Test Xperia Pro-I : le photophone le plus cher du monde vaut-il son prix ?

Avec son capteur photo principal de 1 pouce et ses caractéristiques techniques très proches de celles du Xperia 1 III, le Xperia Pro-I place la barre très haut en matière de photo et de vidéo. Il n’est néanmoins pas parfait, comme on pourrait l’espérer compte tenu du prix demandé par Sony !

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7,5/10

Sony Xperia Pro-I

On aime
  • Ecran OLED 120 Hz
  • Etancheité (IP68)
  • Photos de grande qualité (capteur principal de 1 pouce)
  • Lecteur microSD intégré
  • Haut-parleurs stéréo de qualité
  • Hautes performances (Snapdragon 888)
  • Haute définition d'affichage (4K)
  • Double ouverture F/2 et F/4
  • Prise casque
  • Deux touches photo
  • Vidéos 4K jusqu'en 120 images par seconde
On n’aime pas
  • Luminosité de l'écran un peu faible
  • Zoom optique limité (2,1x)
  • Autonomie un peu juste
  • Vitesse de recharge
  • Pas de charge sans fil
  • Prix élevé !
Verdict :

Pour un smartphone haut de gamme dédié à la photographie de haute volée, le Xperia Pro-I se focalise trop sur son capteur principal, au détriment de son zoom optique, qui offre un facteur de grossissement un peu limité par rapport aux autres photophones. Et si la qualité des clichés qu’il génère est excellente et que l’application Photography Pro permet d’agir sur un grand nombre de paramètres, il est indispensable de bien connaître les différents concepts liés à la photo afin de tirer le meilleur parti du smartphone. Pour le reste, il est plutôt efficace et complet. Néanmoins, quelques points comme l’autonomie ou la luminosité de l’écran sont en-deçà de la concurrence. Et plus un smartphone est cher, plus on est critique. Ici, Sony ne fait pas un sans-faute. A 1800 €, on est en droit d’attendre la perfection.

L’année dernière, Sony a mis sur le marché la troisième mouture (que l’on doit appeler “Mark III”) de ses smartphones Xperia 1 (haut de gamme), Xperia 5 (milieu de gamme) et de son modèle d’entrée de gamme, le Xperia 10 (lire notre test du Sony Xperia 5 III). Si les deux premiers disposent d’un équipement particulièrement performant pour la photographie, grâce à un capteur associé à un téléobjectif à double focale, le constructeur a manifestement jugé que cela ne suffisait pas. Il a donc décidé de lancer un nouveau membre de la famille Xperia, spécialement conçu pour les utilisateurs qui souhaitent bénéficier des meilleures prestations possibles dans les domaines de la photo et de la vidéo.

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Sony Xperia Pro-I – Crédit : Xavier Regord / Tom’s Guide

Ce nouveau smartphone, nommé Xperia Pro-I (comme Image), est un modèle résolument haut de gamme, qui reprend d’ailleurs les principales caractéristiques techniques du dernier Xperia 1 (lire notre test du Sony Xperia 1 III). Il s’en différencie toutefois nettement sur un critère essentiel lorsqu’on désire obtenir les plus belles photos possible : son capteur principal. Ce dernier a la même taille, un pouce en l’occurrence, que celui que l’on trouve dans certains appareils photo numériques, ce qui est censé être le gage de superbes photos, quelles que soient les conditions d’éclairage.

Image 3 : Test Xperia Pro-I : le photophone le plus cher du monde vaut-il son prix ?
Sony Xperia Pro-I – Crédit : Xavier Regord / Tom’s Guide

Outre son capteur photo principal de grandes dimensions, le Xperia Pro-I se distingue de tous les autres smartphones par une autre caractéristique : son prix ! Il n’est proposé qu’en une version, intégrant 12 Go de mémoire vive et 512 Go d’espace de stockage, pour la coquette somme de 1799 € ! À ce prix, le nouveau smartphone de Sony se doit d’être irréprochable à tous les niveaux.

