Avec plus d’un million d’applications sur les magasins respectifs de Google et d’Apple, on peut dire qu’il existe une application pour à peu près tout et n’importe quoi. Preuve en est Radioactivity Counter, qui s’il n’est pas nouveau, a de quoi surprendre. Il se propose en effet de mesurer la radioactivité, tout simplement. Cela peut sembler assez peu sérieux, à l’image d’autres logiciels qui pullulent sur les App Stores promettant de mesurer par exemple le rythme cardiaque à l’aide du capteur photo.
Sauf qu’ici, nous sommes face à une application tout à fait fonctionnelle. Compatible Android et iOS, Radioactivity Counter entend donc bien mesurer l’exposition d’une personne aux radiations avec précision, exprimée en microgray par heure (μGy/h). Ce véritable compteur Geiger de poche exploite le capteur photo intégré à l’appareil pour arriver à ses fins. Il se trouve que les capteurs CMOS ne sont pas seulement sensibles à la lumière, mais également aux rayonnements de photons gamma.
Ne pas oublier le scotch
Seul prérequis en plus des 3,49 € nécessaires pour acheter l’application, il faut également se procurer du scotch noir pour recouvrir le capteur. En effet, il ne doit plus être sensible à la lumière pour que l’exposition aux rayons gamma puisse être observée. Des chercheurs de l’ANSTO (Australian Nuclear Science and Technology Organisation — l’Organisation australienne des sciences et de la technologie nucléaire) se sont intéressés à cette application et l’ont mise à l’épreuve sur deux appareils différents : un iPhone 4S d’Apple et un Galaxy S2 de Samsung.
Les résultats se sont avérés tout à fait satisfaisants et cohérents, prouvant l’efficacité de l’application et sa pertinence pour mesurer l’exposition aux radiations. Il se trouve toutefois que l’iPhone 4s est un peu moins précis, la faute au fait que seul le capteur frontal a pu être utilisé pendant l’expérience. Le capteur arrière était exposé à la lumière de l’écran à cause de la surface vitrée arrière qui la réfléchissait. Bref, il s’agit donc d’un investissement intéressant pour la prochaine guerre nucléaire, sait-on jamais.