Une gigantesque onde de plasma s’est écrasée sur Mercure

Cette impressionnante éruption solaire a peut-être créé une atmosphère temporaire, et même ajouté de la matière à Mercure.

Le Soleil a projeté une gigantesque onde de plasma sur Mercure, ce mardi 12 avril. La puissante éruption, connue sous le nom d’éjection de masse coronale (CME), a été vue émanant de l’autre côté du soleil le soir du 11 avril et a mis moins d’une journée pour frapper Mercure.

Mercure, la planète la plus proche du soleil - Crédits : NASA/SDO
Mercure, la planète la plus proche du soleil – Crédits : NASA/SDO

L’événement a déclenché très probablement une tempête géomagnétique sur la planète la plus proche du Soleil, érodant sa surface pas la même occasion.

Une planète exposée aux vents solaires

Mercure, la plus petite des planètes du système, n’a pas un champ magnétique très puissant, contrairement à la Terre. De plus, elle est plus proche que nous du Soleil et donc de ses éjections de plasma. Mercure a en conséquence été dépouillée de toute atmosphère permanente. Et ce, depuis longtemps.

« Les principales différences [avec la Terre] sont la taille de la planète et Mercure a un champ magnétique faible et pratiquement pas d’atmosphère. »

Hui Zhang, professeur de physique spatiale à l’Institut géophysique Fairbanks de l’Université d’Alaska

Son résidu d’atmosphère est constamment perdu dans l’espace, formant une queue de matière éjectée en forme de comète derrière la planète. Paradoxalement, les éruptions solaires reconstituent constamment ces petites quantités d’atomes, lui donnant une fine couche d’atmosphère fluctuante.

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Les éruptions solaires, un phénomène encore mal compris

L’onde de plasma provenait d’une tache solaire. Il s’agit de l’une de ces zones à l’extérieur du soleil où de puissants champs magnétiques, créés par le flux de charges électriques, se nouent avant de se briser soudainement.

Plus précisément, les éruptions solaires sont provoquées par une accumulation d’énergie magnétique dans des zones de champs magnétiques intenses, au niveau de l’équateur solaire, probablement à la suite d’un phénomène de reconnexion magnétique.

Les scientifiques sont particulièrement attentifs aux tempêtes solaires. Elles peuvent avoir de réelles conséquences sur notre planète et notamment sur nos technologies. Fin octobre dernier, une puissante éruption solaire avait également surgi de notre étoile, mettant en alerte l’Observatoire de Dynamique Solaire (SDO) de la NASA.

Malheureusement, il est difficile, voir impossible pour les scientifiques de prédire la durée et la force exacte d’une irruption, car le mécanisme à l’origine de phénomène n’est pas bien compris. C’est une des raisons pour lesquelles la sonde Parker Solar Probe s’approche du soleil jusqu’à le « toucher ». Dans l’espoir de récolter des données qui nous aideraient à percer ce mystère.

Source : Space