Le réseau social Twitter vient d’envoyer un mail assez particulier à une poignée d’utilisateurs, les avertissant que leur compte pourrait faire l’objet d’une surveillance de la part d’acteurs « commandités par un État ». C’est la première fois que le réseau social diffuse une telle information auprès de ses utilisateurs, les invitant même à prendre des mesures pour protéger leur vie privée.
Ce sont au moins 11 utilisateurs de Twitter dans le monde qui auraient reçu ce mail de la part du service. Celui-ci est assez explicite : « nous souhaitons vous informer que votre compte Twitter fait partie d’un petit groupe de comptes ayant peut-être fait l’objet d’un ciblage de la part d’agents commandités par un État. Nous pensons que ces agents (qui sont peut-être associés à un gouvernement) ont éventuellement essayé d’obtenir certaines informations telles que des courriels, des adresses IP et/ou des numéros de téléphone ». La démarche n’est pas sans rappeler celle commencée par Facebook il y a quelques semaines, alors que le réseau concurrent envoyait un message similaire à certains de ses utilisateurs.
S’il peut être inquiétant, le message ne donne en revanche aucune indication précise quant à la nature de l’espionnage, ni sur les auteurs potentiels de cette surveillance. Twitter reconnaît d’ailleurs dans son message n’avoir « pas de preuve à l’heure actuelle », mais qu’une enquête est en cours dans les serveurs de l’entreprise. Enfin, le message va plus loin que le simple avertissement puisqu’il donne également des conseils assez précis quant à la protection de son activité ou de sa vie privée en ligne, conseillant même de suivre les recommandations de l’Electronic Frontier Foundation, spécialisée dans les questions de vie privée, ou une solution plus radicale : utiliser le réseau TOR.
Selon The Verge, les personnes visées par cet espionnage seraient pour la plupart des militants pour la vie privée sur Internet ou des chercheurs en sécurité informatique. De son côté, Le Figaro rapporte qu’au moins trois comptes français auraient reçu ce mail, parmi lesquels celui de @chiffrofete, une organisation connue pour ses positions sur la vie privée et la cryptographie en ligne.