- Un écran géant dans la poche
- La pop-up caméra efficace
- Les performances ultimes
- Deux jours d'autonomie
- Waterproof
- Le stockage UFS 3.0
- Une partie photo pas au niveau
- Un brin lourd (la faute à la caméra pop-up)
- La charge rapide propriétaire
S’il ose augmenter ses tarifs avec ce 7 Pro, OnePlus n’en oublie pas sa ligne directrice et propose un beau smartphone haut de gamme. Un affichage géant, un processeur ultra véloce, un stockage tout aussi performant, même la petite caméra pop-up fait son effet. Son autonomie est aussi remarquable. On lui reproche tout de même quelques bizarreries, comme l’absence d’écouteurs dans la boîte, ou encore des bords incurvés qui peuvent s’activer par inadvertance. Son gros point noir, c’est son triple capteur photo qui ne parvient pas matériellement à dépasser la couche logicielle d’un Pixel bien mieux loti. Enfin, pour éviter l’effet brique (6,67 pouces !), on n’a trouvé qu’une solution : virer la coque. Et oui, on vit dangereusement chez Tom’s Guide !
En 2019, OnePlus rompt avec ses habitudes. Jusqu’alors il fallait se contenter d’un seul smarpthone à chaque nouveau lancement. En ce mois de mai, le constructeur chinois est prolixe et offre deux nouveaux appareils au marché.
Si le OnePlus 7 est le digne successeur du OnePlus 6T, le 7 Pro est clairement un pavé dans la marre et surtout un gros pari pour OnePlus. Avec lui, la marque sort de sa zone de confort et ose augmenter ses tarifs, mais en essayant toujours de respecter son leitmotiv sous-entendu : la meilleure qualité au meilleur prix.
Un tel leitmotiv empêchait la marque de céder à n’importe quelle excentricité, chaque modification se ressentant sur la facture finale. Et le 7 Pro ne déroge pas à la règle. Il n’est pas IP68, mais il est pourtant waterproof. OnePlus a préféré s’épargner les coûts de la certification et toujours viser le juste prix.
On arrive donc face à un smartphone affiché à 709 € en prix de base – dans sa version 6 Go/128 Go. C’est 150 € de plus qu’un OnePlus 7 dans la même configuration. La différence est-elle justifiée ? OnePlus ne se fourvoie-t-il pas en allant taquiner les très haut de gamme (le 7 Pro en 12 Go/256 Go est à 829 € !) ? Et plus clairement, tenons-nous l’un des meilleurs smartphones de 2019 ?
Oui, pour son très (trop) grand écran
Si cette partie est titrée sur l’écran du 7 Pro, on aurait tout aussi bien pu parler de son design à la place. L’écran, c’est ce qui prend le plus de place sur cet appareil. Il recouvre 88,6 % de la face avant. Un taux d’occupation qui n’est possible qu’en évinçant quelques éléments. Tout comme le 6T et le 7, le 7 Pro ne s’embarrasse plus du capteur d’empreinte qu’il glisse tout simplement sous sa dalle. Quant au capteur photo avant, il est relégué sur son bord haut dans un dispositif escamotable. L’encoche, c’est “so 2018”.
Pour la première fois, OnePlus s’est permis un écran incurvé. Collant aux ténors du moment comme le S10 de Samsung, la marque chinoise prend de l’assurance. Ce type de disposition permet d’atteindre une diagonale de 6,67 pouces (3120×1440 pixels et HDR10+). On n’est plus qu’à quelques dixièmes de pouces d’une tablette, l’ancienne Nexus 7 de Google ayant 7 pouces d’affichage utile.
Les bords arrondis sont également censés offrir une meilleure préhension. Dans les faits, on a tout de même une grosse brique particulièrement difficile à utiliser à une main. Mais le 7 Pro n’est pas le seul à blâmer. La mode étant aux grands écrans (et c’est un vrai problème d’ailleurs), le souci est récurrent. Via son système d’exploitation – OxygenOS – il prose néanmoins un accès rapide au volet de notification qui peut se baisser en « slidant” vers le bas depuis n’importe quelle zone de l’écran.
Ces considérations de taille mises de côté, ajoutons que l’affichage du 7 Pro a été bichonné. Il est surtout paramétrable, ce qui est fort appréciable. L’utilisateur a le choix entre un calibrage vif, naturel, mais aussi sRGB ou Display-P3. De quoi s’approcher au mieux d’un rendu réel, la chaleur étant aussi ajustable.
Oui, pour son capteur escamotable
Le capteur escamotable est l’autre petite révolution apportée par le OnePlus 7 Pro. Nommé Pop-up camera, il résulte de l’envie de OnePlus de proposer une occupation de l’affichage toujours plus étendue. Ce n’est pas une nouveauté en tant que telle. On a déjà pu croiser d’autres itérations dans le paysage mobile. Vivo Nex S, Mi Mix 3 et plus récemment le P Smart Z. C’est clairement la tendance de 2019, celle qui supplante l’encoche.
Situé sur le bord haut du téléphone, le capteur selfie est donc rétractable. Malgré le temps de travail de son moteur, il est disponible presque aussi rapidement qu’un capteur classique. En test réel, quelques dixièmes de secondes séparent l’accession à ce capteur et à celui d’un Pixel 3, fixe quant à lui. Aucun problème à utiliser au quotidien.
