Le OnePlus 8 colle à toutes les marottes actuelles : 90 Hz, caméra en pin, charge rapide, il a tout pour bien faire, même un Snapdragon 865. Mais parvient-il à se différencier ?
- Design allégé et meilleure préhension
- Deux jours d'autonomie (à vérifier en 5G)
- Performances excellentes
- Qualité de l'affichage
- Enfin des paramètres et un mode Pro dans l'app photo !
- Prix
- Bloqué au 90 Hz
- Où sont les innovations ?
- Pas de charge par induction
- Le capteur macro trop peu défini
- Photo en basse luminosité
Le OnePlus 8 est un bon smartphone. Que l’on ne s’y trompe pas, il ne présente que de menus défauts. Une charge par induction absente, un rafraîchissement daté et une photo perfectible et pas très naturelle. Pour le reste, c’est carton plein. Les performances sont là, l’écran est confortable et grand. Même la finition satinée de son dos est appréciable. Oui, mais voilà, il manque ce petit truc, cet effet waouh auquel nous avait habitué OnePlus. C’est peu de chose, mais quand on voit qu’il prend 100 € par rapport au OnePlus 7T, on risquerait presque d’aller à la concurrence pour trouver un peu plus de folie.
OnePlus ne se laisse pas troubler par la pandémie de Covid-19 et respecte son agenda à la lettre. Réglé comme du papier à musique, son planning de sortie se poursuit et on découvre ainsi en ce beau mois d’avril confiné les OnePlus 8 et OnePlus 8 Pro. Ces deux smartphones constituent la nouvelle gamme du constructeur chinois qui se sent pousser des ailes en tentant d’aller chasser ailleurs que sur ses terres.
Ce qui l’intéresse, c’est le haut du panier. Huawei, Xiaomi et pourquoi pas Samsung sont dans son collimateur. Et OnePlus ne semble reculer devant rien pour parvenir à ses fins, quitte à faire exploser ses prix. Connu pour ses tarifs avantageux, son OnePlus 8 Pro fait vaciller ce théorème. Pete Lau, PDG du groupe, avait affirmé que le OnePlus 8 Pro ne dépasserait pas les 1000 $. Il n’a pas menti puisqu’il sort à 999 €…
Le OnePlus 8 classique écope aussi d’une augmentation. Il vient en remplacement du OnePlus 7T sorti à la rentrée 2019. Au programme, un design revu et corrigé pour harmoniser la gamme et une configuration plus musclée à base du très onéreux Snapdragon 865. Outre la puissance, ce dernier fournit également une compatibilité 5G au smartphone de OnePlus.
Et malgré le confinement, nous avons pu en récupérer un exemplaire afin de le triturer entre quatre murs.
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Design allégé, prise en main améliorée
Après les errances du OnePlus 7T, OnePlus revient à un design plus conventionnel. Le module photo circulaire qui trônait sur son précédent modèle n’avait pas plu aux amateurs de la marque, nous confie-t-elle. Une raison pour s’orienter vers un design plus sobre.
En reprenant un module photo vertical et centré, OnePlus recolle à sa ligne et surtout harmonise sa gamme, le OnePlus 8 Pro adoptant le même schéma sur son dos. À l’usage, ça ne gêne pas. Disons même que l’équilibre se tient très bien même lorsqu’on utilise le OnePlus 8 posé à plat. Aucun effet culbuto à déplorer. Poursuivons sur cette face arrière avec la matière qui l’orne. Si le verre est toujours d’actualité sur le OnePlus 8 Pro, il est remplacé par une matière au toucher doux. Cette surface n’accroche pas les traces de doigts et offre un très bon maintien du smartphone en main. À aucun moment il ne nous a échappé et on prend plaisir à l’utiliser sans coque.
Cela permet de profiter de son profil affiné. Si on ne perd que 0,1 mm d’épaisseur comparé au 7T, les bords du OnePlus 8 sont retravaillés, notamment grâce à la dalle incurvée qui garnit son écran. On note au passage que les autres mensurations sont revues à la baisse. De 160,9 x 74,4 x 8,1 mm, on passe donc à 160,2 x 72,9 x 8 mm. En résulte une utilisation plus aisée à une main, notamment en largeur. Ayant des doigts assez courts, j’apprécie. Concernant la hauteur, malgré les 6,55 pouces de l’écran, on peut rapidement accéder aux informations du volet déroulant d’Android avec un simple swipe au milieu de l’écran, de bas en haut, comme sur un Pixel de Google. C’est idéal. Le poids aussi est en baisse avec une perte de 10 grammes pour atteindre les 180 g. Une retenue qui compte puisqu’elle soulage grandement les poignets lors des longues sessions de binge watching sur Netflix ou des parties de Fortnite.
