Un satellite de 2 tonnes va se crasher au dessus de la Terre : quels sont les risques ?

L’ERS-2, un satellite européen hors service, s’apprête à percuter l’atmosphère terrestre dans une rentrée non contrôlée. Lancé en 1995, il a observé la Terre pendant 16 ans avant d’être mis à la retraite en 2011. Son retour sur Terre est prévu pour la fin du mois de février 2024.

ERS-2
ERS-2 © ESA

Un satellite européen hors service, l’ERS-2 de l’Agence spatiale européenne (ESA), devrait percuter l’atmosphère terrestre plus tard ce mois-ci dans une spectaculaire rentrée non contrôlée. Lancé en avril 1995 et ayant achevé sa mission d’observation de la Terre en septembre 2011, l’ERS-2 s’apprête à conclure son voyage spatial par une descente enflammée.

Un satellite européen hors service s’apprête à plonger dans l’atmosphère terrestre

L’ESA a anticipé la fin de vie de l’ERS-2 en effectuant 66 manœuvres propulsives en juillet et août 2011. Ces opérations ont permis de consommer le carburant restant du satellite et de réduire son altitude moyenne de 785 km à environ 573 km, afin de minimiser considérablement le risque de collision avec d’autres satellites ou débris spatiaux. Le but étant de garantir une désorbitation suffisamment rapide pour une rentrée dans l’atmosphère terrestre dans les 15 prochaines années, explique l’ESA dans une FAQ dédiée à cet événement.

Considéré comme le satellite d’observation terrestre le plus sophistiqué jamais développé et lancé par l’Europe au moment de son lancement, l’ERS-2 pesait initialement 2 516 kg. Sans carburant, il atteint désormais environ 2 294 kg. Bien que ce poids soit conséquent, il convient de rappeler que des objets de masse similaire rentrent dans l’atmosphère terrestre toutes les semaines ou toutes les deux semaines en moyenne, selon l’ESA.

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La chute de l’ERS-2 s’étale sur une période assez longue, de 13 ans, exactement. Il est impossible de prédire avec certitude où et quand l’ERS-2 entrera réellement dans l’atmosphère terrestre. Il y a toutefois de fortes chances qu’il se désintègre au-dessus des océans, qui couvrent environ 70 % de la surface de la planète.

Selon la FAQ de l’ESA, le satellite se fragmentera en atteignant une altitude d’environ 80 km. La plupart des débris brûleront alors dans l’atmosphère. Nul besoin de s’inquiéter outre mesure des fragments pouvant atteindre le sol, car ils ne contiendront aucune substance toxique ou radioactive, rassure l’ESA.

De plus, la probabilité d’être heurté par un débris spatial, quel qu’il soit, est extrêmement faible. Le risque annuel qu’un individu soit blessé par un débris spatial est inférieur à 1 sur 100 milliards, précise l’agence : ce risque est environ 65 000 fois inférieur à celui d’être frappé par la foudre.

L’ESA nous tiendra informés du retour spectaculaire de l’ERS-2 sur Terre dans les prochains jours.

  • L’ERS-2, un satellite européen de 2,3 tonnes, va percuter l’atmosphère terrestre.
  • Sa rentrée non contrôlée est prévue pour la fin du mois de février 2024.
  • Il se désintégrera probablement au-dessus des océans, sans danger pour la population.