Des chercheurs de l’Université de Dalian en Chine ont réussi une petite prouesse : façonner une peau artificielle inspirée du calmar, capable de résister à des températures extrêmes et de tuer presque toutes les bactéries et champignons qui touchent sa surface.
Comme d’autres céphalopodes, poissons tropicaux et caméléons, les calmars possèdent des nanostructures photoniques périodiques, leur permettant de changer de couleur de peau en réponse à des stimuli environnementaux externes pour le camouflage, la communication et la parade nuptiale.
La capacité du calmar à changer la couleur de sa peau en réponse à des informations environnementales complexes fascine les scientifiques depuis des décennies. Aujourd’hui, des chercheurs chinois se sont inspirés d’eux pour créer une nouvelle peau artificielle qui peut non seulement résister au froid extrême, mais aussi tuer les bactéries et les champignons, ouvrant la porte à une gamme d’utilisations potentielles.
Une peau artificielle capable de résister à tout, inspirée du calmar
Les calmars ont plusieurs milliers de cellules appelées chromatophores juste sous la surface de leur peau, connectées à leur système nerveux. Au centre du chromatophore se trouve un sac élastique plein de pigment. Les contractions musculaires contrôlent la taille des chromatophores, faisant varier la couleur de la peau du calmar et leur permettant de modifier leur motif pour correspondre aux roches ou aux coraux à proximité.
Inspirés par les capacités innées présentes dans la peau du calmar, des chercheurs de l’Université de technologie de Dalian, en Chine, ont créé une nouvelle peau artificielle flexible qui peut résister aux températures extrêmes et aux bactéries.
À lire : Un smartphone en peau humaine pour une meilleure interaction
Les chercheurs ont imité l’arrangement de la réflectine tirée de la peau de calmar pour créer cette nouvelle peau, qu’ils appellent PIskin. Lorsque PIskin est exposé à des stimuli externes, comme une surface, sa nanostructure photonique provoque un changement de couleur rapide. Parallèlement, le transport ionique dans la peau se modifie, permettant la transduction des stimuli mécaniques et thermiques en signaux électriques.
Voulant pousser plus loin les propriétés de cette peau, les chercheurs ont ajouté du monolaurate de glycérol (GML), un composé aux propriétés antimicrobiennes puissantes, et du polyéthylène glycol 200 (PEG-200), un tensioactif, émulsifiant et détergent de qualité industrielle. Le GML permet au PIskin de tuer presque toutes les bactéries et tous les champignons, tandis que le point de congélation bas du PEG-200 signifie que la peau peut résister aux basses températures sans geler.
La création de PIskin ouvre la porte à de futures applications dans les domaines des dispositifs médicaux portables, de la robotique douce, des prothèses et des interfaces homme-ordinateur.
Source : Science Direct