Test OnePlus 7T vs. OnePlus 7 : qui fait les meilleures photos ?
Les boutons demeurent à leur place. OnePlus ne bouscule pas les habitués. Le volume à gauche et les boutons Power et vibreur à droite. Le capteur selfie n’est plus une goutte. Le constructeur chinois a succombé à la nouvelle mode du pin. Un trou dans l’écran, tout simplement. Sur le OnePlus 8, il est disposé en haut à gauche. À l’usage, on l’oublie très rapidement et ça nous semble actuellement la meilleure façon d’intégrer ce capteur.
Côté sécurité, si l’on opte pour la reconnaissance faciale, on aura la bonne surprise d’avoir un système extrêmement efficace. Dommage en revanche qu’il faille tapoter l’écran ou presser le bouton Power pour que la reconnaissance soit opérationnelle. Un système couplé à l’accéléromètre aurait permis un déverrouillage encore plus rapide et transparent.
Un magnifique écran, cantonné au 90 Hz
OnePlus innove en 2020 en ajoutant un rafraîchissement à 120 Hz, mais uniquement sur son 8 Pro. Le OnePlus 8, de son côté, doit encore se contenter du 90 Hz. Un mode déjà performant qui équipait le OnePlus 7 Pro, puis le 7T. En suivant ce schéma, on se dit qu’on aura sans doute droit au 120 Hz sur le 8T, en fin d’année.
À noter qu’à sa sortie de boîte, le OnePlus 8 est directement configuré en 90 Hz. Sa définition, elle
Côté taille, le OnePlus 8 ne rebat pas non plus les cartes. La diagonale de son écran demeure de 6,55 pouces au ratio 20:9. Ce qui change, c’est son traitement avec notamment une réduction de 40% de la lumière bleue. La luminosité a également été rehaussée. On atteint un pic de 1100 nits au maximum. Ce qui paraît un détail est en réalité très confortable en extérieur puisqu’on y gagne en lisibilité par beau temps. La justesse colorimétrique est aussi améliorée. Le JNCD qui mesure la différence de couleur entre la réalité et ce que produit l’écran accorde un score de 0,4 au OnePlus 8, soit un excellent résultat égal au Galaxy S10. Pour référence, sous un JNCD de 1, la différence est invisible.
Comme à l’accoutumée, on a également accès à trois modes de paramétrage des couleurs : vif, naturel et avancé. Ce dernier est décliné en trois sous-sections. Idéalement, pour être le plus fidèle, on optera pour le rendu naturel, proche du sRGB.
Des performances d’exception grâce au Snapdragon 865
Le OnePlus 8 est disponible en deux versions. L’une est dotée de 8 Go de RAM et 128 Go de stockage et l’autre de 12 Go de RAM et 256 Go de stockage. C’est cette dernière que nous avons entre les mains. Une version plus poussée toujours adossée au fameux Snapdragon 865 de Qualcomm. Pour la forme, nous l’avons soumis à notre liste de benchmarks. Aucun ne lui résiste. Sur Geekbench, il se place juste derrière les iPhone et devant tous les smartphones Android, y compris le très coûteux Galaxy S20 Ultra. Son score : 895 en simple coeur et 3382 en multicoeur. Même constat 3DMark ou il récolte 7259 points et dépasse ainsi les Nubia et xxxx.
En utilisation, nous n’avons rencontré aucun ralentissement. En jeu, le smartphone se comporte bien, sans chauffe excessive. Les détails sont tous présents dans Asphalt 9, et l’action est fluide dans Shadowgun Wars. Deux jeux gourmands que le OnePlus 8 digère sans broncher.
Une photo perfectible
OnePlus a revu ses capteurs photos. Si le 8 Pro a un zoom optique, le 8 abandonne celui du 7T. Il est remplacé par un objectif macro de 2 mégapixels (f/2.4). Une bonne idée qui repose sur une étude de OnePlus auprès de ses consommateurs. Le mode macro serait préféré au zoom. Lors de nos essais, malheureusement il ne s’est pas montré très concluant. Si ça fonctionne sur un petit écran, le résultat trop peu défini perd de sa splendeur une fois visionné sur un moniteur ou un téléviseur.
En première position, on trouve un capteur de 48 mégapixels. Il s’agit d’un imx 586 de Sony qui ouvre à f/1.8. Ses résultats sont flatteurs, comme on peut le voir sur la photo de la fleur ci-dessous. On a un rendu à la Samsung, pourrait-on dire. C’est très beau, ça titille la rétine, mais ce n’est pas la réalité.
