Google a mis à jour en douceur son Pixel, avec un écran plus petit, et une nouvelle puce maison, le Tensor G3, porteur de grandes promesses, notamment liées à l’intelligence artificielle. Vaut-il son prix plus élevé ?
- 💸 Pixel 8 : prix et disponibilité ?
- 🎛️ Caractéristiques techniques : que vaut le plus petit des deux Pixel ?
- 🧑🎨 Un design qui prend ses marques et séduit
- 📱 Un écran OLED lumineux et en progrès
- 🚀 Des performances toute en fluidité
- 🔋 Autonomie et recharge
- 🤬 Photo : deux modules, c’est un peu court…
- 📷 Photo : quelques points qui font râler
- 🤖 Modifier vos photos grâce à l’IA…
- 📸 La photographie computationnelle au sommet
- ⏱️ Android, Google s’engage sur la durée
- ⚖️ Le verdict du test du Pixel 8, de Google
Tic. Tac. Si Apple et ses iPhone 15, 15 Plus, 15 Pro et 15 Pro Max sont le tic de l’horloge tech qui nous rapproche inexorablement de l’automne, l’évènement organisé par Google le 4 octobre dernier résonne clairement comme le tac qu’on attendait. Une attente d’autant plus impatiente que le géant de Mountain View avait déjà pré-annoncé, pré-dévoilé, les trois héros du jours : deux smartphones, les Pixel 8 et 8 Pro, et sa Pixel Watch 2.
Porte-étendards de la stratégie de Google, qui ambitionne de fusionner matériel, logiciel et intelligence artificielle, le Pixel 8 et le Pixel 8 Pro succèdent aux Pixel 7 qui avaient su séduire, apporter leur lot de progrès, et convaincre sur la lancée des très bons Pixel 6. Reste que Google a revu ses prix à la hausse. Question d’actualité : le Pixel 8 donne-t-il assez de sa personne pour nous faire craquer ?
À lire aussi : Pixel 8 vs Pixel 8a, pour quel smartphone faut-il craquer ?
💸 Pixel 8 : prix et disponibilité ?
Mis en vente à partir du 12 octobre, le Pixel 8 est disponible en trois finitions : Vert sauge, Noir volcanique et Rose, tout simplement. Comme souvent la différence de tarif se fait au travers de la quantité de stockage proposé. Pour le Pixel 8, Google continue de n’en proposer que deux : 128 et 256 Go. Ceux qui aimeraient avoir plus de stockage pour leurs photos ou applications devront jongler avec le cloud, car le Pixel 8 ne contient pas d’emplacement pour une carte microSD, qui permettrait d’étendre l’espace pour vos contenus numériques.
Le Pixel 8 est vendu à :
- 799 euros pour 128 Go
- 859 euros pour 256 Go
Si ces prix ne sont pas aussi élevés que ce que peut afficher la concurrence, notamment Apple avec ses iPhone 15, on constate néanmoins que Google a fortement augmenté ses tarifs par rapport aux Pixel 7 sortis l’an dernier.
Pour mémoire, le modèle équipé de 128 Go était vendu 649 euros, tandis que le modèle à 256 Go atteignait « seulement » 749 euros. Le modèle le moins cher de cette année est donc 50 euros plus cher que le plus cher de l’an dernier…
Toutefois pour ceux qui se décideront avant le 16 octobre, une paire d’écouteurs Pixel Buds Pro d’une valeur de 229 € sont offerts pour l’achat du Pixel 8. L’offre est proposée par la plupart des ecommerçants (hors vendeurs tiers présents sur les marketplaces).
Le Pixel Pro 8 dont le test est également disponible bénéficie pour sa part d’une Pixel Watch 2 offerte.
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À lire aussi : notre comparatif entre l’iPhone 15 et le Pixel 8.
🎛️ Caractéristiques techniques : que vaut le plus petit des deux Pixel ?
A rebours du marché, mais pas forcément pour le pire, et pour la seconde année consécutive, Google a décidé de réduire la taille de l’écran de son Pixel 8 (6,2 pouces) par rapport à celui du Pixel 7 (6,3 pouces, et au 6,4 pouces du Pixel 6). Peu importe la raison, l’écran est plus petit. Mais, bonne nouvelle, la définition d’écran reste identique (1 080 x 2 400), pour un ratio 20:9, et une résolution logiquement revue à la hausse de 428 points par pouce.
