Une équipe de chercheurs de la faculté de biologie d’Harvard ont mis au point un nouvel outil basé sur l’intelligence artificielle qui peut prédire l’apparition de cancers du pancréas bien avant leur apparition. Un formidable outil de dépistage qui permettrait de sauver de nombreuses vies.
Si la solitude tue autant que fumer un paquet de cigarettes par jour, le cancer du pancréas est encore plus mortel. Il l’est d’autant plus que les médecins ne disposent pas d’outils de dépistage suffisamment avancés pour le diagnostiquer à un stade précoce. En leur absence, seules les personnes ayant des antécédents familiaux de la maladie ou certaines mutations génétiques font l’objet d’un dépistage. Cette approche laisse de côté les cas qui n’entrent pas dans ces catégories et cela se traduit par fort taux de mortalité, car seuls 12 % des cas de cancer du pancréas sont diagnostiqués à un stade précoce.
Heureusement, des chercheurs viennent de créer un outil d’intelligence artificielle capable d’identifier les personnes présentant un risque élevé de cancer du pancréas. Cet outil permettrait de détecter la survenue du cancer tant redouté jusqu’à trois ans avant le diagnostic. Selon l’article publié dans la revue scientifique hautement respectée Nature Medicine, l’IA se base uniquement sur les dossiers médicaux du patient, sans avoir besoin de lui faire passer quelque test que ce soit.
Une intelligence artificielle entrainée sur neuf millions de dossiers
Cette découverte offre l’espoir d’un diagnostic plus précoce, et donc de meilleures chances de survie. Chris Sander, membre de la faculté de biologie de la Harvard Medical School et cochercheur principal de l’étude, explique dans l’article que l’identification des personnes présentant un risque élevé de contracter une maladie constitue un des enjeux les plus importants de la médecine. Pour lui, cet outil pourrait améliorer la prise de décision clinique, conduisant à un diagnostic et à un traitement plus précoces, pour de meilleurs résultats.
L’équipe de recherche a entraîné l’algorithme d’IA sur deux ensembles de données de neuf millions de dossiers de patients provenant du Danemark et des États-Unis. Le modèle a été entrainé sur des données de différentes maladies et le moment de leur apparition pour prédire quels patients sont susceptibles de développer un cancer du pancréas.
Différentes versions de l’aglorithme ont été testés pour déterminer sa capacité à détecter efficacement les risques. Les chercheurs ont même constaté que le modèle était au moins aussi précis que les tests de séquençage génétique actuellement disponibles pour un petit sous-ensemble de patients, l’avantage de l’IA étant qu’elle peut être employée sur tous les patients avec un dossier médical, et pas seulement ceux avec des antécédents familiaux connus.
Source : Nature