Le nouveau Xperia 1 IV de Sony embarque le « premier véritable objectif à zoom optique au monde ». Ce modèle haut de gamme est-il pour autant le smartphone photo qu’on attendait tous, celui qui détrônera l’iPhone, le Galaxy S22 Ultra ou même le Pixel 6 Pro ?
- Le design atypique très plaisant
- L’écran Oled 120 Hz de qualité
- La compacité, la finesse et la légèreté
- La puissance de la plateforme
- L'autonomie en hausse
- La polyvalence photo
- La qualité photo de jour
- L’OS à jour : Android 12
- La photo réservée aux pros
- La chauffe dans certains usages
- La charge peu rapide
- L’absence d’accessoires
- Le prix très élevé
Le Xperia 1 IV de Sony est un régal pour les yeux avec son design élancé, très élégant, et son écran Oled lumineux de très bonne qualité. Sony a le sens du détail pour faciliter la vie de l’utilisateur, ce qui est aussi très appréciable. Le format 21 :9 se révèle plutôt confortable au quotidien et présente le mérite d’être vraiment différenciant. Le solide équipement de ce smartphone ne suffit toutefois pas à nous convaincre pleinement. Pour 1400 euros, on aurait apprécié que la partie photo n’ait pas été pensée pour le seul bénéficie des experts. En mode automatique, l’utilisateur reste souvent sur sa faim, ne profitant pas vraiment des larges possibilités du mobile en matière de prises de vue. On a presque l’impression que Sony a pensé son Xperia comme un appareil photo de poche et pas vraiment comme un smartphone capable de briller dans tous les usages.
Depuis 2019, Sony fait évoluer sa gamme de smartphones haut de gamme, les Xperia 1, en en renforçant l’équipement et les fonctions photo. Pour cela, le constructeur trouve son inspiration dans les compacts experts de la marque, qui trônent parmi les meilleurs appareils au monde. Raison pour laquelle, on trouve accolé au nom du smartphone, la dénomination I, II II (lire mark 1, 2 ou 3) qui rythmait l’évolution des compacts RX100 de Sony. En 2020, le Xperia 1 IV (mark 4) est donc la quatrième génération de Xperia 1.
Pour cette nouvelle série, Sony reprend le format tout en longueur (21 :9) cher à la gamme. Comme la plupart des modèles premium du moment, le Xperia 1 IV adopte les dernières technos en vogue : un processeur Snapdragon 8 Gen 1 (le plus puissant de Qualcomm à ce jour), avec pas moins de 12 Go de RAM et 256 Go d’espace de stockage. Si l’écran, plutôt de bonne facture l’an dernier n’évolue guère, on apprécie le passage d’une batterie de 4500 à 5000 mAh sans prise de poids !
Le smartphone conserve les quelques caractéristiques qui le démarquent de certains concurrents : son étanchéité (IP 68), la présence d’une prise casque ou encore un capteur d’empreintes physique, intégré au bouton d’allumage. Compatible 5G, le Xperia 1 IV reprend enfin en grande partie l’équipement photo de son prédécesseur (avec toutefois une caméra frontale qui passe de 8 à 12 mégapixels), mais le constructeur y ajoute un véritable zoom optique.
Ces améliorations sont accompagnées d’une hausse de prix sensible sur un tarif qui était déjà élevé l’an passé. Sony lance en effet son dernier-né au prix de 1399 euros. Difficile de trouver plus cher sur le marché, même chez Apple, sauf à opter pour l’iPhone13 Pro Max 512 Go. Il fallait oser ! A croire que Sony compte surtout faire de ce Xperia une vitrine technologique… Nous avons testé le nouveau fleuron de la marque japonaise pour vérifier s’il mérite son prix. Voici ce que nous en avons pensé.
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Sony Xperia 1 IV : les principaux points positifs
Décliné en trois coloris (violet, blanc et noir), le Sony Xperia 1 IV ne manque pas d’arguments pour séduire – à commencer par son allure princière. Voici selon nous les qualités qui jouent le plus en sa faveur.
1. Un design hors du commun, une manipulation agréable
On ne change pas une formule qui gagne. Depuis déjà plusieurs années, Sony se positionne comme l’ardent promoteur du format « cinéma » 21 :9. Les Xperia 1 sont donc des appareils tout en longueur et moins larges que les smartphones de la concurrence généralement équipés d’écran 20 :9 ou 19,5:9 comme chez Samsung et Apple. En résulte une prise en main très agréable pour ce Xperia et ce d’autant plus que son boîtier s’avère fin et léger (8,2 mm pour 187 grammes). Le format 21 :9 est comme on l’a dit un format qui se prête volontiers à la diffusion de films.