Assez naturellement, c’est un SoC Tensor G3, la puce maison de Google, qu’on trouve à l’intérieur du smartphone. Gravé en 4 nm, il n’embarque pas moins de neuf cœurs. Un cœur Cortex-X3 haute performance cadencé à 3 GHz et quatre cœurs Cortex-A715 cadencés à 2,45 GHz, de milieu de gamme. Le premier est là pour les tâches lourdes et exigeantes, et les quatre suivants (big, eux aussi) apportent un peu moins de puissance mais sont également plus économes en énergie.
Enfin, on trouve quatre cœurs Cortex-A510 (LITTLE), moins performants mais très peu gourmands. La partie graphique est assurée non plus par GPU Mali-G710 MP7 mais par un Immortalis-G715s, une puce graphique capable de gérer matériellement l’accélération du ray tracing. De quoi jouer, donc, et joliment, en théorie…
- Ecran : OLED, 6,2 pouces, 120 Hz
- Définition : 1080 x 2400 pixels
- Grand-angle : 50 Mpixels, f/1.7, éq. 25 mm
- Ultra-grand-angle : 12 pixels, f/2.2, éq. XXXX
- Caméra avant : 10,5 Mpixels f/2.2, éq. 20 mm
- Puce : Google Tensor G3
- Mémoire : 8 Go
- Batterie : 4 575 mAh
- Connectivité : USB-C 3.2, 4G/5G, Wi-Fi 7, NFC, GPS (L1+L5),
- Dimensions : 15,05 x 7,08 x 0,89 cm
- Poids : 187 g
- Sécurité : Lecteur d’empreintes digitales (optique) sous l’écran
- Résistance : IP68, Verre Gorilla Glass Victus
- OS : Android 14
Pour assurer le spectacle, Google a également embarqué une batterie légèrement plus grosse dans le Pixel 8, on atteint les 4 575 mAh, contre 4 355 mAh sur le Pixel 7.
On se félicitera également que Google ait décidé de retenir, en plus du Bluetooth 5.3, déjà présent sur la génération précédente, le Wi-Fi 7, soit la toute dernière itération du standard sans-fil.
Par ailleurs, pour ceux qui courent avec leur smartphone, ou s’en servent comme d’un GPS dans leur voiture, bon point également, le module embarqué est désormais compatible avec deux bandes de fréquence GPS. Ce qui permet d’acquérir le signal plus facilement et d’avoir un positionnement plus précis.
Enfin, disons un mot du lecteur d’empreintes digitales sous l’écran. L’an dernier, il nous avait parfois irrité par son imprécision ou ses caprices à ne pas vouloir reconnaître nos doigts pourtant dûment enregistrés. Il récidive cette année encore. La technologie optique ne semble pas aussi performante que celle qui utilise des ultra-sons. Dommage. Néanmoins, cela fonctionne la plupart du temps, et a au moins le mérite d’activer le smartphone et la reconnaissance faciale, qui fonctionne elle très bien.
À lire aussi : notre test du Pixel 8a.
🧑🎨 Un design qui prend ses marques et séduit
Le Pixel 8 conserve le design qui fait le succès, ou en tout cas distingue les smartphones de Google depuis trois générations maintenant. A l’arrière de l’appareil, les deux modules caméras sont donc intégrés dans une barre transversale en métal brossé assez large et finalement plutôt plaisante à regarder et toucher au quotidien.
Néanmoins, le changement de taille d’écran s’accompagne d’une réduction de la hauteur du boîtier de pas moins de 0,81 cm. D’autant que le Pixel 8 est également moins large (0,4 cm de moins). Cette réduction de taille se sent et contribue à offrir un meilleur confort d’utilisation, notamment à une main.
Sans compter que le toucher du dos en verre (Gorilla Glass 6) est très agréable, et visuellement séduisant avec son aspect mat, tout comme le cadre en aluminium s’avère plaisant au toucher, tout en garantissant une bonne saisie.
La façade avant est, elle, recouverte de Gorilla Glass Victus, et une fois encore le changement de taille de dalle et des dimensions du boîtier font que le ratio de couverture de la façade avant par l’écran est en légère hausse de 84,9% à 85,5%. Plus d’affichage pour nos contenus et moins de bordures, que redire à cela ?
