La commission d’enquête du Sénat demande l’interdiction de TikTok pour les employés des secteurs vitaux et propose de suspendre l’application en France pour des raisons de sécurité nationale à partir de 2024, sauf si des mesures de transparence sont mises en place.
La commission d’enquête du Sénat a publié un rapport de 181 pages dédié à TikTok, la plateforme de mini-vidéos très populaire parmi les jeunes. Ce rapport présente une prise de position forte qui démontre méthodiquement les liens entre TikTok et sa maison mère chinoise, ByteDance. Elle souligne aussi sa sensibilité aux directives du Parti communiste chinois.
TikTok devrait être banni en France à compter de 2024
Le rapport met en évidence la collecte massive de données personnelles par TikTok sur ses utilisateurs, permettant ainsi l’établissement de profils psychologiques à des fins commerciales ou d’autres finalités indéterminées.
Cette collecte de données ne respecte pas la législation européenne sur la protection des données, car les données sont transférées en dehors de l’Europe, notamment aux États-Unis, en Malaisie et à Singapour, et peuvent être partagées avec des opérateurs basés en Chine. Pour le FBI, TikTok est même une menace pour la sécurité nationale.
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Alors que l’application est déjà interdite sur les appareils fédéraux du gouvernement américain, téléphones et ordinateurs compris, les sénateurs français ne mâchent pas leurs mots : TikTok présente plus de risques que les autres réseaux sociaux et soulève de nombreuses questions. Ils appellent donc le gouvernement à interdire immédiatement l’utilisation de TikTok par les employés des 12 secteurs d’importance vitale :
- L’État
- L’armée
- La justice
- L’énergie
- Les transports
- La gestion de l’eau
- La santé
- L’alimentation
- La finance
- Les télécommunications
- L’industrie
- L’espace
- La recherche
Les sénateurs vont encore plus loin et proposent de suspendre TikTok en France pour des raisons de sécurité nationale, c’est-à-dire bloquer son utilisation par tous les Français à partir du 1er janvier 2024, à moins que l’entreprise ne démontre enfin sa transparence.
Cela implique de clarifier la nature de ses relations avec les autorités chinoises, de se conformer au droit européen en matière de protection des données, de contrôler réellement l’âge des utilisateurs, de mettre en place une modération efficace pour lutter contre la désinformation et de mettre fin au piratage d’œuvres sur la plateforme, entre autres mesures.
Source : Sénat