Des chercheurs ont fait une incroyable découverte dans un vieux morceau d’ambre. Le fossile d’un tardigrade datant de 16 millions d’années permettant de comprendre l’évolution du mystérieux ourson d’eau.
Les tardigrades, souvent surnommés oursons d’eau à cause de leur forme lorsqu’on les observe au microscope, sont des animaux qui ne cessent de fasciner la communauté scientifique. Ces petits organismes mesurent entre 0,1 et 1 mm et l’on en connaît plus de 1200 espèces réparties un peu partout sur le globe.
Ce qui attire tant les scientifiques est la résistance de ces impressionnantes créatures. Ce sont des extrémophiles, ils sont capables de survivre dans des environnements extrêmement hostiles. Ils sont capables de supporter des températures allant de -272 à 150 °C, des pressions atteignant 6 000 bars ou au contraire au vide spatial. Le manque d’eau, de nourriture ou l’exposition à de puissants rayonnements ne suffisent pas non plus à le tuer.
En cas de problème, le tardigrade est capable de réduire à l’extrême ses fonctions métaboliques pour ne les réactiver qu’en cas de conditions favorables. C’est ce qu’on appelle la cryptobiose et l’ourson d’eau est capable de maintenir cet état pendant une trentaine d’années. Certains auraient même survécu au crash d’un module sur la Lune.
Une découverte extrêmement rare et précieuse
Trouver un fossile de tardigrade dans de l’ambre est une chose extrêmement rare. Selon Marc Mapalo, doctorant à l’université Harvard, celui découvert récemment serait le troisième répertorié. Il s’agit également du premier fossile dont la structure interne, à savoir l’intestin, a pu être observée.
Prisonnier de la résine, ce tardigrade est très différent des autres espèces connues. À un tel point que les scientifiques lui ont donné son propre nom qui n’est autre que « Paradoryphoribius chronocaribbeus ». Le coauteur de l’article faisant état de cette découverte, Phil Barden s’est également exprimé sur la rareté de cette découverte.
« La découverte d’un tardigrade fossile est vraiment un événement qui ne se produit qu’une fois par génération », déclare-t-il. En effet, difficile de repérer un organisme d’un demi-millimètre de longueur dans de l’ambre ancien. Il avoue également avoir cru à un artefact ou un défaut de l’ambre avant de se rendre compte de la découverte. Une chance inouïe si l’on considère que « Vous pourriez passer le reste de votre vie à passer au crible l’ambre et ne jamais en trouver un ».
Une découverte qui permettra donc de faire avancer la compréhension de ces organismes étranges et qui pousse les scientifiques à faire preuve de prudence dans l’exploration spatiale. Car si les tardigrades ont de telles facultés de survie, il ne serait pas impossible que d’autres, comme un virus extraterrestre, puissent contaminer la Terre.
Les auteurs de la découverte espèrent également que cela poussera les autres chercheurs à examiner précautionneusement les ambres à l’avenir, car il est fort probable que de nombreuses autres découvertes restent à venir.
Source : cnet