Un nouveau procédé à base de catalyseur est capable de transformer rapidement le plastique en produits chimiques utiles sans consommer une grande quantité d’énergie.
Des scientifiques japonais des universités d’Osaka et Tohoku ont démontré qu’un nouveau procédé de recyclage du plastique pouvait fournir divers produits chimiques utiles, du carburant et même de la cire. Ce processus fait intervenir un catalyseur à base de ruthénium, un métal de la famille du platine, et de l’oxyde de cérium.
La présence de ce catalyseur permet de réduire la température à laquelle on réalise le craquage du polymère. Un plastique est un long assemblage de molécules entre elles, pour le recycler, on va chauffer cette chaîne pour la séparer en molécules plus petites. Un plastique moderne nécessite des températures comprises entre 570 et 1170 Kelvin (c’est à dire entre environ 300 et 900 °C). Cette nouvelle méthode de recyclage permettrait de réaliser la même opération en dessous de 230 °C.
Cela permettrait donc de généraliser ce procédé qui, malgré le fait qu’il soit le plus efficace, est extrêmement gourmand en énergie. Les tests effectués ont permis de recycler les déchets les plus communs, sacs plastiques inclus, avec 92 % d’efficacité. La majorité des produits de la réaction était un « carburant liquide ». Cela crée aussi plus petite quantité de cire, les deux étant bien évidemment utiles.
Le plastique, à la fois incroyable et terrible
Le plastique est incroyable, car il est facile à produire, résistant et il ne se dégrade pas rapidement. Malheureusement, ce dernier avantage est aussi son plus gros défaut. En effet, les déchets plastiques s’accumulent à travers toute la planète même dans les régions les plus reculées. Il est donc nécessaire de trouver des solutions viables pour se débarrasser de ces déchets qui représentent une menace sérieuse pour l’environnement.
« Les plastiques sont des matériaux essentiels à notre vie, car ils apportent sécurité et hygiène à notre société », déclarent les auteurs de l’étude. « Toutefois, l’augmentation de la production globale de plastiques et sa rapide pénétration sur nos marchés ont provoqué un problème dans la gestion des déchets, ce qui cause de sérieux problèmes environnementaux et biologiques comme la pollution des océans ».
Si la plupart des plastiques sont théoriquement recyclables, beaucoup d’entre eux finissent en déchetterie, car la mise en œuvre du procédé est trop compliquée. Un peu partout, des chercheurs travaillent pour réduire l’impact de ce matériau sur la planète. Par exemple, une bactérie qui dévore le polyuréthane pourrait lutter contre la pollution au plastique.
Être capable de transformer le polymère en substance utile est crucial pour l’avenir. Cela permettrait de conserver un matériau extrêmement pratique tout en limitant l’impact sur la planète. Cerise sur le gâteau, si la méthode utilisée nécessite moins d’énergie, le bénéfice est doublé. Dans un avenir proche, peut-être pourrons-nous jeter un plastique à la poubelle sans craindre de le retrouver dans l’océan ou sur la plage.
Il pleut du microplastique !