En vrai, on est plus proche de la scène d’origine avec un Pixel 4. Oui, les couleurs sont plus ternes et la luminosité est moins présente, mais elle a le mérite de correspondre à un paysage normand et non à celui d’un catalogue pour les Maldives.
De plus, on notera qu’en surjouant la luminosité, le cliché du OnePlus 8 en perd des détails, comme les stries des pétales de nos fleurs de cerisier ou encore le moirage marron vert de leurs feuilles. En bref, le résultat n’est pas mauvais, mais ne colle pas à la réalité. Il plaira ou non, en fonction de ses attentes.
Le mode nuit du OnePlus 8 n’est pas bon. Cela ne sert à rien d’y aller par quatre chemins. Il se débrouille très mal. Une photo vaut mieux que mille discours. Celle-ci a été prise dans une pièce sans ouvertures, porte très légèrement entrouverte. Très peu de lumière donc, mais là où un Pixel 4 parvient à dégager un cliché exploitable le OnePlus 8 se plante dans les grandes largeurs avec un voile bleuté sur toute la photo, très mal définie qui plus est.
Le mode portrait est quant à lui efficace. Les contours sont bien détourés. Il propose même une double reconnaissance de visage. On peut ainsi prendre une scène en mode portrait avec un résultat de bonne facture.
Le troisième et dernier capteur de ce OnePlus 8 est un ultra grand-angle de 16 mégapixels. On perd ici en détail, mais étonnamment la colorimétrie est plus juste qu’avec le capteur principal.
Enfin, le capteur selfie de 16 mégapixels est fonctionnel, mais ne brille pas par son mode portrait. Sur l’exemple ci-dessous, on rencontre un problème au niveau du détourage du visage.
Achevons cette partie photo par une bonne nouvelle. OnePlus a enfin daigné mettre un menu Paramètres dans son application photo. Si jusqu’alors il fallait faire avec le tout automatique, il est désormais possible de régler quelques options, mais aussi de débrayer en mode Professionnel afin de régler soi-même l’ISO, la balance des blancs, son ouverture ou encore son focus, le tout en JPG ou en RAW.
Une autonomie excellente, en 4G
Le OnePlus 8 est doté d’une batterie de 4300 mAh. C’est 500 mAh de plus que le OnePlus 7T. Une magnifique prouesse de la part du constructeur lorsque l’on sait que le OnePlus 8 est pourtant 10 grammes plus léger que son prédécesseur. À l’usage, la batterie tient confortablement deux jours en utilisation classique, mêlant appels, vidéo, jeux, navigation Internet, réseaux sociaux. C’est sans nul doute l’un des points positifs de ce OnePlus 8. À noter cependant que nous avons obtenu ces résultats avec une carte SIM 4G. L’utilisation de la 5G, plus énergivore, pourrait bien faire les faire chuter.
Précisons aussi que OnePlus fournit un chargeur 30 Watts avec le OnePlus 8. Ce bloc d’alimentation permet de récupérer 34 % d’autonomie en 15 minutes selon nos propres observations. Nous sommes passés de 34 à 68 % de charge durant ce laps de temps.
Au chapitre des regrets, on notera l’assourdissante absence de la charge par induction. Présente sur le OnePlus 8 Pro, elle manque cruellement au OnePlus 8, surtout dans sa nouvelle tranche tarifaire.
Les OnePlus pas chers, c’était avant
Au bas de la fiche technique du OnePlus 8, ce qui surprend le plus, c’est son prix. OnePlus s’est fait connaître et apprécié pour son rapport qualité/prix à toute épreuve. Des smartphones ultraperformants pour un tarif très contenu.
Ainsi, le OnePlus 6T ou même le OnePlus 7 étaient proposés à leur lancement à 559 €. Le 7T avait relevé la barre à 599 €. En 2020, le OnePlus 8 explose ses tarifs et atteint les 699 € pour une version identique, pourvue de 8 Go de RAM et de 128 Go de stockage.
OnePlus avait lancé ses versions Pro afin d’aller taquiner le haut de gamme. Aujourd’hui, même le modèle standard fait grimper les prix. On est encore loin des Galaxy S20, Xiaomi Mi 10 et consorts qui frôlent les 1000 €, mais OnePlus s’éloigne de son leitmotiv originel. Une stratégie risquée quand on sait que d’autres constructeurs n’attendent que de prendre sa place, comme Realme qui arrive avec un X50 Pro armé pour concurrencer le OnePlus 8, mais à 599 €.