Un méga-iceberg dérive vers la Géorgie du Sud, les scientifiques s’inquiètent

Nommé A23a, un iceberg géant de plus de 3 900 km2, se rapproche des îles de Géorgie du Sud où vivent des colonies de manchots, de phoques et bien d’autres espèces animales. Les scientifiques s’inquiètent.

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Crédit : AlKalenski – pixabay

Il n’est pas rare que des icebergs se détachent de l’Antarctique et dérivent sur les océans, comme l’iceberg A76 détaché en 2021, mais dernièrement, c’est un méga bloc de glace qui dérive et fond progressivement. Quelles conséquences pourrait-il avoir sur l’écosystème de la Géorgie du Sud ?

Le réchauffement climatique a un impact indéniable sur la fonte des glaces et la rotation de la Terre, sur les écosystèmes marins, et sur le climat, provoquant des canicules, des tempêtes et des inondations. Mais selon les scientifiques, le vêlage des icebergs est un phénomène naturel, bien qu’accélérer par la fonte des glaces due au changement climatique. Il survient lorsque l’iceberg atteint un volume et un poids trop importants, qui ne lui permettent plus d’être soutenu par sa base.

La Géorgie du Sud et les îles Sandwich du Sud, se trouvent au milieu de ce que les chercheurs appellent “le chemin des icebergs”, car on y croise des blocs de glace détachés du Pôle Sud, qui dérivent au gré des courants océaniques et des vents du nord. 

C’est en 1986 que le plus grand iceberg du monde s’est décroché. Nommé A23a, il est encore aujourd’hui plus grand que la tour Eiffel et pèse plus de mille milliards de tonnes d’eau douce. Il est resté coincé des décennies dans la mer de Weddell mais a repris son chemin en 2020 pour rester bloqué au large des îles Orcades du Sud. En décembre 2024, il a de nouveau repris la route vers des eaux plus chaudes. 

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L’iceberg A23a dérive vers la Géorgie du Sud

Il y a quelques semaines, l’iceberg A23a a repris sa course à raison de 20 centimètres par seconde grâce au puissant circumpolaire antarctique. S’il s’échouait de nouveau sur le plateau continental aux abords de la Géorgie du Sud, cela pourrait avoir des conséquences désastreuses pour la faune locale. Car en termes d’habitants, les îles abritent des otaries à fourrure, des albatros, des manchots papous et bien plus d’espèces animales que d’humains. 

Ainsi, un iceberg dans la zone de pêche et de reproduction des manchots ou des phoques obligeraient les adultes à parcourir plus de distance pour se nourrir ou se reproduire, risquant  d’augmenter le taux de mortalité de ces espèces.

En revanche, du fait que l’iceberg racle le fond des océans, il pourrait aussi enrichir les eaux de surface en nutriments, propice au développement du phytoplancton. Ce dernier attirerait ensuite le krill, un petit crustacé qui se déplace en essaims et dont raffolent les manchots, les phoques et les baleines.

A23a pourrait aussi constituer un danger pour les bateaux, surtout s’il se brise en plusieurs icebergs plus petits. Mais pour le moment, les scientifiques ne peuvent pas encore déterminer si cet iceberg aura un impact positif ou négatif.