A lire aussi : notre sélection des meilleurs smartphones Google Pixel.
📱 Un écran OLED lumineux et en progrès
L’an dernier seul le Pixel 7 Pro avait droit à une dalle OLED capable de rafraîchir son affichage à 120 Hz. Le Pixel 7 se contentait d’un entre-deux à 90 Hz. Le manque est corrigé avec cette génération, qui fait varier la fréquence d’affichage de 60 à 120 Hz. Les jeux sont d’une grande fluidité, le scroll frénétique sur le Web ou dans des applications également, on gagne indéniablement en confort de lecture.
Mais le mieux ne s’arrête pas là. Le Pixel 8 se voit équipé d’une dalle plus lumineuse. Sur le papier, Google annonce 1 400 cd/m2 en luminosité HBM (pour high brightness mode, appellation assez floue dans ses implications), et des pics à 2 000 cd/m2.
Nos mesures, effectuées avec des contenus classiques et des contenus HDR, qui demandent plus de luminosité, accordent 1 008 cd/m2 en luminosité standard et 1 389 cd/m2 en luminosité HDR – qui pourrait s’apparenter à un cas d’usage de l’appellation HBM. Nous n’avons pas pu atteindre les 2 000 cd/m2, mais à la décharge du Pixel 8, et à la nôtre, il est très difficile d’arriver à reproduire les conditions d’un plein soleil en intérieur là où on réalise généralement des mesures d’écran.
Quoi qu’il en soit, la dalle du Pixel 8 est très lumineuse et assurera un confort de lecture et de visionnage même en plein soleil. Rien à redire.
Pour ce qui est de la fidélité colorimétrique, l’écran du Pixel 8 est plutôt un bon élève. Ainsi, nous avons mesuré un Delta E 2000, soit la différence entre la vraie valeur d’une couleur et celle affichée par la dalle, de 3,8. L’idéal serait de se rapprocher ou de passer sous la barre des 2. Ce n’est clairement pas la meilleure mesure que nous ayons relevée ces derniers mois, mais c’est tout à fait honnête et convaincant.
Pour comparaison rapide, tous les iPhone 15 font mieux, le 15, qui est le moins bon de sa génération, affiche ainsi un delta E de 3,53. Tandis que le Honor Magic 5 Pro, par exemple, atteint un delta E de 3,19.
À lire aussi : notre comparatif entre le Pixel 8 et le Galaxy S24.
🚀 Des performances toute en fluidité
Tout comme il y a une expérience iPhone, faite de fluidité quotidienne et de puissance jamais prise au dépourvu, il y a une expérience Pixel. Google maîtrise parfaitement son logiciel, et l’introduction des puces Tensor lui a donné un atout supplémentaire en lui assurant le contrôle sur la partie matérielle de son smartphone.
A l’usage quelle que soit l’application qu’on lance et sollicite, le Pixel 8 s’avère d’une fluidité exemplaire, rapide, et réactif. C’est un vrai plaisir de le prendre en main et de l’utiliser au quotidien. C’est clairement une expérience à la hauteur des meilleurs smartphones du marché que propose Google ici.
Pour apposer quelques chiffres sur cette impression, nous avons évidemment fait tourner nos habituels outils de tests synthétiques. En l’occurrence, Geekbench, qui est un outil multi-plate-forme – ce qui le rend intéressant pour une comparaison avec les iPhone, notamment. Mais il ne faut pas oublier AnTuTu, pour une estimation générale des performances, GFXBench ou encore 3Dmark Wild Life pour la partie graphique.
Ce dernier soumet non seulement le GPU à un test assez exigeant, mais il offre aussi un mode Stress test, qui permet de prendre la mesure de l’endurance de la puce du smartphone au cours d’un effort prolongé.
Un bon moyen de voir si le SoC est victime de ce qu’on appelle le throttling, quand il doit réduire sa puissance car il chauffe trop. En l’occurrence, c’est le cas, mais moins que le Galaxy S23 Ultra que nous avions testé à sa sortie.
