Oppo a lancé sa première tablette en France. Cette Pad Air vient attaquer l’entrée/milieu de gamme avec un prix de lancement fixé à 299 €.
- Excellente autonomie
- Bon écran LCD une fois calibré
- Son immersif avec le Dolby Atmos
- Si bien finie qu'on la croirait plus chère
- Fluide et équilibrée (hors jeux 3D)
- Mémoire extensible via microSD
- Performances d'entrée de gamme
- Luminosité maximale trop faible
- Capteurs photo anecdotiques
La Pad Air est une bonne tablette polyvalente. Pour le prix demandé, elle coche les cases principales. Fine et légère, on l’emporte partout sans se poser de question. Ce que l’on regrette le plus, c’est son manque de performances qui lui interdit les jeux gourmands et la faible luminosité de son écran. A côté de ça, on a une autonomie monstrueuse à disposition et une machine qui reste fluide tout de même. A moins de 300 €, on sent bien que tout est histoire de compromis. Et Oppo parvient à livrer un produit assez convaincant dans son niveau de gamme.
Le marché des tablettes est dominé par Apple et Samsung sur le haut de gamme. Plutôt que d’aller se confronter à ces cadors en premier lieu, Oppo préfère engager ce secteur par la petite porte. Une nouvelle direction quand on sait que le constructeur avait choisi un smartphone à 999 € (le Find X) pour son arrivée en France en 2018.
La Pad Air a donc des caractéristiques assez modestes. Elle est résolument tournée vers le multimédia, Oppo ayant mis cet accent avec notamment des haut-parleurs stéréo et un écran 2K au format 16:10.
Une tablette au prix contenu pour une expérience mesurée au quotidien, voilà ce que prétend être la Pad Air. Ce n’est pas une mauvaise idée, encore faut-il qu’elle soit tout de même suffisamment performante pour proposer une utilisation fluide et confortable.
Une très bonne prise en main
Oppo mise beaucoup sur le design de sa tablette. La Pad Air est bien finie, rien ne dépasse. Son écran est légèrement surélevé par rapport à son châssis, avec des bords biseautés. Il est protégé par une grande dalle en verre Panda Glass. Concurrent de Gorilla Glass, ce verre est d’un peu moins bonne qualité et plus sensible aux rayures. À ce niveau de prix, le choix se comprend. À noter qu’il marque bien les traces de doigts.
L’écran de 10,36 pouces occupe 81% de la face avant. On a donc des bords assez larges. Dans ce cerclage vient se ficher une caméra de 5 mégapixels. Elle est épaulée par un autre capteur de 8 mégapixels qui s’installe à l’arrière de l’appareil. Aucun capteur biométrique n’est installé, mais une reconnaissance faciale est disponible.
Le châssis de la Pad Air est une pièce d’aluminium à l’effet sablé. Son dos accueille une touche d’originalité. Dans sa zone supérieure s’installe une bande en polymère composite texturée.
On a la chance d’avoir un produit particulièrement fin et léger : 6,94 mm pour 440 grammes. Cela en fait une tablette particulièrement agréable à utiliser. D’autant qu’elle demeure compacte malgré les bordures de son écran. En revanche, oubliez la sortie minijack, il n’y avait pas la place. On a cependant la chance de trouver un port microSD pour étendre le stockage jusqu’à 512 Go.
Une housse vient compléter la Pad Air. Elle s’avère idéale pour positionner la tablette en position verticale. Son système de déploiement permet d’éviter qu’elle ne retombe sur elle-même. À l’origine en option, elle est en pack avec la tablette pour un prix inchangé. Une bonne nouvelle puisqu’elle est sinon affichée à 49 €, soit 20% du prix de la Pad Air…
Un bon écran une fois calibré
L’écran de la Pad Air affiche une diagonale de 10,36 pouces pour une définition 2K (2000 x 1200 pixels). Il est au format 16:10, ce qui en fait un compagnon idéal pour regarder films et séries. On s’épargne de trop large bandes noires que l’on rencontre notamment sur les iPad (voir notre sélection).
Il s’agit d’une dalle LCD et non d’une dalle Oled. Aussi, les noirs ne sont-ils pas infinis. Le contraste est cependant très correct avec une valeur de 1342:1 relevée par notre sonde i1Display Pro Plus.
Le reste de nos mesures n’est pas aussi convaincant, d’origine tout du moins. En effet, en sortie de boîte, la Pad Air affiche une colorimétrie trop froide de 7637K. Idem pour sa justesse colorimétrique mise à mal par un DeltaE moyen de 3,5.
Heureusement, rien de tout cela n’est irréversible. Oppo met un réglage de la température des couleurs dans ses menus. Il suffit de pousser le curseur à 100% vers “chaud” pour obtenir de bien meilleures valeurs avec un DeltaE moyen de 3. On est juste à la limite, les aberrations chromatiques étant visibles au-dessus de ce seuil. Côté température, on atteint 6636K, une donnée proche des 6500K ciblés qui correspondent à un blanc vu à la lumière du jour.