Le Xperia Pro-I offre de superbes photos naturelles

A l’instar des Xperia 1III et Xperia 5 III, le Xperia Pro-I embarque trois capteurs photo, associés à des optiques signées Zeiss, grand spécialiste allemand des optiques :

  • Le capteur principal, de 12 mégapixels, a une focale de 24 mm et dispose d’un dispositif de stabilisation optique.
  • Le capteur grand angle, de 12 mégapixels également (focale de 16 mm).
  • Un capteur téléobjectif de 50 mm (soit un zoom optique de 2,1x). Ce dernier est lui aussi associé à un système de stabilisation optique.

Ils sont complétés par un capteur de profondeur (3DiToF), qui permet – entre autres – d’optimiser la qualité du flou appliqué à l’arrière plan lorsqu’on exploite l’effet Bokeh, en mode Portrait par exemple.

Image 4 : Test Xperia Pro-I : le photophone le plus cher du monde vaut-il son prix ?
Sony Xperia Pro-I – Crédit : Xavier Regord / Tom’s Guide

Outre la taille de son capteur photo principal, le Xperia Pro-I comporte une autre nouveauté. En effet, il offre la possibilité d’utiliser une ouverture de F/2 ou F/4. Rappelons qu’il s’agit du diamètre d’ouverture du diaphragme. Plus la valeur est petite, plus l’ouverture est grande, ce qui permet de faire rentrer plus de lumière vers les photosites.

D’autre part, on peut être étonné de constater que le Xperia Pro-I ne reprenne pas à son compte le zoom à double focale (70-105 mm) présent sur les Xperia 1 III et 5 III ! En effet, le constructeur s’est limité à une focale optique maximale de 50 mm (soit un zoom 2,1x). Celle-ci peut être poussée en numérique à un maximum de 150 mm (soit 6,2x). Ce facteur de grossissement s’avère limité pour un smartphone haut de gamme, dédié à la photo qui plus est !

Un capteur de 1 pouce, ça sert à quoi ?

Comme nous l’avons déjà dit, la principale originalité du Xperia Pro-I réside dans le fait qu’il est doté du plus grand capteur photo que l’on peut trouver à l’heure actuelle dans un smartphone. Pas en termes de nombre de pixels ! Car le capteur de 108 mégapixels de Samsung détient le record pour l’instant. Mais bel et bien en termes de dimensions physiques. En effet, il s’agit d’un capteur dit de “1 pouce”.

Le capteur CMOS du Xperia Pro-I, appelé Exmor RS, mesure 13,2 x 8,8 mm, contre – par exemple – 7,6 x 5,7 mm pour le capteur intégré à l’Xperia 1 III (1/1,7 pouces). Sony indique que le capteur intégré au Xperia Pro-I est le même que celui présent dans son appareil photo compact numérique RX100 VII. La seule différence réside dans le fait que celui qui est présent en sein du RX100 VII a une définition de 20,1 mégapixels, alors que le Xperia Pro-I capture des images en 12 mégapixels.

Certains appareil photo compact hybrides, dits micro 4/3, sont pour leur part dotés d’un capteur mesurant 17,3 x 13 mm. Les appareils photo numériques les plus perfectionnés intègrent quant à eux un capteur encore plus grand : APS-C (23,5 x 15,6 mm) ou plein format (36 x 24 mm).

Le capteur principal de 1 pouces du Xperia Pro-I comporte des photosites qui mesurent 2,4 micron. Rappelons que ces derniers correspondent aux sous-pixels (rouge, vert et bleu), que notre œil “assemble” en un pixel coloré. En comparaison, rappelons que les photosites du capteur principal du Xperia 1 III mesurent 1,8 micron, contre seulement 0,8 micron pour ceux du capteur de 108 mégapixels utilisé par Samsung (entre autres) sur son dernier smartphone haut de gamme (lire notre test du Samsung Galaxy S21 Ultra).

