La Terre
Le cinéma de science-fiction nous fait souvent découvrir des mondes étranges, exotiques, lointains et dangereux. Ces lieux sont parfois une simple réplique de notre monde dans une autre partie de l’univers et son donc assez ennuyeux.
D’autres fois, ils ont une identité plus affirmée et une grande importance dans la narration. Ces films peuvent alors rentrer dans les catégories suivantes : mondes dangereux, technologies avancées, architectures originales et formes de vie variées. Ces lieux idylliques ou effrayants sont le foyer de certains et des territoires à conquérir pour d’autres.
Nous avons décidé d’ouvrir cette sélection par une planète pleine d’environnements et de climats différents. Elle est peuplée par des milliards de créatures, dont certaines à l’apparence monstrueuse, mais au moins une race intelligente qui a évolué, a fait des découvertes majeures et a été le sujet d’évènements incroyables. Malheureusement, la Terre ne peut pas entrer dans notre sélection.
2 – Mention spéciale : Isaac Asimov, Quand les Ténèbres Viendront : Kalgash
Pour une fois, offrons une place à la littérature en reconnaissant l’incroyable charme de Kalgash, le monde au centre de la nouvelle « Quand les Ténèbres Viendront » d’Isaac Asimov. Il s’agit d’une planète éclairée par six soleils et sur laquelle il ne fait donc jamais nuit. Enfin, presque jamais.
Des chercheurs ont réalisé que la planète avait abrité plusieurs civilisations, toutes éteintes extrêmement rapidement. L’hypothèse étant que l’éclipse totale et l’obscurité qui s’en suit ont rendu folle la population de la planète qui a fini par s’annihiler. Dès lors, on repart à zéro : la même chose se produira-t-elle cette fois ? Bien évidemment, on vous recommande de lire la nouvelle, plutôt courte, pour le savoir.
20 – Stargate (1994) : Abydos
Ce film a été un immense succès et a lancé une véritable saga comprenant deux autres longs métrages, quatre séries TV et plusieurs jeux vidéo. Une grande partie de ce premier opus se déroule sur la planète Abydos. Il s’agit d’un endroit qui ressemble au désert du Sahara dans lequel plusieurs humains ont été déportés pour servir les intérêts d’extraterrestres se présentant comme des dieux. Le film n’est pas mauvais, mais le rôle de la planète y est secondaire et il finit donc dernier de notre classement.
19 – La planète des singes (1968)
Sur quel monde ont atterri les astronautes Taylor, Landon et Dodge ? Il s’agit d’une planète qui remet en cause l’évolution telle que nous la connaissons, où les singes sont l’espèce dominante et les hommes intelligents, leurs esclaves. L’homo sapiens est dans un état primitif et le primate intelligent au seuil de la révolution industrielle. Les hommes et les femmes, cependant, semblent maintenus dans l’ignorance par leurs ravisseurs. Et il y a encore une surprise. Le film est intéressant, mais la planète des primates est néanmoins trop semblable à la Terre pour mériter une plus grande place dans le classement. Beaucoup trop semblable, sans trop en dire.
18 – Enemy (Enemy Mine, 1985) : Fyrine IV
Ce film n’est pas le plus célèbre de notre sélection, mais c’est dommage. Il raconte une histoire bien construite sur un message fort de paix. Enemy se déroule sur Fyrine IV, un monde aride et au climat lunatique où il y a de fortes chances de rester au sec. Ici, deux soldats de factions opposées apprendront à se connaître l’un l’autre.
17 – Superman (divers) : Krypton
La planète natale de Superman a été rarement vue dans les nombreux films inspirés des comics, mais elle mérite une place dans ce classement pour le rôle qu’elle a gagnée dans l’imaginaire collectif. Krypton est (ou était, si vous préférez) un monde technologiquement avancé, plein de culture et de connaissances, mais pas sans problème. Krypton a laissé un grand héritage comme le fils de Jor-El ou les nombreux fragments de la planète, connus sous le nom de kryptonite.
