Une nouvelle bactérie découverte au Portugal pourrait détruire les PFAS, pour se nourrir du carbone qui compose ces substances chimiques dites “indestructibles”.
Découverte au Portugal dans un sol contaminé puis étudiée à l’Institut Renew de l’Université de Buffalo, la bactérie baptisée Labrys portucalensis F11 est en mesure de procéder à une dégradation enzymatique, c’est-à-dire de décomposer les PFAS.
Les PFAS sont (Substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées), selon l’ANSES, “des substances chimiques dont les propriétés spécifiques sont mises à profit dans de nombreux produits de la vie courante […] textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, gaz réfrigérants, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, dispositifs médicaux, produits phytopharmaceutiques, etc.” Ce sont des polluants extrêmement résistants que l’on retrouve dans l’air, les aliments, les sols, l’eau de consommation, les sédiments, etc.
Ils sont résistants grâce à la solidité de leurs liaisons carbone-fluor, et cette nouvelle minuscule bactérie est en mesure de briser ces chaînes d’atomes et de se nourrir du carbone, et donc à détruire les PFAS, pour ne laisser que des substances inoffensives. Le plus insolite, c’est qu’elle s’est développée seule dans un environnement contaminé et théoriquement hostile à tout microorganisme. Elle a “appris” à survivre.
Une bactérie capable de dépolluer les sols et l’eau
Labrys portucalensis F11 rejoint la liste des nombreuses découvertes scientifiques récentes qui rendent l’espoir de pouvoir, un jour, nettoyer complètement la planète de toute la pollution que l’Homme a engendrée. Que ce soit en Corée du Sud, avec la mise au point d’un biocatalyseur capable de décomposer le PET en quelques heures ou aux États-Unis avec le développement d’une nouvelle forme de bioplastique capable de se décomposer rapidement, les efforts sont faits dans tous les pays du monde.
Pour l’instant, l’étude publiée sur ScienceDirect précise que le temps d’incubation pour la dégradation des PFAS est de 100 jours au minimum. Les scientifiques vont maintenant chercher les conditions les plus propices à la croissance de la bactérie, de manière à réduire la durée du processus de décomposition.
Ainsi, la dépollution de l’eau, des sols et de l’air n’est pas pour demain, mais le fait qu’une bactérie ait “appris” à combattre et à tirer profit de substances chimiques toxiques nous rappellent que la nature est décidément bien résiliente.