Crush a eu droit à une promotion de la part d’une influenceuse à 5 millions d’abonnés sur TikTok et depuis, l’application de rencontre pour mineurs fait polémique. Entretemps, l’app a changé son identité visuelle pour devenir bien plus sobre.
Les applications de dating n’ont rien de nouveau. Tinder cartonne depuis des années, suffisamment pour se permettre de lancer un abonnement hors de prix pour les clients VIP. Mais le phénomène se veut plus inquiétant lorsqu’il concerne les adolescents. Ophenya, une influenceuse suivie par 5 millions de personnes sur TikTok (et 800 000 sur Instagram) a fait la promotion d’une app de rencontres pour mineurs appelée Crush.
À lire > L’algorithme de TikTok incite des adolescents vulnérables à se suicider
Une inscription trop facile sans vérification d’âge sécurisée
Crush repose sur un concept simple : permettre aux écoliers, du collège au lycée, de savoir qui a un “crush” sur eux et inversement. Un “crush”, c’est un petit faible. Si Ophenya insiste sur la sécurité de l’application en précisant qu’il n’y a pas de « négativité », les internautes s’inquiètent. La première raison, c’est que Crush demande des informations privées très sensibles. Lesquelles ? Âge, école, réseaux sociaux. Preuve que n’importe quel prédateur peut s’immiscer dans l’application, la rédaction de 20 Minutes a créé son propre compte. Celui d’un jeune garçon de 12 ans qui aime secrètement Marion.
Cette inscription a pu être réalisée car Crush ne met pas en place de sécurité supplémentaire pour vérifier l’âge des inscrits. Si dans le cas de nos confrères, il s’agit d’une démarche purement professionnelle, des personnes mal intentionnées peuvent s’inscrire et s’approcher facilement de mineurs.
Mais Marc Allain, co-fondateur de Crush, l’assure au micro de 20 Minutes : « Même au pire des cas si Michel, 45 ans, arrive sur l’application, le pire qu’il puisse faire c’est de répondre à des sondages anonymes sur des gens qu’il ne connaît pas uniquement avec leur prénom ».
Crush met en place des sondages qui demandent d’ajouter au minimum 4 amis pour y répondre. Les contacts se font indirectement entre les utilisateurs pour limiter les risques même si Marc Allain estime qu’il n’y a « malheureusement pas de solution technique pour s’assurer de la minorité des utilisateurs ». Crush se destine aux 13-18 ans.
À lire > TikTok devient plus addictif que Netflix et ça inquiète les autorités
Crush a modifié son identité visuelle depuis
Face à la promotion faite par Ophenya, beaucoup reprochent à la jeune femme de s’être montrée trop enthousiaste et peu transparente. Notamment puisqu’elle n’a pas mis en avant qu’il s’agit d’un partenariat commercial lors de la présentation en live sur TikTok. Un réseau social qui a déjà fait les gros titres pour ses conséquences négatives auprès des jeunes. Une adolescente française s’est notamment suicidée suite à d’un harcèlement mené sur le réseau social.
Et ce n’est pas tout puisque l’application est également critiquée pour ses achats in-app à 3,99 euros/semaine. La souscription dite “Divinité” permet de découvrir deux noms parmi ses crushs et d’avoir une plus grande présence dans les sondages, notamment.
Depuis, Crush a changé son logo, passant d’une flamme violette avec un émoji évocateur à quelque chose de plus sobre. Il est bien plus question de faire « marrer tes potes » que de faire des rencontres amoureuses.