16 – Starship Troopers (1997) : Klendathu
La filmographie de Paul Verhoeven n’est pas particulièrement longue ni sensationnelle, mais le réalisateur a réussi à se démarquer à plusieurs reprises (il a également dirigé Robocop et Total Recall). Avec Starship Troopers (basé sur le roman du même nom qui a gagné le prix Hugo de 1960), le réalisateur nous emmène sur la planète ennemie, celle d’insectes organisés qui attaquent la Terre. Sur cette planète, nous allons assister à des batailles sanglantes, mais l’environnement lui-même est assez classique, si ce n’est qu’il se prête bien au jeu tactique.
15 – Planète interdite (1956) : Altair IV
Ce chef d’œuvre de la science-fiction dévoile peu la planète Altair IV, où il se déroule. C’est un monde relativement similaire à la Terre, où il a été possible d’établir facilement une base humaine. Sur Altair IV, cependant, il y avait d’autres civilisations dans le passé. Celles-ci donneront bien des maux de tête à la mission de sauvetage dirigée par le commandant John J. Adams, incarné par le très jeune Leslie Nielsen (Y a-t-il un pilote dans l’avion).
14 – Pandorum (2009) : Tanis
Pour les personnages de ce film, Tanis est bien plus qu’un monde extraterrestre : c’est la destination de leur voyage vers le salut, le voyage de l’humanité qui s’évade d’un monde devenu inhabitable. C’est ainsi que des milliers d’hommes et de femmes se lancent et font face aux mystérieux dangers d’un long sommeil cryogénique. Ils vont également découvrir la menace de Pandorum, avant même d’atteindre la surface de la convoitée Tanis.
13 – Perdus dans l’Espace (1998) : Alpha Prime
Ce film de 1998 reprend une série TV à succès datant de plusieurs années auparavant, et raconte l’histoire de la famille Robinson, naufragée sur une planète inconnue. Alpha Prime accueille les voyageurs perdus dans une ambiance bizarre et mystérieuse, un accueil encore compliqué par l’existence de « bulles » spatio-temporelles à l’intérieur desquelles le flux des évènements est altéré.
12 – After Earth (2013) : La Terre
Ce film n’est pas un indispensable de notre classement, malgré la présence de Will Smith et la réalisation discrète de M. Night Shyamalan. L’histoire est faible et le jeu d’acteur de Jaden Smith laisse clairement à désirer, mais la représentation de la Terre comme d’un monde hostile à l’Homme est très intéressante. On l’a déjà vu ailleurs, évidemment, mais ce film nous montre un monde complètement différent où la nature a « évolué pour tuer les humains ». Vous voici donc intégrés dans un paysage familier avec une faune et une flore d’un genre nouveau et stupéfiant, un détail qui rend le film agréable malgré tout, grâce aux effets numériques.
11 – Avatar (2009) : Pandora
C’est la dernière superproduction de James Cameron, en attendant la suite dont la sortie est prévue pour décembre 2016 avec un tournage prévu pour octobre 2014. La planète Pandora est sans doute l’un des personnages principaux, si ce n’est le plus important. Ce monde a évolué, créant une synergie parfaite entre tous les êtres vivants qui l’habitent. Le réalisateur a voulu donner de la force à l’hypothèse Gaia et transmettre un message écologique enrichi avec des images spectaculaires. Le résultat n’est pas le meilleur, mais la Pandora luxuriante et ses habitants sont un très bon point.
10 – Total Recall (1990) : Mars
Total Recall est basé sur une nouvelle exceptionnelle de Philip K. Dick, mais parvient à ne porter à l’écran qu’une vague ressemblance avec l’enthousiasme produit par l’œuvre littéraire. Pourtant, c’est un film qui a laissé sa marque, surtout en raison de l’environnement de la colonie martienne dans laquelle is se déroule presque entièrement. Celle-ci est divisée en deux zones, la riche et la pauvre avec ses travailleurs. Une troisième zone, mystérieuse, héberge quant à elle l’héritage d’une civilisation martienne antique et tout son potentiel.