Sur des séries ou des contenus YouTube (qui ne sont pas en 21 :9) on se retrouve avec deux bordures noires latérales assez épaisses du coup, mais il suffit d’étendre l’image pour favoriser l’immersion. De plus un écran tout en longueur se prête particulièrement bien à la navigation Internet, notamment au défilement de flux d’actualités ou d’applis de réseaux sociaux.
Le Xperia 1 IV reprend peu ou prou les dimensions de son prédécesseur. On retrouve donc les mêmes bordures noires relativement fines (mais on aurait apprécié un petit effort supplémentaire en 2022). Le dos en verre dépoli est très agréable sous la main et ne prends pas les traces de doigts. On peut poser son mobile sur une table sans que le bloc photo le déséquilibre. Enfin, on apprécie les petites attentions de Sony : la trappe pour l’accès à la SIM qui ne requiert pas la petite épingle pour l’ouvrir, par exemple, ou le bouton pour ouvrir l’appli caméra, hors mode basic, ou faire office de déclencheur.
Enfin, malgré son design angulaire, le Sony Xperia 1 IV, avec ses tranches plates en alu brossé, respire une élégance qui séduira les femmes comme les hommes.
2. Un écran d’excellente qualité
L’écran Oled de 6,5 pouces du Xperia 1 IV offre une excellente qualité d’affichage, l’idéal pour profiter à fond de ses contenus vidéo préférés, malgré une surface finalement assez limitée. De définition WQHD+ (proche de la 4K) qui lui assure une très haute résolution (plus de 640 ppp), cet écran offre une bonne luminosité, assortie d’un respect des couleurs satisfaisant.
Surtout si l’on opte pour le mode d’affichage Créateur pour lequel on a mesuré 628 nits de luminosité, un Delta E de 2,1 pour des teintes très justes et une température de couleurs de 6815 degrés. Le mode standard (celui par défaut) est un peu moins bon avec 581 nits pour la luminosité, un Delta E de 3,1 et une température de 7484 degrés, mais cela reste très correct.
L’écran est rafraîchi par défaut à 60 Hz, mais il est possible d’accéder à une fréquence 120 Hz dans les réglages. On regrette que Sony ne propose pas un mode adaptatif comme la grande majorité de ses concurrents depuis longtemps. Les amateurs d’image parfaite apprécieront quoi qu’il en soit les nombreuses possibilités dans les paramètres pour adapter l’affichage à son goût. C’est notamment au niveau de ces réglages qu’on peut activer le mode à une main.
3. Un fonctionnement bien huilé
Ce nouveau Xperia fonctionne avec Android 12 et une surcouche maison relativement légère, avec quelques applis spécifiques à Sony dans le domaine de l’image et de l’audio (Video Pro, Cinema Pro, Music Pro… en plus du logiciel associé au bloc photo). La fluidité est de mise même sans activer le rafraîchissement à 120 Hz et les possibilités de paramétrages nombreuses. Et tout reste relativement clair à appréhender.
En intégrant une nouvelle batterie de 5000 mAh, Sony améliore le confort d’utilisation. Bien sûr avec un écran (presque) 4K, le streaming vidéo consomme plus que chez certains concurrents qui s’appuient sur un écran Full HD. Le Xperia a ainsi peiné à atteindre en lecture les 9h d’autonomie, là où le Motorola Edge 30 Pro dépassait les 10h30. En revanche, en usages classiques, le gain d’autonomie est flagrant avec la possibilité de dépasser les deux jours sur batterie (il faut dire que pour certains usages, la 4K est désactivée automatiquement ! ). Pendant la nuit, en veille, le smartphone perd un pourcentage de batterie minime, un atout loin d’être partagé par l’ensemble de la concurrence. En revanche, cette remarquable endurance peut être mise à mal par certains usages comme on le verra plus loin.
Enfin, terminons par la présence du Snapdragon 8 gen 1 et ses 12 Go de RAM à bord, qui offre aux gamers une belle puissance de feu. Bien sûr avec un smartphone aussi fin, des choix ont dû être faits pour museler un peu le processeur, même si la chauffe reste assez inévitable (dans 3D mark elle se limite à 42 degrés, ce qui est déjà pas mal), mais rien qui soit de nature à bouder son plaisir. Précisons par ailleurs que Sony met à disposition son optimiseur de jeu pour accéder à des réglages supplémentaires bienvenus, libérer de la RAM ou encore masquer les notifications en cours de partie.
