Au delà de Neptune, les perturbations et irrégularités des orbites des objets célestes semblent causés par une hypothétique planète transneptunienne. Et si cette anomalie gravitationnelle était en réalité un trou noir primordial ?
Les astronomes cherchent depuis de nombreuses années déjà une hypothétique planète située au delà de l’orbite de Neptune et qui pourrait expliquer les perturbations des orbites de certains objets transneptuniens.
Les simulations les plus récentes prédisent que ce corps, d’une masse probablement comprise entre 5 et 15 fois celle de la Terre, se situerait au delà de la ceinture de Kuiper. Cette hypothétique planète serait au mieux 200 à 300 fois plus éloignée du Soleil que ne l’est la Terre, au pire 600 à 1200 fois. La durée de sa révolution autour de notre étoile serait de l’ordre de 20 000 ans.
Des astronomes ont capturé la première image d’un trou noir
Un trou noir plutôt qu’une neuvième planète ?
Deux chercheurs, Jakub Scholtz (chargé de recherche à l’Institut de phénoménologie des particules de l’Université de Durham) et James Unwin (professeur adjoint à l’Université de l’Illinois à Chicago), avancent une autre hypothèse qui pourrait expliquer la difficulté à observer ce corps : et s’il s’agissait d’un trou noir primordial ?
Trou noir : un nouveau record de taille
Hypothétiques, ces trous noirs ne se forment pas par effondrement gravitationnel comme les trous noirs stellaires, mais se sont créés au cours des premiers instants de l’Univers primitif, dans des régions extrêmement denses. Et c’est justement parce qu’ils ne sont pas issus d’un effondrement gravitationnel qu’ils pourraient être de n’importe quelle taille.
L’aiguille et la botte de foin, version astronomie
Selon les deux scientifiques, un trou noir primordial de ce type pourrait expliquer les anomalies gravitationnelles à l’origine des perturbations des orbites des objets transneptuniens. Leur étude, publiée sur arXiv, explique qu’un trou noir d’une masse équivalente à cinq fois celle de la Terre ferait 10 cm de diamètre. Avec une masse de 10 M⊕, la taille de ce trou noir primordial ne dépasserait pas celle d’une boule de bowling.
La NASA détecte un trou noir « qui ne devrait pas exister »
Même si les deux chercheurs avouent qu’il est plus probable que ces anomalies gravitationnelles soient causées par une planète plutôt que par un trou noir primordial, ils expliquent qu’il peut être intéressant de garder l’esprit ouvert à des hypothèses exotiques. Reste que trouver un trou noir de la taille d’une boule de bowling à une distance de 30 milliards de kilomètres de nous, dans le meilleur des cas, représente un sacré défi pour les astronomes…