Une bonne nouvelle pour l’environnement, une mauvaise nouvelle pour les microplastiques en suspension dans les eaux usées du globe.
Depuis de nombreuses années, l’homme a pris conscience de l’importance de la pollution au plastique. Les déchets rejetés dans la nature finissent presque toujours dans les mers et les océans, finissant même par créer un nouveau continent, le fameux 7ème continent ou vortex de déchets, situé dans l’océan pacifique.
Des études sont menées sur tous les fronts pour essayer de réduire la quantité de déchets plastiques dans l’environnement. Et si la solution principale passe par le recyclage de nos emballages, cela s’avère malheureusement insuffisant vu l’ampleur du problème.
Si de nombreuses actions ont dans l’idée d’aller nettoyer mécaniquement les zones qui en ont besoin, d’autres se basent sur la structure chimique du plastique pour trouver des solutions.
Déjà, en 2022 une équipe de chercheurs du Texas effectuait des recherches sur la dégradation du plastique dans le milieu naturel créant même une enzyme capable de décomposer le PET (polyéthylène téréphtalate) en quelques jours au lieu de plusieurs siècles. Une révolution, mais demandant de nombreux tests avant de pouvoir être utilisé dans la nature.
Aujourd’hui ce sont des chercheurs de la Northwestern University dans l’Illinois qui ont fait une découverte qui devrait avoir des répercussions plus rapides. Ils ont en effet identifié une bactérie vivant dans les eaux usées qui est capable de décomposer le PET.
Comment une bactérie pourrait-elle nous débarrasser du PET ?
Si la pollution au plastique est une des plaies actuelle, parmi les types de plastiques présents dans l’environnement le plus problématique est le PET. Ce polymère dont le nom complet est polyéthylène téréphtalate est présent essentiellement dans les bouteilles jetables.
Bien que le PET soit le plastique le plus recyclable de tous (quasi à l’infini) et ayant l’empreinte carbone la plus faible, c’est aussi le plus durable de tous, rendant sa présence dans le milieu naturel assez problématique. Bien qu’il n’y libère aucun contaminant (ce qui est positif), il lui faut des siècles pour disparaître.
Si la récupération des bouteilles présentes dans la nature pour les recycler est une solution, il n’est pas forcément possible de la mettre en place partout. La découverte de cette bactérie ouvre ainsi une porte intéressante pour faire disparaître les PET de l’environnement.
La bactérie en question se nomme Comamonas testosteri. Elle est capable d’aller mâchonner des objets en plastique (à son échelle) et puis de les transformer. Cette combinaison de processus à la fois mécaniques et biochimiques est améliorée par la présence d’une enzyme spécifique à la bactérie.
Au final la bactérie “se nourrit” du plastique qu’elle transforme des microplastiques en nanoplastique lorsqu’elle les mâche puis utilise une enzyme pour récupérer le carbone qu’ils contiennent. Le carbone étant l’élément de base de la nourriture de la bactérie, cela lui permet de réaliser sa croissance.
Notons que 50 % des microplastiques présents dans l’environnement sont issus de contenant en PET, cette trouvaille est donc particulièrement intéressante.
En conclusion, si ces bactéries et leurs enzymes ont en effet une plus-value quant à la dégradation du plastique dans le milieu naturel, rappelons que le PET est parfaitement recyclable et à l’infini. Par conséquent, recyclez vos bouteilles en PET, cela permettra d’en créer de nouvelles, ou militez contre la fin du plastique à usage unique, comme Jason Momoa…