Les véhicules totalement électriques peinent à se faire une place. Malgré des voitures bien conçues, la problématique de l’autonomie limitée hante encore les esprits des potentiels acheteurs. D’ici à ce que cette question soit résolue, l’hybride semble être, à ce jour, le système le plus pertinent pour profiter des bénéfices d’une motorisation électrique sans perdre les avantages du thermique, qu’il s’agisse de puissance ou d’autonomie. C’est cette solution qui a été retenue par le constructeur allemand Porsche pour animer sa berline de luxe Panamera S E-Hybrid.
5 raisons de craquer (ou pas) pour la Porsche Panamera S E-Hybrid
Si Porsche a su se faire un nom dans le monde de la voiture de sport, le fondateur de la marque s’est fait remarquer en 1898 avec sa première auto, propulsée par un moteur… électrique. Cette énergie a par conséquent toute sa place chez ce constructeur. La Panamera S E-Hybrid est la seconde génération de berline hybride. Elle profite d’un nombre impressionnant d’améliorations par rapport à son prédécesseur qu’il soit question de puissance pure comme d’innovation technologique. De quoi convaincre les conducteurs soucieux de l’environnement qui ne sont pas prêts à faire une croix sur leur famille et le plaisir ?
1 – Oui, parce qu’on peut l’utiliser tous les jours sans dépenser une goute d’essence
La Porsche Panamera est une voiture qui entend être utilisée au quotidien. C’est encore plus vrai pour cette version hybride : d’un côté, on trouve un moteur thermique V6 3.0 biturbo de 333 chevaux, de l’autre un électrique de 95 chevaux, le tout couplé à une boite de vitesse automatique à 8 rapports qui privilégie l’économie d’énergie et de carburant.
Les deux grosses améliorations par rapport au précédent modèle concernent la puissance du moteur électrique (l’ancien ne développait « que » 47 ch), mais surtout la batterie, placée sous le coffre. Elle affiche une capacité cinq fois plus importante que la première génération, avec 9,4 kWh, contre 1,7 kWh. Il faut ici remercier le nouveau type de composants, à base lithium-ion contre du nickel-métal. L’autonomie varie alors entre 18 et 36 km. Dans notre cas, 20 kilomètres en conduite « propre » ont été atteints sans être trop attentifs à la pression sur l’accélérateur.
Cela implique concrètement qu’il est possible de se rendre sur son lieu de travail, à condition de ne pas habiter trop loin, sans utiliser une seule goute d’essence. Et ne craignez pas les voies rapides : la Panamera S E-Hybrid peut fonctionner à l’énergie électrique jusqu’à 135 km/h !
2 – Oui, pour son système de chargement bien pensé
La nouveauté majeure de cette Panamera S E-Hybrid, c’est de reposer sur un système intéressant d’hybride rechargeable. Ainsi, ce n’est pas une, mais deux trappes qui sont placées de chaque côté du flan arrière. L’une se destine à recevoir de l’or noir, l’autre de l’électricité. Le chargement peut se faire depuis une prise domestique conventionnelle (10A), en 4 heures, ou à l’aide d’une borne spécifique (16A) que Porsche se propose d’installer gratuitement au domicile de son client. Le temps est alors réduit à 2 h 30.
Bien entendu, les batteries sont aussi alimentées d’une manière similaire aux hybrides, en récupérant l’énergie au freinage notamment. Mais l’autre particularité de ce modèle, c’est d’être également rechargeable manuellement par le moteur thermique, sur la seule volonté du conducteur. Il s’agit du mode « e-Charge », activable d’un simple bouton sur la console centrale. Une fois lancé, il ne suffit que de 45 minutes sur autoroute pour remplir complètement les batteries et ainsi retrouver son autonomie maximale.
Sinon, la voiture démarre automatiquement en mode « e-Power », c’est-à-dire à l’aide du moteur électrique. Il faut le désactiver pour forcer le système hybride, qui détermine en temps réel grâce à un dispositif de prédiction basé sur les données de navigation (les côtés, les virages, les limitations de vitesse) à quel moment privilégier quel propulseur.