Les résultats que nous avons obtenus ne sont pas aberrants, même s’ils ne sont pas forcément au niveau de ce que propose l’iPhone par exemple, parmi les concurrents récents. Il nous faut toutefois rappeler que déjà l’an dernier le Tensor G2 n’avait pas brillé lors de ce genre de tests, tout en assurant toute la puissance requise au quotidien.
On peut aussi préciser qu’il nous a fallu installer ces applications de test sous forme d’APK depuis les sites des éditeurs ou des annuaires reconnus, car elles étaient indisponibles pour notre appareil via le Google Play Store… Il est donc possible que les résultats obtenus ne soient pas optimaux. D’autant que le modèle de test que nous avons utilisé tournait sous une version spécifique d’Android 14.
Quoi qu’il en soit, comme l’an dernier, les tests comme Geekbench ou AnTuTu placent le Pixel 8 en retrait plus ou moins marqué par rapport à la concurrence, qu’il s’agisse des smartphones premium de Samsung ou des iPhone.
Ces moindres performances se retrouvent aussi bien pour la partie CPU que GPU, signifiant que malgré les choix technologiques de Google, son Tensor G3 ne peut pas tenir la comparaison sur ses points avec les puces haut de gamme de Qualcomm – le Galaxy S23 Ultra utilise un Snapdragon 8 Gen 2 (gravé en 4 nm) – ou celles d’Apple, qu’il s’agisse de la dernière génération (A17 Pro) ou de la génération précédente (A16 Bionic).
Néanmoins, comme nous le disions plus tôt, le Pixel 8 ne manque pas de puissance, et il y a bien longtemps que les besoins des usages les plus courants sont couverts par les SoC haut de gamme du marché.
Le Pixel 8 ne sera peut-être pas le meilleur pour jouer, mais tout étant une question d’équilibre, il faut aussi penser que plus de puissance équivaut parfois à moins d’autonomie…
🔋 Autonomie et recharge
Juger de la question de l’autonomie est toujours un peu épineux, car la durée de vie de la batterie dépendra évidemment beaucoup des usages de chacun. L’utilisation intensive du GPU pour de longues sessions de jeu ou du GPS pour un long trajet sans charge en continu aura raison du Pixel 8 en quelques heures.
Néanmoins dans un cadre d’utilisation plus classique et modérée vous devriez pouvoir tenir toute une journée sans encombre. Ce fut en tout cas notre expérience, sachant que notre utilisation était un mélange d’envois et réceptions assez intensifs de messages, de consultation de vidéo, de quelques appels, de beaucoup de surf ou d’utilisation d’applis d’information, et bien entendu de musique et de jeux.
Nous ne nous lancerions pas dans deux jours sans recharge, mais une journée de 6h à 23h devrait être possible si vous faites un peu attention.
Pour mettre un chiffre sur cette expérience, nous avons soumis le Pixel 8 à notre petit test d’autonomie, qui consiste à lui faire streamer une vidéo 4K jusqu’à ce que la batterie soit vide. Il a tenu 15h38, ce qui est une demi-heure de plus que le Pixel 7. On est assez loin des smartphones les plus endurants qui passent le cap des 20 heures, voire 21 heures, mais le Pixel 8 est loin d’être ridicule.
D’autant qu’il se comporte très honnêtement quand il s’agit de se recharger. S’il atteint les 100% de recharge en 1h28, il est capable avec un chargeur filaire d’au moins 27 W d’arriver à 50% de charge en seulement 32 minutes, d’après nos mesures. Dans les deux cas, à quelques minutes près, il fait mieux que le Pixel 7. Alors oui, une fois encore, on est loin des concurrents chinois qui atteignent 100% de charge en une demi-heure environ, mais c’est assez confortable.
🤬 Photo : deux modules, c’est un peu court…
Parlons photo maintenant et tout de suite des choses qui fâchent, deux focales et rien de plus. Google s’entête à la jouer « à la Apple » en n’offrant que deux modules photo arrière, un ultra-grand-angle et un grand-angle. Pas l’ombre d’un téléobjectif. Seul le Pixel 8 Pro a droit à trois modules. Pour le coup, avec une partition photo matériellement aussi limitée, Apple propose un peu plus de souplesse avec les iPhone 15…
Avec le Pixel 8, quand on veut faire varier les cadrages sans pouvoir se déplacer, on se retrouve vite à se cogner contre les murs, et les limitations de son offre photo. Ne pas pouvoir zoomer de manière satisfaisante et puissante est véritablement frustrant et limite surtout les usages au quotidien, même si le zoom numérique x8 permet de couvrir honnêtement du terrain en pleine lumière. Parfois, mieux vaut ne pas photographier que réaliser un cliché décevant et plat où le sujet est noyé dans trop de matière.