Ce dernier a néanmoins la faculté de combiner les sous-pixels 9 par 9 (un carré de 3 sur 3), afin d’interpoler une sorte de super pixel de 2,4 micron (qui récupère neuf fois plus de luminosité que le sous-pixel de base de 0,8 micron) . D’autres capteurs, réalisés par Sony, ont une définition de 48 ou 64 mégapixels, et peuvent combiner les sous-pixels 4 par 4 pour former des images de 12 ou 16 mégapixels.

Le souci de cette technique, appelé Pixel Binning (ou regroupement de pixels), c’est qu’elle modifie plus ou moins fortement la colorimétrie globale de la scène et on se retrouve avec des photos qui semblent prises de jour (à l’extrême !), avec des couleurs qui ne sont donc pas fidèles à la réalité. Mais – au moins – on voit bien les objets ou personnes photographiés, sans bruit numérique excessif (ce qui ne serait pas le cas si le capteur recueillait une faible luminosité sur ses 48 ou 64 mégapixels).

Avec son grand capteur principal, Sony est en mesure de réaliser des photos très précises lorsque la luminosité ambiante est limitée (en intérieur ou la nuit), tout en conservant une colorimétrie fidèle à la réalité ((sans utiliser la technique du Pixel Binning donc). Mais, en l’absence de mode Nuit dans les menus du Xperia, qui automatiserait les réglages lorsque la luminosité vient à manquer, il faut avoir de bonnes bases en photographie pour trouver les réglages adaptés à chaque situation un peu délicate.

En plein jour, les trois capteurs embarqués dans le Xperia Pro-I font preuve d’une grande efficacité. On peut d’ailleurs se contenter du mode photo Basic ou du mode Pro Automatique dans la plupart des cas. Lorsqu’on photographie des personnes ou des animaux, l’auto focus repère les yeux du sujet et s’en sert de repère pour faire le point.

Le zoom optique 2,1x génère des images parfaitement détaillées. Et lorsqu’on utilise le zoom numérique pour obtenir un facteur de grossissement de 5x, ou au maximum (6,2x), les images conservent la plupart du temps un bon niveau de détail, même si on ressent bien sur une perte de précision, surtout visible lorsque les images sont affichées sur l’écran d’un ordinateur de bureau (beaucoup moins sur un smartphone).

De nuit ou en intérieur, obtenir de bons résultats est un peu plus délicat. Le mode Basic peut convenir la plupart du temps. Toutefois, si on désire obtenir des photos qui correspondent parfaitement à la réalité, il est préférable de jouer avec les différents paramètres à notre disposition dans l’application Photography Pro. Comme on le voit sur les trois photos ci-dessus, cela permet d’obtenir des rendus visuels variés. Attention à bien rester immobile lors de la prise de vue, car malgré le système de stabilisation optique, les photos floues n’étaient pas rares lors de nos tests.

Rappelons que l’application Photography Pro de Sony offre deux modes de fonctionnement. Le premier, le mode Basic, permet de prendre des photos rapidement et propose une interface simplifiée, avec les principaux réglages (zoom, flash, mode rafale, effet Bokeh, etc.). On se demande d’ailleurs pourquoi Sony a conservé ce mode sur un appareil qui n’est clairement pas destiné aux néophytes en photo !

Les autres modes de Photography Pro sont destinés aux utilisateurs confirmés, ou du moins familiers avec les concepts de la photo : priorité à la vitesse d’obturation (Shutter Speed, ou SS), priorité à l’ouverture (Aperture, ou A), avec la possibilité d’ajuster la sensibilité (ISO). Bon point, dès que l’on ajuste ces paramètres en faisant défiler les valeurs du bout du doigt, une prévisualisation de l’image qui sera produite est visible à l’écran en temps réel. L’application met aussi à disposition des touches permettant de verrouiller l’exposition (AEL) ou l’autofocus (AF-S), mais aussi d’ajuster la balance des blancs automatiquement (AWB) ou manuellement.

