Une imprimante 3D géante pour fabriquer un lanceur spatial

Relativity rejoint SpaceX dans la course à l’espace avec un projet de fusée réalisée presque entièrement avec Stargate, une imprimante 3D géante. Terran-1, son premier lanceur, doit effectuer des vols commerciaux dès 2021.

Image 1 : Une imprimante 3D géante pour fabriquer un lanceur spatial

Avec la fin de la guerre froide, les budgets alloués à la conquête spatiale ont nettement diminué. Si la présentation de la nouvelle fusée de SpaceX s’apparente plus à un show de Steve Ballmer qu’à une conférence de la NASA, l’entreprise a le mérite de faire progresser la technologie spatiale et de la remettre sur le devant de la scène.

Parmi les nouveaux acteurs privés du secteur, la société américaine Relativity fait également parler d’elle. Elle vient de lever 140 millions de dollars supplémentaires pour atteindre son objectif : être la première compagnie à fabriquer un lanceur à l’aide d’une imprimante 3D géante

La fusée doit être réalisée à 95 % grâce à l’impression 3D, seuls le câblage, les composants électroniques et quelques éléments en caoutchouc lui échapperont. Les pièces les plus grosses sont imprimées par Stargate, le nom donné à l’imprimante géante de 4 mètres de hauteur, et les plus petites sont réalisées avec des imprimantes classiques. 

Image 2 : Une imprimante 3D géante pour fabriquer un lanceur spatial

Stargate utilise un fil d’alliage d’aluminium qu’il fait fondre pour tisser le corps d’une pièce. Pour les pièces les plus volumineuses, Reality dispose déjà d’un nouveau modèle deux fois plus grand que Stargate. 

Terran-1, le premier lanceur de la société doit pouvoir être fabriqué en seulement 60 jours. Une prouesse rendue possible en réduisant au maximum le nombre d’éléments à concevoir puis à assembler. Selon la firme, son lanceur se compose de cent fois moins de pièces que les lanceurs actuels. Pour réduire les défauts d’impression, Stargate est piloté par une intelligence artificielle qui améliore en temps réel les mouvements de l’imprimante.

Premiers vols commerciaux dès 2021

Terran-1 est un lanceur de petite taille. Avec seulement 30 mètres de haut et une capacité de 1270 kg, il est loin de concurrencer les fusées telles que la Falcon 9 de SpaceX ou Ariane 5, mais la firme a déjà signé des contrats avec Telesat et mu Space pour lancer de petits satellites dès 2021.

À l’instar d’Elon Musk, Tim Ellis, le CEO de Relativity voit grand, et parle déjà de réaliser des engins spatiaux sur d’autres planètes : « Relativity a été fondé avec la vision à long terme d’imprimer en 3D la première fusée sur Mars, et d’élargir ainsi les possibilités d’expérience humaine de notre vivant ».

Il est clair que les missions d’explorations sont plus simples et moins gourmandes en énergie lorsqu’on a quitté l’atmosphère et la gravité terrestre. Mais avant d’imaginer partir de Mars et bien que ce soit moins sensationnel, il semble plus raisonnable de commencer par la Lune. 

Source : WiredRelativity Space