📷 Photo : quelques points qui font râler
Avant de parler de la qualité des photos et des nouveautés introduites cette année, mettons le doigt sur deux éléments qui nous agacent un peu. Le premier est un micro-détail qui est hélas présent de manière plus ou importante sur la grande majorité des smartphones Android premium : le petit temps de latence à l’activation d’un module.
Comprenez que quand vous passez du grand-angle à l’ultra-grand-angle, par exemple, il faut au Pixel 8 une poignée de dixièmes de seconde assez frustrante. Ce n’est peut-être pas plus d’une demi-seconde, mais cela suffit parfois, en street photographie, ou quand on veut faire un portrait, pour rater le bon moment ou la bonne expression du visage à capter.
Autre point qui nous semble cette fois-ci plus regrettable, quelques incongruités ergonomiques dans l’interface photo. Ainsi, quand vous prenez une photographie en mode Vision de nuit, l’interface qui indique le temps d’exposition reste affichée après la prise de vue, ce qui oblige à glisser le doigt vers la droite pour la cacher et accéder à nouveau au changement de focale. Un défaut d’ergonomie agaçant.
🤖 Modifier vos photos grâce à l’IA…
Google a introduit la nouvelle fonction Meilleure prise pour réussir à sauver les photos de groupe, où une personne ferme toujours les yeux ou fait la grimace quand les autres sont parfaits. Grâce à l’intelligence artificielle (merci la photographie computationnelle), le Pixel 8 va, à votre demande, vous proposer de remplacer le visage « raté » par une version réussie provenant d’une autre photo que vous avez prise dans la même série. Très bonne idée !
Mais voilà, pour accéder à cette grosse nouveauté mise en avant, il faut, après avoir sélectionné la photo à améliorer, cliquer sur Modifier, puis Outils, pour enfin trouver Meilleure prise. On peut se demander pourquoi Google enterre autant cette fonctionnalité.
Et c’est d’autant plus frustrant que le résultat est toujours très convaincant quelle que soit la luminosité ambiante lors de la prise de vue ou le mode, classique ou Portrait.
Meilleure prise fonctionne parfaitement et tient ses promesses, et elle est clairement très utile dès qu’on s’essaie aux portraits de groupe. Pourquoi ne pas la mettre sous la main ?
D’autant que la fonction Retouche magique est, elle, bien visible et facile d’accès, bien que plus anecdotique en définitive. On choisit une photo, tape sur Modifier, puis sur le bouton à gauche de l’interface et on peut ensuite définir des zones sur la photo pour effacer des personnes qui gâchent un plan, par exemple, ou simplement demander à qu’un bâtiment un peu laid soit remplacé. Le Pixel reconstruira alors la zone concernée, y mettant des arbres, d’autres bâtiments, autant de choix pas forcément percutants mais qui changent la façon dont on corrige les photos habituellement. Après un petit temps de calcul, le Pixel 8 affiche plusieurs rendus parmi lesquels choisir, et voilà.
Les résultats de la retouche d’image sont à la fois imparfaits et particulièrement bluffants. Mais, altérer profondément une image n’est-ce pas manipuler aussi les souvenirs qu’on aura de cet instant ?
En définitive, on se retournera toujours plus volontiers vers la Gomme magique. Il est ainsi incroyable de voir les colonnes de Buren, par exemple, dégagées des touristes qui arpentaient l’esplanade. Mais si on zoome un peu, on constate que l’arrière-plan reconstitué derrière les corps effacés portent parfois des artefacts ou aberrations. Rien de choquant sur un écran de Pixel, en tout cas.
Glissons un rapide mot sur la fonction de Gomme magique audio. Elle fonctionne pour toutes les vidéos qui font plus d’une seconde et moins de deux minutes de long et permet d’effacer une perturbation audio, bruit de scie, de moto, cri, etc. L’application connaît parfois quelques petits ratés, mais en règle générale le résultat est très impressionnant.