Parmi les autres fonctions du Xperia Pro-I, on peut citer une mise au point hyper rapide sur 315 zones de l’image, un mode rafale, qui peut capturer jusqu’à 20 images par seconde, et la création de fichiers RAW, avec des couleurs gérées sur 12 bits, qui permettent aux utilisateurs les plus exigeants d’utiliser une application graphique pour retoucher les couleurs des images avec une très grande précision.

Image 36 : Test Xperia Pro-I : le photophone le plus cher du monde vaut-il son prix ?
Sony Xperia Pro-I – Crédit : Xavier Regord / Tom’s Guide

Comme son prédécesseur, le Xperia Pro-I embarque un bouton, qui permet de prendre des photos avec l’index de la main droite, comme avec un appareil photo “classique”. D’ailleurs, il suffit d’exercer une demie pression pour que le smartphone fasse la mise au point. On retrouve également la possibilité d’effectuer des zooms avant et arrière en utilisant la touche de volume. En plus de ce bouton déclencheur, Sony a ajouté sur le Xperia Pro-I un second bouton, qui permet de lancer rapidement l’application Videography Pro.

Image 37 : Test Xperia Pro-I : le photophone le plus cher du monde vaut-il son prix ?
Sony Xperia Pro-I – Application Videography Pro – Crédit : Xavier Regord / Tom’s Guide

Cette dernière constitue une autre nouveauté apportée par le Xperia Pro-I. Rappelons que l’on disposait, sur les Xperia 1 II et 5 II (lancés en 2020), de trois applications réalisées par Sony : deux destinées à la capture des photos (une version basique et une version Pro) et une pour réaliser des séquences vidéo. Puis, l’année dernière, sur ses smartphones de troisième génération, le constructeur avait fusionné les applis photo. Aujourd’hui, la situation est inversée, puisqu’on revient à trois applications, dont deux pour filmer : Cinematography Pro, comme sur la génération précédente et – donc – Videography Pro, une version simplifiée destinées aux Vloggeurs, qui peuvent l’utiliser pour se mettre en scène rapidement.

Terminons ce tour d’horizon des fonctions photos avec le capteur frontal. Ce dernier offre une définition de 8 mégapixels, avec une focale équivalente à un objectif de 24 mm. Et force est de constater qu’il procure des photos d’excellente qualité, avec une belle précision et des couleurs encore une fois fidèles à la réalité.

Un design pratique, mais qui manque d’audace

Avec son Xperia Pro-I, Sony fait évoluer subtilement le design de son châssis. On remarque tout d’abord que la position des capteurs photo a changé. En effet, alors que le bloc optique était placé dans le coin gauche sur les Xperia 1 III ou 5 III, les capteurs sont désormais placés au centre de la largeur du smartphone. Le reste ne change pas : un revêtement de type Gorilla Glass Victus protège l’écran, alors que le dos est réalisé en verre dépoli (avec un revêtement Gorilla 6). Ce dernier est mat, s’avère doux au toucher et ne retient quasiment pas les traces de doigts.

Image 42 : Test Xperia Pro-I : le photophone le plus cher du monde vaut-il son prix ?
Sony Xperia Pro-I – Crédit : Xavier Regord / Tom’s Guide

Comme nous l’avons déjà dit, un bouton d’accès rapide à l’application vidéo fait son apparition (il remplace d’ailleurs la touche de lancement de l’assistant de Google qui équipe les Xperia 1 III et 5 III). D’autre part, le smartphone dispose maintenant d’un passage de lanière, qui permet d’installer une dragonne, toujours pratique pour éviter que le smartphone ne nous échappe de la main.

Le Xperia Pro-I est étanche, puisqu’il est certifié IP68. Il est équipé d’une prise casque et – à l’instar des deux Xperia qui furent lancés l’année dernière – de deux haut-parleurs, qui ont l’avantage de diffuser le son en stéréo vers l’utilisateur. Il en résulte une excellente qualité audio, particulièrement appréciable lorsqu’on désire écouter de la musique sans casque.