Une des images les plus célèbres du film est certainement la prostituée avec trois seins, mais tout le monde ne sait pas qu’il ne s’agit pas d’une idée originale. C’est probablement une citation ou un hommage à Eccentrica Gallumbits, un personnage qui apparaît quelques fois dans les romans de la série « Le guide du voyageur galactique » de Douglas Adams.
9 – Les Chroniques de Riddick (2004) : Crematoria
Les trois films de cette saga ont eu beaucoup de succès, mais ne sont pas vraiment mémorables et sont pour la plupart des films d’action discrets même si certains considèrent le premier opus comme culte. Les fantasmes ne manquent pourtant pas comme dans le cas de Crematoria. C’est une planète très proche de son étoile, dont la température oscille autour des 1000 degrés jour et nuit. Curieusement, la planète propose une atmosphère respirable pour l’homme, même si la vie est totalement absente à sa surface. Sauf les invités et les gardiens de la prison de haute sécurité, évidemment.
8 – Flash Gordon (1980) : Mongo
Ce film de 1981 n’était pas particulièrement populaire à sa sortie, mais il a des arguments pour se faire apprécier. Adapté d’une bande dessinée, le film se déroule sur la planète Mongo, où l’empereur maléfique Ming fait tout son possible pour détruire la Terre.
Mongo est semblable à notre planète à bien des égards, y compris concernant la présence de l’Homo Sapiens. Néanmoins, la planète abrite d’autres espèces intelligentes comme les hommes lion, les hommes faucon et d’autres encore. Mongo est également un monde dont le climat et l’environnement sont très diversifiés, grâce à des caractéristiques très particulières. Il semble en fait que Mongo soit une planète bien plus aventureuse que la Terre. L’idéal pour quelqu’un comme Flash Gordon.
7 – Star Wars Episode III, la Revanche des Siths (2005) : Coruscant
Dans l’univers de Star Wars, nous avons découvert beaucoup de mondes qui méritent d’être nommés, comme Tatooine, Hoth, la lune forestière d’Endor et bien d’autres. Nous avons choisi Coruscant car elle est considérée comme le centre névralgique de la galaxie, au moins jusqu’à ce que la République devienne l’Empire, mais même après, elle n’a jamais tout à fait perdu de son importance.
La planète est entièrement recouverte par une grande ville qui s’est développée pendant des millénaires et est organisée sur plusieurs niveaux. Les déplacements sont très simples puisque tous les habitants ou presque ont accès à des petits vaisseaux volants, très pratiques pour atteindre les étages supérieurs des grands bâtiments hauts de milliers de mètres. Coruscant amène à l’écran une création architecturale spectaculaire d’ingénierie.
6 – Transformers (divers) : Cybertron
Cybertron est la mystérieuse planète d’origine des Transformers, les machines conscientes apparues d’abord dans les dessins animés et récemment dans des films sortis à partir de 2007. Seul le troisième, datant de 2011, a donné une place à cette curieuse planète.
Les descriptions de la planète ne sont pas toutes identiques. Dans les films, la planète est composée presque entièrement de métal et recouverte de machines. Certaines d’entre elles ont leur propre conscience et d’autres sont des instruments similaires à ceux que nous connaissons. La planète en elle-même ressemble à une énorme machine et offre une vue incroyablement spectaculaire.
5 – Dark City (1998)
Ce long-métrage écrit et réalisé par Alex Proyas (qui a dirigé Will Smith dans I.Robot) est sans doute un film qu’il faut avoir vu. La « ville obscure » du titre est un lieu étrange, inconnu, rendu encore plus pénible parce qu’autant qu’on le sache, il pourrait s’agir d’une ville sur Terre.
