Le MIT Technology Review a enquêté pour découvrir d’où vient la photo intime d’une femme aux toilettes prise par son aspirateur robot iRobot de Roomba et diffusée sur Facebook.
Sur Facebook, la photo d’une femme aux toilettes avec le short descendu a été diffusée dans des groupes privés. Un cliché capturé par un aspirateur robot iRobot de Roomba. Mais comment une image aussi intime se retrouve sur les réseaux sociaux ?
Le MIT Technology Review a enquêté et contacté le constructeur pour faire la lumière sur cette mystérieuse affaire qui en dit beaucoup sur le traitement de nos données privées !
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Des collecteurs et employés qui ont accepté la surveillance
En 2020, des internautes ont publié des images de scènes banales mais parfois intimes prises sous des angles bas. Sur l’une d’elles, on aperçoit une jeune femme en t-shirt sur les toilettes avec le short descendu. Ce cliché pris par un aspirateur robot Roomba J7 de la marque iRobot s’est retrouvé sur Facebook.
Si ces appareils sont censés être contrôlés, le MIT Technology Review a obtenu 15 captures d’écran partagées dans des groupes privés. Parmi ces clichés figurent notamment des mineurs. Sur l’un d’eux, un jeune enfant allongé au sol qui fixe l’appareil qui l’enregistre avec amusement. Bref, des moments intimes.
iRobot, future acquisition d’Amazon pour 1,7 milliard de dollars, confirme que ces images viennent d’aspirateurs robot Roomba en 2020. Ces clichés proviennent « d’appareils de développement spéciaux avec des modifications matérielles et logicielles qui ne sont pas et n’ont jamais été présentés sur les versions destinées à l’achat ». Ils appartiennent à des « collecteurs et employés rémunérés » qui ont signé des accords à propos de l’enregistrement des images. Scale AI, une startup qui étiquette les données audio, photo et vidéo pour entraîner une intelligence artificielle, récupère les images capturées.
Une image diffusée par des travailleurs de données
Selon le constructeur, les appareils portent une marque verte qui indique qu’un enregistrement vidéo est en cours. iRobot estime qu’il incombe à ces collecteurs rémunérés de « retirer ce qu’ils considèrent comme sensible de tout espace où le robot opère, y compris les enfants »
Pour faire simple, selon iRobot, les personnes dont les photos et vidéos apparaissent dans le flux de données ont accepté cette surveillance. La société a refusé de laisser le MIT Technology Review consulter les accords de consentement. Les collecteurs ou employés rémunérés n’ont pas pu échanger à propos de ces conditions.
Mais comment cette femme assise aux toilettes s’est retrouvée sur Facebook ? Selon le MIT Technology Review, les travailleurs de données sous contrat partagent ces clichés sensibles et intimes dans des groupes privés Facebook mais aussi Discord.
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Des données prisées par les constructeurs
Si ces images se retrouvent récoltées avec le consentement des personnes, les consommateurs acceptent au quotidien la surveillance des données. Cela vaut pour une large variété d’appareils, aussi bien les smartphones que les machines à laver. Cette pratique s’est répandue ces dernières années avec l’avènement de l’intelligence artificielle.
Les constructeurs sont avides de données pour améliorer l’intelligence artificielle. L’apprentissage automatique est très prisé et utilise des données comme nos voix, nos visages et nos maisons pour entraîner les algorithmes. Les éléments venant d’environnements réels et dynamiques comme nos maisons sont très précieuses. Il suffit simplement d’utiliser un appareil pour donner notre accord via des politiques de confidentialité très vagues.
Les entreprises ont une grande marge de manœuvre pour diffuser et analyser les informations collectées.
Source : technologyreview