Image 45 : Test Xperia Pro-I : le photophone le plus cher du monde vaut-il son prix ?
Sony Xperia Pro-I – Crédit : Xavier Regord / Tom’s Guide

Le capteur d’empreintes digitales est toujours intégré au bouton de démarrage et le tiroir abritant les deux cartes SIM, qui peut s’ouvrir très facilement sans outil juste avec un ongle, peut également accueillir une carte de stockage microSD.

L’écran du Xperia Pro-I est bien calibré, mais peu lumineux

L’écran du Xperia Pro-I a exactement les mêmes caractéristiques que celui du Xperia 1 III :

  • Technologie OLED.
  • Diagonale de 6,5 pouces.
  • Format 21:9.
  • Définition 4K, soit 3840 x 1644 pixels.
  • Fréquence de rafraichissement de 120 Hz, avec la possibilité de repasser en mode 60 Hz. Mais pas de mode adaptatif, pour sélectionner la fréquence la mieux adaptée à l’utilisation en cours d’utilisation (et augmenter au passage l’autonomie de la batterie !).
Image 46 : Test Xperia Pro-I : le photophone le plus cher du monde vaut-il son prix ?
Sony Xperia Pro-I – Crédit : Xavier Regord / Tom’s Guide

On retrouve également les deux profils d’affichage pré définis proposés par Sony : le mode Créateur et le mode Standard. Et pour ceux qui ne se satisfont pas de deux réglages prédéfinis, il est possible de modifier précisément la balance des blancs (et donc la température des couleurs).

Image 47 : Test Xperia Pro-I : le photophone le plus cher du monde vaut-il son prix ?
Sony Xperia Pro-I – Crédit : Xavier Regord / Tom’s Guide

Comme d’habitude, nous avons soumis l’écran du Xperia Pro-I à un panel de mesures, à l’aide de notre sonde X-Rite i1Pro Plus. Cela a permis de déterminer que la luminosité maximale s’élève à 363 nits, en mode Créateur. C’est un peu faible, si on considère que la moyenne s’établit aux environ de 500 nits. Toutefois, compte tenu de la profondeur abyssale des noirs, cela ne pose pas de problème lors d’une utilisation en intérieur.

La température moyenne des couleurs mesurée est de 6846 K, ce qui s’avère très proche des 6500 K que l’on recherche si on désire un affichage neutre (ni trop jaunâtre, ni trop bleuâtre). Cerise sur le gâteau, le Delta E moyen est excellent : 2,4. Il traduit le fait qu’il n’est pas possible de voir à l’œil nu la différence entre les teintes théoriques idéales et celles affichées à l’écran.

Image 48 : Test Xperia Pro-I : le photophone le plus cher du monde vaut-il son prix ?
Sony Xperia Pro-I – Crédit : Xavier Regord / Tom’s Guide

On constate donc que les performances de l’écran du Xperia Pro-I s’avèrent du même ordre que celles de l’écran du Xperia 1 III. De la même façon, le mode Standard s’avère moins bien calibré, avec une luminosité encore plus basse…

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Affichage 4K du Xperia 1 III (en bas) vs écran Full HD+ du OnePlus 9 – Crédit : Xavier Regord / Tom’s Guide

En pratique, la luminosité relativement faible de l’écran n’est finalement pas un souci, par exemple lorsqu’on regarde un film, car on bénéficie de superbes images, très précises et aux couleurs subtiles. Sur la photo ci-dessous, on distingue nettement la différence d’affichage entre l’écran Full HD+ du OnePlus 9 et le mode 4K du Xperia 1 III. L’image de ce dernier fourmille de détails, dans l’herbe et les arbres par exemple. D’autre part, en raison du format cinémascope (21:9), l’image du Xperia semble plus grande que celle du OnePlus (la diagonale de l’écran est pourtant quasiment la même), alors même que le poinçon qui abrite le capteur photo frontal n’est pas visible.