Dernier point épineux, la luminosité maximale de la Pad Air est loin d’être idéale. Relevée à 360 nits, elle est tout à fait insuffisante pour assurer une utilisation confortable en extérieur ou dans une pièce baignée de soleil.
Malgré tout, cet écran n’est pas si mal pour un modèle LCD. Il colle tout à fait avec une utilisation cinéma. Reste que pour les applications à défiler, comme les réseaux sociaux, il n’est que 60 Hz. Une fréquence de rafraîchissement supérieure aurait été un plus. À ce jeu, la Xiaomi Pad 5 (testée ici par nos confrères) se dote d’une dalle 120 Hz.
Du Dolby Atmos pour en prendre plein les oreilles
Orientée multimédia, la Pad Air ne fait pas la faute d’oublier sa partie audio. Elle est équipée de quatre haut-parleurs stéréo, installés par paire de part et d’autre de son écran, sur ses tranches.
Ils sont d’une puissance de 1 Watt chacun et sont compatibles Dolby Atmos. La Pad Air offre un son immersif qui fonctionne parfaitement avec films et séries. Attention à ne pas pousser le volume au maximum si l’on veut éviter toute distorsion.
Au-delà de ça, le rendu est agréable et fonctionne parfaitement pour partager un visionnage à plusieurs.
Des performances très modeste
La Pad Air est animée par un Snapdragon 680 et 4 Go de mémoire vive. Cette puce n’est pas la plus polyvalente du marché, surtout en jeu. Là, il faut faire avec l’Adreno 610, le processeur graphique installé dans ce SoC.
Nous avons lancé Diablo Immortal sur la tablette d’Oppo. De base, le jeu nous retourne qu’il n’a pas été optimisé pour cette configuration. Les graphismes sont automatiquement basculés en “faible” alors que toutes les options graphiques sont désactivées. On parvient à jouer, mais le 30 fps a du mal à être tenu. Surtout le rendu visuel n’est pas très ragoûtant.
On parle ici d’un jeu gourmand. Si l’on s’en tient à des titres plus modestes comme Huntdown ou même Evoland II, la Pad Air est alors beaucoup plus à son aise.
En utilisation classique, la Pad Air réagit bien. L’interface de ColorOS 12 est fluide. Pas de ralentissement à l’horizon et ce quelque soit l’application, si l’on excepte les jeux comme indiqué plus haut.
Sur le plan technique, la Pad Air hérite de 6157 points sur PCMark et 449 points dans le benchmark Wild Life de 3DMark. Ce ne sont pas des scores très reluisant, mais difficile d’escompter plus avec le processeur choisit par Oppo.
En comparaison, la Pad 5 de Xiaomi inscrit près de 12000 points sur PCMark et plus de 3000 points sur 3DMark. Xiaomi a opté pour un Snapdragon 860, plus onéreux. Mais puisque cette tablette est sortie il y a un an, elle boxe désormais sur le même plan tarifaire que la Pad Air d’Oppo puisqu’on la trouve à 336 € actuellement. Un petit surcoût certes, mais un choix intéressant si l’on a besoin de plus de puissance.
Un volet photo à oublier
Oppo installe deux capteurs photo sur sa tablette : l’un de 5 mégapixels à l’avant et l’autre de 8 mégapixels à l’arrière. Disons-le tout de go, ils ne sont absolument pas performants.
Le rendu est loin des résultats obtenus avec un smartphone, même dans ce niveau de prix. Les capteurs de la Pad Air sont à prendre comme des accessoires à utiliser avec parcimonie. Une visio de temps en temps, oui, mais attention la qualité ne sera pas au rendez-vous.
Idem pour la photo, on s’en contente pour prendre un cliché d’une liste de course ou d’une fringue, à la va-vite. On oublie la photo chiadée, ici le résultat est trop approximatif, une fois trop sombre, une fois trop exposé et toujours extrêmement bruité. Sans compter sur le mode portrait qui se fait avoir par le coup classique de l’espace formé entre le bras et le corps.
L’autonomie, la botte secrète de la Pad Air.
C’est le coup de massue de la Pad Air. Malgré sa finesse, la Pad Air embarque une batterie de 7100 mAh. Oppo indique une autonomie de 13 heures en lecture vidéo, volume à 50%. En reproduisant ce schéma avec une vidéo YouTube 1080p (luminosité à 50%), elle ne s’est éteinte qu’au bout de 16 heures. On dépasse donc la donnée théorique qui était déjà très bonne.
La charge SuperVooc d’Oppo n’est pas au programme de la Pad Air, son positionnement prix n’étant pas accordé. Néanmoins, elle est livrée avec un chargeur 18 Watts qui lui redonne 100% de son autonomie en deux heures environ. C’est acceptable compte tenu de sa grande endurance.