📸 La photographie computationnelle au sommet
La réputation de Google en matière de photographie sur smartphone n’est plus à faire. S’il nous est arrivé de prendre en défaut le Pixel 8 sur la stabilisation de nuit, il est assez incroyable de voir le smartphone réussir le tour de magie de débruiter un cliché pour lui donner du piqué, tout en s’assurant que l’exposition est bonne.
On regrettera un peu que le rendu des couleurs varient légèrement entre les deux modules. Parfois, on notera une tendance un peu forte à pousser les verts, mais dans l’ensemble les rendus aussi bien de nuit qu’en plein jour sont incroyables et très plaisants. On apprécie surtout l’impression de piqué relativement bonne, qui évite trop les zones d’aplats lisses, qu’on trouve souvent en basse lumière chez Apple, notamment.
Les portraits sont joliment détaillés, le flou d’arrière-plan appliqué avec parcimonie et précision. On n’a ainsi pas vraiment constaté de gros problèmes de détourage des visages et des cheveux – point toujours un peu épineux. Le grain de peau est bien rendu, ainsi que sa teinte naturelle, même quand les lumières teintées compliquent les choses. Et les lumières, justement, sont bien gérées, même avec plusieurs sources contradictoires, malgré quelques halos, parfois.
Google réussit une fois encore une très belle partition photographique, les clichés sont beaux, lumineux, détaillés – bien plus que sur les iPhone 15, en tout cas.
⏱️ Android, Google s’engage sur la durée
Et puisqu’on parle d’Apple, soulignons un point très important annoncé par Google. Les Pixel 8 auront droit à sept ans de mises à jour logicielles (et de pièces détachées), se calant ainsi sur l’un des meilleurs arguments de son concurrent. On ne parle pas ici seulement de mises à jour de sécurité, mais bien de versions d’Android. Jusqu’à présent Google était plutôt timoré sur le sujet. Maintenant, vous savez que même si vous n’aurez pas droit à toutes les nouveautés logicielles introduites au fil des années, vous pourrez bénéficier d’un support conséquent.
Android 14 sur le Pixel 8 apporte quelques petites nouveautés bienvenues comme l’Assistant vocal pour la saisie de SMS. Il est censé être assez facile de passer d’une langue à une autre dans un même message, mais nos essais de l’anglais au français n’ont pas toujours été couronnés de succès. Utiliser une langue seulement fonctionnait très bien, mais les deux semblaient rendre le Pixel très perplexe. Peut-être est-ce la faute de notre accent pas vraiment Frenchy mais pas très britannique non plus ?
Enfin, on peut aussi saluer la fonction Face Unlock (déverrouillage avec reconnaissance du visage), qui permet désormais de valider les paiements en ligne ou l’authentification dans les applications. C’est un détail, mais qui apporte beaucoup de fluidité dans les interactions au quotidien.
A lire aussi : où acheter les Google Pixel 8 et 8 Pro au meilleur prix ?
⚖️ Le verdict du test du Pixel 8, de Google
- Le design maîtrisé et la bonne finition
- Le Tensor G3 assure tout ce qu’il faut
- L’écran lumineux et 120 Hz
- Les fonctions intelligentes (nouvelles ou améliorées)
- Les photos de qualité, même quand la lumière vient à manquer
- L'autonomie très honnête
- Deux modules caméras, et pas de téléobjectif
- Le lecteur d’empreinte digitale parfois un peu capricieux
- Le prix en forte hausse
Google nous livre une itération prudente, mais convaincante de son smartphone. Le Pixel 8 offre une prise en main très agréable, une version d’Android pure et d’une fluidité exemplaire. S’il ne brille pas dans les benchs de puissance, il en apporte assez sur la table pour qu’à aucun moment vous ne trouviez qu’il est lent. La partition photo, bien que limitée à deux focales (ultra et grand-angle), est enthousiasmante. Enfin, l’autonomie est en léger progrès. En définitive, le Pixel 8 est un digne successeur des Pixel 6 et 7. Seul défaut, son prix en forte hausse qui en fera réfléchir plus d’un. Même si, après une semaine d’utilisation, on se verrait bien en faire notre ordinaire…