Le Snapdragon 888, ce monstre de performance

Smartphone haut de gamme oblige, les performances du Xperia Pro-I sont assurées par la puce Snapdragon 888 de Qualcomm. Ce processeur, qui a fait ses preuves dans de nombreux smartphones l’année dernière, permet de faire fonctionner les applications les plus exigeantes, comme des jeux sophistiqués, dans les meilleures conditions possibles. Les différentes applications de benchmarking, comme 3D Mark, PC Mark 10 ou Geekbench délivrent d’ailleurs des indices de performances très élevés, en particulier pour les opérations en 3D, grâce à la puce graphique Adreno 660 intégrée au processeur.

Image 50 : Test Xperia Pro-I : le photophone le plus cher du monde vaut-il son prix ?

D’autre part, avec ses 12 Go de mémoire, le smartphone offre une réactivité à toute épreuve lorsqu’il s’agit de jongler entre plusieurs applications. Rappelons que si les 512 Go disponibles pour stocker les applications, les photos et les vidéos ne s’avèrent pas suffisants, l’ajout d’une carte mémoire de type microSDXC est possible.

Une autonomie correcte, sauf en 120 Hz

Le Xperia Pro-I est équipé d’une batterie de 4500 mAh. Elle permet au smartphone d’offrir une autonomie (avec le test intégré à l’application PC Mark et avec une luminosité de 200 nits) d’environ 10 heures (9 heures et 53 minutes) lorsque la fréquence de l’écran est de 60 Hz, et de 7 heures et 23 minutes en mode 120 Hz. On retrouve peu ou proue les autonomies mesurées sur le Xperia 1 III, ce qui est logique puisque les deux smartphones embarquent le même processeur, performant et donc énergivore, le même écran 4K (qui comporte donc beaucoup plus de pixels que les écrans Full HD+) et la même batterie.

Image 51 : Test Xperia Pro-I : le photophone le plus cher du monde vaut-il son prix ?

En mode 60 Hz, le smartphone affiche donc une autonomie assez proche de la moyenne actuelle, qui tourne aux alentours de 11 heures. On remarque d’ailleurs que le Samsung Galaxy S21 Ultra est lui aussi resté en fonctionnement pendant 9 heures et 40 minute, malgré sa batterie de 5000 mAh. Rappelons que le smartphone vedette de Samsung intègre un processeur Exynos 2100, qui offre un niveau de performances proche de celui du Snapdragon 888, et un écran 120 Hz en très haute définition lui aussi (3200 x 1440 pixels).

En revanche, en 120 Hz, l’autonomie s’avère un peu faible puisque les smartphones équipés du Snapdragon 888 ont généralement une autonomie comprise entre 9 et 10 heures dans ce mode.

Image 52 : Test Xperia Pro-I : le photophone le plus cher du monde vaut-il son prix ?
Sony Xperia Pro-I – Crédit : Xavier Regord / Tom’s Guide

Pour ce qui est de l’autonomie en streaming vidéo, il suffit de lire un film de 2 heures depuis Netflix pour voir le niveau de charge de la batterie baisser de 18 %. On peut donc tabler sur une autonomie totale en streaming d’environ 11 heures (comme le Xperia 1 III encore une fois !). Ce résultat est plutôt faible, car les smartphones haut de gamme ont tendance a offrir une autonomie en streaming vidéo d’environ 15 h en moyenne, et 20 heures – voire plus – pour les plus endurants…

Enfin, pour regonfler la batterie, Sony fournit un adaptateur secteur de 30 W, qui permet de retrouver 52 % de la charge initiale après 30 minutes de branchement à une prise électrique. On passe à 79 % de charge après une heure, puis à 94 % de charge en une heure et demie, ce qui n’est pas très rapide comparativement aux smartphones qui supportent une charge en 65 W (qui sont totalement rechargés en un peu plus d’une demie heure !). On peut d’autre part regretter que le smartphone ai perdu la recharge sans fil en 11 W du Xperia 1 III…