Ici l’atmosphère oppressante oppresse la vie des hommes, manipule et perturbe les rêves et les souvenirs. Il semble que la ville elle-même est vivante et observe la vie, et c’est peut-être le cas. Le film n’est pas sans rappeler à certains égards The Truman Show. En ce sens, on peut voir la ville comme le studio dans lequel Jim Carrey est enfermé, mais le travail de Proyas va beaucoup plus loin – si c’est possible – grâce aux images et au montage, pour stimuler des émotions profondes chez le spectateur.
Curieusement, la même année sont sortis deux films dickiens par bien des aspects, mais qui n’ont rien à voir avec Philip K. Dick, sauf peut-être l’intention des auteurs. Deux chefs d’œuvres parmi lesquels il serait difficile de choisir.
4 – H2G2 : Le Guide du Voyageur Galactique (2005) : Magrathea
Magrathea est sûrement l’un des mondes les plus fascinants jamais créés. On regrette même qu’il ait si peu d’espace dans l’excellent film de Garth Jennings. Ce monde est d’une importance incalculable dans l’univers fictif créé par Douglas Adams, est a un rôle plus fascinant encore vis-à-vis de tous les mondes existants. La cerise sur le gâteau, c’est que c’est là que nous rencontrons Slartibartfast qui, comme on le découvre dans les romans, nous fait découvrir la bistromathique.
3 – Star Trek II et III (1982 et 1984) : Genesis
Il n’y a pas beaucoup de planètes au centre de ces deux films, à l’exception de la Terre, évidemment. En fait, Genesis est probablement le seul, même si au début de « La Colère de Khan », son existence est plutôt hypothétique. Genesis est en fait le nom de la première expérience de terraformation, une nouvelle technique visant à transformer un monde inhospitalier en un lieu apte à la colonisation. Il peut également s’agir d’une forme d’arme. Dans le deuxième film, « A la Recherche de Spock », Genesis est une planète réelle, pleine de vie sous toutes ses formes, dont une que l’équipage de l’Enterprise ne s’attendait pas à rencontrer.
2 – Solaris (1972) : Solaris
Qu’advient-il des chercheurs envoyés en orbite autour de la planète Solaris ? C’est ce que doit comprendre le psychologue Kris Kelvin, envoyé en mission vers l’étrange planète recouverte d’eau. L’œuvre la plus célèbre de Tarkovski est surtout un portrait de l’humain, mais elle nous parle également d’un des mondes les plus mystérieux et énigmatiques que le cinéma ait créé.
L’océan sans borne de Solaris cache bien des mystères insondables et, comme le monolithe de 2001, semble échapper à la compréhension des hommes. Ceux-ci essaient d’en défaire les nœuds, mais ne trouvent pas la faille et, en proie à des hallucinations, l’océan est capable de rendre fou le plus solide des chercheurs. Peut-être parce qu’il ne s’agit pas vraiment d’hallucinations et que Solaris n’est pas ce qu’elle a l’air d’être.
1 – Dune (1984) : Arrakis
Pour de nombreuses raisons, il ne peut pas y avoir d’autre planète qu’Arrakis au-dessus du classement. A commencer par le fait que la planète est le personnage principal du roman et du film, grâce à la réalisation mémorable de David Lynch. Arrakis est un désert aride, comme tant d’autres, certes, mais c’est aussi un lieu uniquement en raison de l’épice, le matériau mystérieux qui alimente toute la galaxie, y compris le transport d’un monde à l’autre. Et puis il y a les vers d’Arrakis, les Fremens et de dangereux secrets. Vous pouvez acclamer l’Empereur, les Atréides, Arkonenn ou rester neutre quand vous approchez de Dune, mais on ne peut rester indifférent à Arrakis. Cette planète excite le spectateur plus que toute autre et c’est notre gagnante.