Cela fait plusieurs mois déjà qu’un objet astronomique particulièrement inhabituel met les astronomes au défi. Un objet plus petit que notre soleil et encore non identifié émet des ondes radio hautement polarisées, qui nous parviennent de manière régulière.
Un véritable métronome. Selon des chercheurs du Centre international de recherche en radioastronomie (Icrar) en Australie, un nouvel objet astronomique particulièrement inhabituel émet un signal très régulier, qui nous parvient tous les 18 minutes et 11 secondes.
Les chercheurs, qui ont publié les résultats de leurs recherches dans la revue Nature le 26 janvier dernier, expliquent que cet objet céleste, très brillant, émet des ondes radio hautement polarisées. Mais sa nature exacte est encore difficile à comprendre.
« Si vous faites tous les calculs, il ne devrait pas avoir assez de puissance pour produire ce genre d’ondes radio toutes les 20 minutes » indique Natasha Hurley-Walker, radioastronome primée et principale auteure de l’étude. « Cela ne devrait tout simplement pas être possible ».
Un signal capté toutes les 18 minutes et 11 secondes
L’objet serait situé dans notre arrière-cour galactique, comme le précise l’astrophysicienne. En l’occurrence, le signal est capté à environ 4 000 années-lumières de notre planète. Si les astrophysiciens ont tout de suite pensé à des pulsars — ces étoiles à neutrons qui tournent très rapidement sur elles-mêmes —, leur période de rotation est beaucoup trop courte, de l’ordre de 23 secondes environ.
Les astrophysiciens se sont ensuite demandés s’il ne pouvait pas s’agir d’un pulsar. Une idée vite balayée d’un revers de main par la communauté scientifique, puisque certaines différences notables ne concordent pas. « Les pulsars ont la caractéristique de ralentir avec le temps, mais on parle de plusieurs millions d’années » explique la chercheuse Mathilde Gaudel dans Le Journal des sciences.
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L’objet émet en outre des ondes radios polarisées, suggérant qu’il arbore un puissant champ magnétique. « Normalement, les magnétars émettent plutôt des rayons X, et pas systématiquement des rayons radio. Or, il a une très faible luminosité en rayons X » indique l’astrophysicienne.
Mais alors, de quoi s’agit-il ? Si l’on se base sur une théorie des astronomes Robert Duncan et Christopher Thomson datant de 1992, il pourrait bien s’agir d’un « magnétar à période ultra longue », ou, autrement dit, un type d’étoiles à neutrons en rotation lente. La principale auteure de l’étude ne s’attendait toutefois pas à ce que l’objet soit aussi brillant. « Et d’une manière ou d’une autre, il convertit l’énergie magnétique en ondes radio beaucoup plus efficacement que tout ce que nous avons vu auparavant », indique Natasha Hurley-Walker.
Retrouvez plus de détails en vidéo sur le compte Vimeo officiel de l’ICRAR.
Source : nature