Une ancienne cité romaine cartographiée dans son intégralité grâce à un radar géologique

Quand la technologie s’associe à l’archéologie, de grandes découvertes peuvent être réalisées. C’est le cas de l’ancienne cité romaine Falerii Novi qui vient d’être cartographiée dans son ensemble à l’aide d’un radar géologique.

Vue GPR de Falerii Novi
Vue GPR de Falerii Novi / L. Verdonck

Aussi appelé radar à pénétration de sol ou GPR qui signifie « Ground Penetrating Radar » en anglais, un radar géologique envoie des ondes électromagnétiques dans le sol avec une antenne. Il peut sonder jusqu’à plusieurs dizaines de mètres sous la surface en fonction des terrains étudiés. Cette technologie est utilisée dans de nombreux domaines tels que l’archéologie, la police, l’environnement, l’ingénierie et même la planétologie. La mission Apollo 17 a en effet eu recours à la technologie GPR pour sonder la surface de la Lune en 1972. Les archéologues s’en servent aussi très régulièrement pour les aider dans leurs recherches.

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Les découvertes de Falerii Novi étonnent les archéologues

C’est une première en archéologie. L’ancienne cité romaine Falerii Novi a pu être cartographiée dans son intégralité uniquement à l’aide d’un radar géologique. Fondée aux alentours de 241 av. J.-C., elle servait de terre d’accueil à quelque 2 500 Falisques qui s’étaient révoltés contre l’Empire romain. Les Romains les avaient réunis dans cette cité car elle n’était pas facile à défendre à cause de sa position sur un plateau volcanique.

En 1990, les archéologues ont commencé à fouiller et à étudier le site. Ils n’avaient cependant pas fait de découvertes aussi intéressantes et importantes que celle-ci. Le GPR a permis de mettre en avant le plan de la cité et son architecture. Les archéologues se sont rendu compte que le temple, les thermes et le bâtiment du marché étaient architecturalement bien plus élaborés que ce à quoi ils s’attendaient pour une cité de cette taille. Ils ont aussi remarqué que le plan de Falerii Novi n’était pas aussi travaillé que ceux des autres cités romaines.

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Une technologie très prometteuse pour l’avenir de l’archéologie

Le radar géologique est donc une technologie très efficace qui pourrait être utilisée sur des sites archéologiques encore plus complexes. Pour le moment, les archéologues ont fort à faire. Le radar a récolté 4,5 Go de données par hectare étudié et la cité s’étend sur 30,5 hectares. Il faut 20 heures de travail à l’équipe pour documenter un seul hectare. Pour cette raison, les chercheurs vont mettre au point un système informatique de détection d’objets qui va permettre de grandement accélérer le processus.

Le radar géologique qui sonde le sol de Falerii Novi est tracté par un quad
Le radar géologique qui sonde le sol de Falerii Novi est tracté par un quad / L. Verdonck

Enfin, Martin Millett, le co-auteur de l’étude publiée par l’université de Cambridge, a déclaré que le radar géologique servira dans le futur à étudier de grandes cités anciennes telles que Milet en Turquie ou Nicopolis en Grèce. Selon lui, « nous avons encore tant à apprendre sur la vie urbaine romaine, et cette technologie devrait ouvrir des opportunités sans précédent pour les décennies à venir ».

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Source : ArsTechnica