Une tempête solaire d’une grande puissance pourrait toucher la Terre lors d’un pic d’activité de l’astre. Une trop grande intensité pourrait affecter les câbles sous-marins et provoquer d’énormes perturbations sur le réseau.
Les éruptions ou tempêtes solaires sont des événements parfaitement normaux dans le cycle de fonctionnement de notre étoile. Il s’agit de projections de matières provoquées par l’accumulation d’énergie dans certaines zones. Dans la plupart des cas, ces projections ne posent aucun problème.
Il arrive néanmoins que certaines tempêtes soient suffisamment puissantes pour arriver jusqu’à nous. Notre atmosphère et magnétosphère nous protègent des effets les plus dangereux, mais les astronautes ne sont pas à l’abri de blessures et les personnels navigants sont parfois exposés à plus de radiation qu’à l’accoutumée.
Un risque de dégâts par électromagnétisme
Si les rayons les plus nocifs sont bel et bien réduits par notre bouclier naturel, cela n’empêche pas de fortes perturbations électromagnétiques qui peuvent avoir des conséquences sur notre mode de vie.
En 1989, l’une de ses tempêtes a frappé la Terre et provoqué un blackout électrique qui a duré un peu plus de 9 heures au Québec. Les perturbations électromagnétiques ont provoqué des surtensions en raison de l’exposition des câbles de transport, ce qui a eu pour effet de déclencher les sécurités.
La plupart des grandes lignes internet fonctionnent aujourd’hui avec de la fibre optique. La particularité de cette fibre est d’utiliser un signal optique et non électrique pour transmettre l’information. Ce mode de transport le rend particulièrement résistant aux interférences magnétiques.
Le souci viendrait des câbles sous-marins. Ceux-ci utilisent également la fibre optique, mais la distance à parcourir est tellement longue que de nombreux boîtiers électroniques servent de relais. Le principe est de disposer une boîte captant le signal lumineux et capable de l’amplifier pour le propager jusqu’au relais suivant. Cela demande une électronique extrêmement précise et particulièrement sensible aux perturbations.
Un réseau local robuste, mais une communication longue distance fragile
La Terre a déjà frôlé une catastrophe majeure. En 2014, la NASA a annoncé qu’une tempête sans précédent aurait pu frapper la Terre en 2012 et renvoyer notre civilisation plusieurs siècles en arrière. Une tempête de cette ampleur aurait pu provoquer des dégâts dont les coûts estimés dépasseraient les 2 000 milliards de dollars.
Cette fois-ci, c’est un chercheur de l’Université de Californie, Abdu Jyothi, qui tire la sonnette d’alarme sur la situation. Selon le scientifique, la structure mondiale de communication n’est pas capable d’encaisser un événement solaire majeur. Si les réseaux locaux sont plutôt robustes par leur conception, les câbles sous-marins et principalement ceux de l’Atlantique et du Pacifique passants à de hautes latitudes (c’est-à-dire relativement proches des pôles) sont particulièrement exposés.
Les plus exposés en cas de tempête solaire seraient les États-Unis qui pourraient être coupés de l’Europe et de l’Asie alors que le reste du monde souffrirait un peu moins de la perturbation (exception faite de l’Europe de l’Ouest).
La priorité selon le scientifique est donc de se préparer, rapidement, à ce genre de scénario afin de pouvoir réagir rapidement après le sinistre malgré des communications difficiles. Cette préparation est d’autant plus importante qu’un maximum solaire, à savoir une période d’activité plus intense, approche. D’ici 2023, les premières tempêtes solaires intenses pourraient nous atteindre. C’est en 2025 que le Soleil atteindrait son pic maximal d’activité pour le cycle en cours avant de se calmer pour quelques années.
Source : arstechnica