont été créées pour répondre à une urgence sanitaire : la pollution de l’air, responsable de milliers de décès chaque année en France. Concrètement, dans ces zones, la circulation est restreinte pour les véhicules les plus polluants, classés selon une vignette Crit’Air. Ce système attribue une note de 0 à 5 en fonction du niveau de pollution, de l’âge et de la motorisation du véhicule. Les véhicules les moins polluants, comme les électriques, disposent de la vignette verte (classe 0), tandis que ceux fonctionnant au diesel, souvent anciens, sont classés parmi les plus polluants (classe 5).

Malgré des intentions louables, les ZFE n’ont pas totalement réussi à convaincre. Quelque temps après leur annonce, des critiques ont émergé concernant le manque de préparation et de soutien pour les ménages modestes. « On a mis la charrue avant les bœufs en disant aux gens de ne plus prendre leur voiture », a déclaré Sylvain Carrière, député insoumis de l’Hérault, soulignant l’absence d’alternatives viables pour ces ménages.

« Le gouvernement refuse toujours de renforcer massivement son soutien aux transports publics, de limiter au maximum le reste à payer des ménages modestes devant acheter un véhicule moins polluant et de contraindre les constructeurs automobiles à produire de petits véhicules électriques abordables », avait déclaré Valentin Desfontaines, responsable mobilité au sein du Réseau Action Climat, en 2023.

Le vote en commission de la suppression des ZFE pourrait constituer une première étape vers la fin de ce dispositif. Toutefois, le chemin législatif est encore long. Le texte doit désormais être examiné par l’ensemble des députés de l’Assemblée Nationale, puis par le Sénat. Le débat est donc loin d’être terminé.