Une attaque contre des mercenaires russes montre comment les militaires utilisent de plus en plus des données open source, avec des conséquences parfois mortelles. Le QG du groupe Wagner vient d’être détruit par les forces ukrainiennes, grâce à une simple photo postée sur Telegram qui révélait l’adresse de la base.
La Pravda ukrainienne rapporte aujourd’hui que le 8 août dernier, un journaliste pro-russe a partagé des photos sur l’application de messagerie Telegram montrant le siège local du groupe Wagner, une société militaire privée russe fournissant des mercenaires, active notamment lors de la guerre du Donbass et la guerre civile syrienne, mais aussi dans d’autres zones de conflits à travers le monde.
La photo, qui a depuis été supprimée, comportait un panneau révélant l’adresse de la base. Les forces ukrainiennes ont exploité ces données, avant de réduire les locaux en décombres.
Une guerre open source
L’obscur groupe paramilitaire russe Wagner est responsable d’atrocités dans le monde entier. Après avoir fait surface pour la première fois lors de l’annexion de la Crimée par la Russie en 2014, des mercenaires Wagner ont été repérés en Afrique centrale, en Syrie et en Libye. Depuis mars, selon les renseignements britanniques, les forces de Wagner opèrent en Ukraine, directement aux côtés des forces militaires officielles russes.
Quelques jours après la mise en ligne des photos sur Telegram, l’armée ukrainienne a transformé la base en décombres, affirmant qu’elle l’avait frappée à l’aide de systèmes de roquettes de fabrication américaine. La frappe semble être l’un des derniers incidents de l’invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie, où des renseignements open source (des connaissances acquises à partir d’informations accessibles au public) ont été utilisés pour cibler des attaques militaires ou éclairer des opérations tactiques.
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Le renseignement open source, également connu sous le nom d’OSINT (renseignement d’origine sources ouvertes ou ROSO en français) implique l’utilisation de données publiques, telles que les publications sur les réseaux sociaux, les données de suivi des vols et les images satellites, pour permettre à quiconque d’enquêter sur des événements dans le monde entier, des crimes de guerre potentiels aux violations des droits de l’homme.
Bien que l’OSINT soit utilisé sur le terrain à des fins militaires, il est également utilisé en Ukraine pour « nettoyer » après les batailles. Andro Mathewson, chargé de recherche au HALO Trust, utilise par exemple des données open source en Ukraine pour aider à éliminer les mines terrestres et à comprendre quelles armes sont utilisées. Cela provient en grande partie des publications sur les réseaux sociaux.
Source : Pravda.com.ua