4. Sony soigne la partition sonore
C’est suffisamment rare sur les smartphones pour le signaler, Sony a particulièrement soigné la partie audio de son Xperia. C’est l’un des rares modèles premium à conserver une prise jack et, malgré le boîtier compact, les haut-parleurs stéréo offrent un son puissant particulièrement agréable et qui ne sature pas. Le constructeur ajoute également de nombreuses fonctions qu’apprécieront les plus experts en audio (prise en charge du format 360 Reality audio, fonctions d’enregistrement de haute qualité avec Music Pro, etc.).
Sony Xperia 1 IV : les principaux points négatifs
Malgré son prix élevé, le Xperia 1 IV n’est pas à l’abri de défauts. C’est le lot de tous les smartphones, certains étant plus gênants que d’autres. Voici ce qui nous a franchement déplu sur cet appareil.
1. De la chauffe et une charge peu rapide
Si le Sony Xperia 1 IV limite la casse en jeu avec une chauffe souvent contenue, il peut y avoir des épisodes plus brûlants que d’autres. Et d’ailleurs plus souvent liés aux fonctions photo-vidéo du smartphone, très gourmandes en énergie. Une séance de prises de vue en extérieur l’été peut vite tourner court. Le téléphone prévient d’ailleurs qu’il suspend de lui-même les services incriminés pour refroidir. Ce type de situation nuit bien sûr gravement à l’autonomie du smartphone.
En second lieu, si Sony offre la charge rapide à son dernier-né, rien n’est fait pour aider l’utilisateur à en profiter puisque son Xperia est livré sans aucun accessoire. Un comble à ce niveau de prix. Même le câble USB manque à l’appel, ce qui est vraiment casse-pieds puisque certains câbles USB de marques concurrences ne sont tout simplement pas compatibles avec l’appareil. On a réussi à obtenir des résultats avec un chargeur 68 W Motorola (surdimensionné, mais au moins compatible).
Pas la peine de tenter avec du matériel Oppo, Huawei, OnePlus, très en pointe sur la charge rapide, mais avec des technos trop différentes. Pour le Sony Xperia 1 IV, il nous a fallu 30 minutes pour recharger 45 % de la batterie et 1h30 pour atteindre 99%. Le dernier pourcent étant le plus long à obtenir… On a vu mieux.
2. Un appareil photo réservé aux experts
Avec le Xperia 1 IV, Sony fait une démonstration de son savoir-faire en photo. L’équipement s’avère de premier ordre, à base de capteurs Sony 12 mégapixels, parmi les meilleurs, et la polyvalence excellente. On compte en plus de l’objectif principal, un ultra grand-angle et un téléobjectif, avec cette année l’arrivée d’un vrai zoom optique (entre 85 et 125 mm).
Seul gros bémol, vraiment pénalisant selon nous, pour tirer vraiment parti des aptitudes photo de ce Xperia, mieux vaut maîtriser le domaine et passer en mode manuel. Or sur un smartphone, nombreux sont les utilisateurs qui ne veulent pas se poser de question et obtenir de belles images sans aucun réglage ou presque.
Avec le zoom (x3.5 ou x5.2), la netteté devient vite imparfaite lorsque la luminosité baisse ou que les personnages bougent.
À la tombée du jour, tout se passe bien sur les scènes fixes, mais de nuit, la qualité se dégrade rapidement surtout avec l’Ultra Grand-Angle. Le zoom est dans ce cas à proscrire.
Le HDR fait son office sur les contre-jour avec assez de naturel, sans trop éclaircir la scène artificiellement.
Avec le mode Auto qui fait de la détection de scènes, nous avons essayé la prise de vue “macro”. Même sans vent, il a tout de même fallu plusieurs essais avant de retenir une photo acceptable.
Sur le Xperia, si les modes basic et auto tentent de répondre à ce type d’attente, le succès n’est pas toujours au rendez-vous. On est souvent déçu par la photo de nuit et obligé, par exemple, d’activer une fonction supplémentaire (systématiquement) pour les portraits avec effet bokeh.
Très ennuyeux sur un smartphone à près de 1400 euros ! Et quand on fait appel au zoom optique, il n’est pas rare d’avoir des flous de bougé. Bref si tout n’est pas noir en matière de photo, même en mode basic, on regrette juste que Sony exclue littéralement de sa cible les simples amateurs qui veulent saisir au vol une scène familiale… L’iPhone a encore de beaux jours devant lui !