3 – Oui, parce qu’il y a autant d’instruments de bord que dans un Boeing
Lorsque l’on s’installe à bord de cette Panamera, la première chose qui retient l’attention, c’est la finition impeccable. Les matériaux utilisés respirent la qualité, l’ergonomie est optimale malgré une quantité impressionnante de commandes. Et là qu’arrive la seconde réflexion : il y a autant de boutons que dans un avion ! Sur les portes, derrière le volant, mais surtout sur la console centrale.
Sous l’écran tactile, les touches correspondent aux différents menus. Un peu plus bas, les commandes de climatisation surplombent celles du réglage des fauteuils. Puis, de chaque côté du levier de vitesse, les différents modes de conduites hybride sont accessibles, au même titre que ceux visant à ajuster la suspension.
Du côté des instruments de bords, c’est la même profusion. Le massif compte-tour central rappelle que l’on n’est pas là pour rigoler, mais ne cherchez pas le tachymètre : la vitesse est indiquée de manière numérique. À sa place, un compteur de puissance est installé. Il laisse découvrir en temps réel la quantité de puissance utilisée – ou l’énergie récupérée. Surtout, un incitateur de mise en route informe de l’état du moteur électrique : puisqu’il est toujours activé par défaut au démarrage, aucun bruit ne permet de déterminer s’il est actif ou non.
À droite enfin, un compteur accueille un petit écran TFT qui apporte de nombreux renseignements intéressants quant à l’autonomie des différents moteurs, mais peut également afficher une carte miniature pour la navigation.
4 – Oui, parce qu’elle n’est pas avare en sensation
Il ne faut pas se laisser tromper par les chiffres. Si la Panamera S E-Hybrid n’affiche qu’une consommation moyenne de 3,1 l/100km et que son poids dépasse les deux tonnes, ce sont biens 416 chevaux qui se chargent de la déplacer. Une fois la pédale enfoncée au plus profond, pas un ne manque à l’appel. C’est ainsi que les 100 km/h sont atteints en 5,5 secondes et que la vitesse maximale est fixée à 270 km/h.
Les lignes droites ne sont pas son unique terrain de jeu, puisque différents réglages de suspensions permettent d’atténuer considérablement les mouvements de caisse, offrant à cette berline un comportement très sain et surtout efficace.
Le pire, c’est que la place du conducteur n’est même pas la seule à être appréciable. À l’arrière, deux fauteuils particulièrement confortables pourront accueillir autant des adultes que des enfants, dans un espace qui convainc sans peine sur l’intérêt d’une voiture de cinq mètres de long.
5 – Oui, parce que sa force d’attraction est impressionnante
Nous vous attendez surtout pas à passer inaperçu au volant d’une telle machine. La teinte de notre modèle d’essai – un gris métallique – contraste avec le vert radioactif des étriers de freins. Synonyme de l’énergie électrique chez Porsche (un choix qui change un peu de la concurrence qui utilise plutôt du bleu), plusieurs rappels de ce coloris sont disséminés çà et là, sur les flans et sur le coffre pour souligner les inscriptions.
Et même sans cela, une Porsche reste une Porsche : les regards dans la rue vont rapidement se tourner vers la voiture et, forcément, sur vous lorsque vous en sortirez. Mais n’est-ce pas finalement ce que l’on cherche un peu en se portant acquéreur de ce genre d’auto ? La petite différence ici, c’est que personne ne pourra vous taxer d’égoïste pollueur : la Panamera S E-Hybrid n’émet que 71 grammes de CO2 par kilomètre, soit moins qu’une Twingo.
Conclusion
Porsche démontre à quel point les systèmes hybrides peuvent être efficaces. La Panamera S E-Hybrid apparait un peu comme le meilleur des deux mondes : le silence de fonctionnement et l’économie réalisée par un moteur électrique dont la batterie autorise des déplacements quotidiens et la performance, la sonorité et l’autonomie d’un autre thermique. Surtout, le conducteur garde un contrôle total sur la manière dont l’énergie est utilisée ou rechargée, tout comme sur sa conduite, dans un confort royal ou alors plus spartiate, mais propice à un pilotage dynamique. C’est donc sans crainte qu’on peut la taxer d’être l’une des meilleures voitures hybride du marché. Mais à quel prix ! Le catalogue débute à 112 000 euros, ce qui la réserve à seulement quelques amateurs fortunés.