Une nouvelle étude pose sérieusement la possibilité que nous puissions vivre dans la matrice. Et si nous venions à évoluer dans une réalité simulée, à l’instar de Néo dans The Matrix ?
Dans son Discours sur la méthode, le philosophe René Descartes dit “qu’il faut se méfier de ce que l’on accepte comme une réalité”. Ce dernier nous demande de ne plus faire confiance à nos sens pour ressentir et définir ce qui nous entoure. Il appelle à réaliser des expériences quantifiables pour définir avec exactitude le monde dans lequel nous évoluons. Partant de ce précepte, le film Matrix a donc joué la carte philosophique dans bien des méandres de sa structure. Il n’en fallait pas davantage, pour pousser les analystes à se poser la question de la probabilité de vivre à notre tour dans la matrice.
L’astronome David Kipping s’est basé sur un article de 2003. Ce dernier déclare que notre réalité vécue est simplement une simulation informatique dirigée par une puissance supérieure. En utilisant le raisonnement bayésien, Kipping soutient que les chances que notre monde soit une simulation informatique deviennent supérieures à 50-50 quand nous créerons une réalité virtuelle pour des êtres moindres comme des personnages de jeux vidéo.
Quand le virtuel surpasse notre réalité
Le film Matrix part du postulat qu’une telle simulation virtuelle du monde vivant s’est déjà produite. Dans un avenir proche, une I.A emprisonne toute l’humanité. Afin de maintenir cette dernière docile, un monde artificiel est créé pour que les humains passent leur temps à rêver.
Kipping reprend dans son étude trois scénarios probables, établissant que le monde dans lequel nous vivons est une réalité virtuelle. Il se base notamment sur les conclusions établies par le philosophe Nick Bostrom. Son argument de simulation montre qu’au moins une proposition dans le trilemme suivant doit être vraie. Premièrement, les humains disparaissent presque toujours avant d’atteindre le stade de la simulation. Deuxièmement, même si les humains arrivent à ce stade, il est peu probable qu’ils soient intéressés à simuler leur propre passé ancestral. Et troisièmement, la probabilité que nous vivions dans une simulation est proche de un.
En attribuant une probabilité préalable à chacune de ces hypothèses, Kipping obtient donc la possibilité d’un 50/50 autour de la question . Elon Musk avait déjà défendu et soutenu ce débat. Et contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’idée selon laquelle nous vivons dans une simulation ne date pas de notre époque, mais du 16ème siècle.
La philosophie tient une nouvelle fois une place proéminente dans Matrix et les débats qui en découlent. Doit-on rappeler que la trilogie puisse sa source scénaristique dans l’Allégorie de La Caverne de Platon ? De tous les débats sur notre rapport au monde, une seule question doit encore se poser. Quelle est la puissance de notre subjectivité face à l’univers dans lequel nous vivons ?
Source : Movieweb