Aux Etats-Unis, une quatrième personne a contracté la mélioïdose, une maladie bactérienne infectieuse. Possiblement mortelle, elle est causée par une bactérie endémique d’Asie du Sud. Pourtant, aucun des patients n’avait séjourné dans ces régions.
Aux Etats-Unis, quatre cas de mélioïdose ont été diagnostiqués récemment. Il s’agit d’une infection possiblement mortelle, causée par la bactérie Burkholderia pseudomallei. Cette bactérie est endémique dans certaines régions du monde comme en Asie du Sud. Pourtant, aucun des patients n’avait séjourné dans ces régions récemment. Deux des quatre personnes qui avaient contracté l’infection sont décédées. Un des diagnostics a d’ailleurs été confirmé lors d’un examen post-mortem. En mars dernier, un adulte est décédé de cette infection. En mai, c’est une petite fille de 4 ans qui contractait la maladie. Elle a aujourd’hui des dommages irréversibles au cerveau.
Une bactérie multirésistante qui provoque une maladie au diagnostic difficile
La bactérie Burkholderia pseudomallei vit principalement dans les sols et eaux des climats tropicaux et subtropicaux. Elle se transmet par voie aérienne ou cutanée, mais pas de l’homme à l’homme. La maladie se manifeste plus souvent chez les personnes atteintes de diabète, d’une insuffisance rénale, d’une pneumopathie chronique ou d’alcoolisme. Les symptômes de la mélioïdose sont très variés et peu spécifiques, allant de la fièvre modérée à la détresse respiratoire. La miélioïdose peut passer pour une autre maladie grave, comme la tuberculose. Cela rend le diagnostic difficile, laissant l’occasion à la maladie de se développer. De plus, les symptômes peuvent apparaitre très tardivement après l’infection. Avec une fenêtre d’exposition pouvant s’étendre à plusieurs années, il est très difficile d’établir avec exactitude la cause de l’infection. Malgré un traitement antibiotique, la maladie reste mortelle dans 10 à 50% des cas.
Les analyses d’une centaine d’échantillons provenant des domiciles des quatre personnes infectées aux Etats-Unis n’ont montré aucun lien avec une souche qui aurait pu se développer aux Etats-Unis. Cependant, les résultats correspondent aux souches d’Asie du Sud. L’hypothèse du CDC (Center for Disease Control and Prevention) est que la bactérie est arrivée via l’importation de produits dans lesquels elle aurait pu se développer. En effet, il est possible que la bactérie ait contaminé des produits mouillés ou hydratés (nourriture, boisson, cosmétiques…) provenant d’une région endémique.
Source: ARS Technica