Profitons-en pour parler de son rendu. Ce capteur de 16 mégapixels ouvre à f/2.0. C’est assez pour faire entrer pas mal de luminosité. Attention cependant au contre-jour, mal géré en mode selfie. La carnation est respectée et aucun filtre ne vient détériorer le rendu. À noter que malgré un unique capteur avant, OnePlus propose un mode portrait avec sa caméra Pop-up. Et le résultat est très honnête, avec un effet bokeh convaincant, presque aussi bon que celui d’un Google Pixel 3, par exemple.
Oui et non, pour ses photos pas toujours justes
S’il faisait partie des meilleurs photophones nocturnes en 2018, OnePlus ne veut en aucun cas perdre son avantage sur la concurrence. Aussi, il continue sa percée dans le domaine de la photo mobile en inaugurant un tout nouveau triple capteur sur son 7 Pro. L’objectif principal de 48 mégapixels, un Sony IMX 586, ouvre à f/1.6, de quoi apporter beaucoup de luminosité. Il est secondé par un grand-angle de 16 mégapixels et un zoom optique 3x de 8 mégapixels.
Une véritable artillerie qui promettait bien des richesses sur le papier. En réel, le rendu est assez propre, mais encore loin de la puissance logicielle d’un Pixel 3.
Le grand-angle est un bonheur pour capter de larges scènes, mais il ne faut pas s’approcher des clichés, la perte de détails étant ici assez nette. Pour le zoom, optique, il est tout aussi fonctionnel et permet de ne perdre aucun élément du cliché à bonne distance. Néanmoins, attention à la stabilisation.
Oui, ça se complique avec les objets en mouvement. Il est difficile de capter un sujet mobile sans avoir d’effet de flou et encore plus en mode zoom. OnePlus a pensé à implanter un mode “Pro” qui permet de débrayer en manuel toutes les options photo et calibrer sa prise de vue précisément, mais il n’est pas à la portée de tous.
Côté colorimétrie, on ne touche pas au plus juste. Les teintes tirent vers le rouge et le vert. Un rendu chaud qui flatte les prises de vue de personnes. L’herbe, quant à elle, paraît bien plus grasse et verdoyante qu’en réalité. Ce que l’on gagne ici en excitation de rétine, on le perd en réalisme. Cette comparaison entre OnePlus 7 Pro et le P30 Pro de Huawei montre bien cette différence de colorimétrie. Une police normalement orange ressort rouge sur le 7 Pro. Idem pour le jaune qui semble avoir pris un shot de saturation.
Comme ses aînés, le 7 Pro est tout aussi diurne que nocturne. Une fois la nuit tombée, on passe en mode “Paysage nocturne”. À l’instar d’un OnePlus 6T, il capte bien plus de lumière et permet des clichés complètement éclairés alors qu’un seul lampadaire arrose la rue. Idem dans une entrée d’immeuble plongée dans la pénombre, le 7 Pro parvient à voir des détails invisibles à l’oeil nu. Toujours aussi bluffant de ce point de vue, mais on regrette que l’interprétation colorimétrique soit encore confuse.
Oui, pour son autonomie stratosphérique
4000 mAh. Avec une telle capacité, la batterie du OnePlus 7 Pro a de quoi faire des merveilles. Et ça se vérifie dans les faits. En utilisation mixte (photo, appels, Internet et vidéos/jeux vidéo en moindre mesure), nous sommes parvenus à faire tenir ce smartphone près de deux jours. Une autonomie plus que respectable.
À cela, il faut ajouter une charge rapide qui permet de regagner 50% d’autonomie en 20 minutes. Nommée Warp Charge 30, cette technologie avait déjà été vue sur le OnePlus 6T McLaren. Néanmoins, propriétaire, elle ne fonctionne qu’avec les chargeurs compatibles, et donc peu nombreux.
Oui, pour ses performances (c’est le meilleur, point)
Si cette partie est en fin de test, c’est bien parce que tous les smartphones haut de gamme partagent peu ou prou les mêmes caractéristiques techniques. On retrouve ici le Snapdragon 855 flambant neuf. Il s’accompagne de 6 Go de RAM de base, mais le modèle que nous avons testé est pourvu de 12 Go. Autant dire que les performances s’envolent littéralement dans les benchmarks.
Avec 5365 points sous 3DMark, il explose 99% des smartphones du marché. Sous Antutu, c’est un score de 356407 points qui tombe. Un résultat confirmé encore une fois avec Geekbench qui lui attribue 10494 points en multicoeur. Un raz de marée de puissance que rien n’arrête. Autant le dire tout de go, aucun jeu, aucune application n’arrête notre version haut de gamme du OnePlus 7 Pro. Gageons qu’il en est de même du modèle équipé de 6 Go de RAM, ce qui demeure encore la norme majoritairement.
Nous ne serions pas complets si nous n’évoquions pas le stockage de ce OnePlus. Il est particulier puisqu’il est UFS 3.0. L’Universal Flash Storage, pour les intimes, est une spécification de mémoire qui offre en théorie une bande passante deux fois plus rapide que précédemment, mais aussi une meilleure gestion de la consommation énergétique. On s’étonne alors moins des performances d’autonomie de ce OnePlus 7 Pro.