Test Nothing ear (1) : les écouteurs à 99 € ont-il la peau des AirPods Pro ?

Les Nothing Ear 1 sont des écouteurs true wireless qui veulent détrôner les ténors du genre, AirPods Pro en tête. Leur arme ? Un rapport fonctions/prix ultra agressif. Est-ce suffisant ?

Image 1 : Test Nothing ear (1) : les écouteurs à 99 € ont-il la peau des AirPods Pro ?

Nothing ear (1)

Le meilleur rapport qualité/prix

  • nothing ear (1)
    76.96€
  • 76.96€
    Voir l’offre
On aime
  • Un design réussi et confortable
  • Un son équilibré
  • Des contrôles tactiles complets
  • Compatibles Android/iOS
  • Réduction de bruit efficace pour le prix
On n’aime pas
  • Une réduction de bruit qui fait le yoyo
  • Connexion fastidieuse entre différents appareils
  • Un tout petit manque de couleur audio
  • Choix des codecs (pas d'aptX)
Verdict :

Les ear (1) arrivent comme un cheveu sur la soupe et apportent leur pierre au séisme du marché des true wireless. Plus besoin de payer des fortunes pour de bons écouteurs. Les ear (1) ont une très bonne autonomie, un confort impeccable, un son équilibré (mais toujours perfectible), des contrôles tactiles complets, un design unique etc. Bref, nous ne leur reprochons réellement qu’une réduction de bruit mal fichue avec son contrôle par IA. Espérons qu’une mise à jour viendra lisser ça.

Né des mains de Carl Pei, co-fondateur de OnePlus, Nothing est une jeune start-up. Si on pouvait s’attendre à les voir sortir un smartphone comme premier produit, ils ont fait le choix d’écouteurs sans fil. Derrière ce nom se cache toute la philosophie de la marque. “Technology is like nothing”, nous dit-on chez Nothing. Pour eux, la technologie doit être parfaitement huilée pour être transparente pour l’utilisateur. On doit s’attendre à des appareils simples et efficaces.

Il y a moins d’un an encore, nous louions les mérites des Melomania 1 de Cambridge Audio, des écouteurs true wireless à 99 € tout à fait performants, mais qui ne se seraient jamais mesurés aux modèles haut de gamme. Aujourd’hui, Nothing ne veut pas se contenter d’être bon, ils veulent s’offrir en alternative aux meilleurs du segment, avec un prix divisé par trois.

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Nothing ear 1
Nothing ear (1) – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Prix et disponibilité

Nothing n’a pas encore précisé la date de sortie de ses ear (1). Néanmoins, son site indique une vente flash qui sera organisée le 31 juillet à 15h. La mention fait aussi état de stocks limités. Nothing a eu recours à un système d’enchères pour 100 modèles numérotés mis en vente avant l’annonce des ear (1). Néanmoins, le prix de ceux qui seront disponibles le 31 juillet puis chez les revendeurs sera bien de 99 € et pas un euro de plus.

A ce prix, difficile de trouver appareil plus « optionné » sur le marché actuel, si l’on écarte les modèles exotiques. Dans le segment tarifaire des ear (1), on trouve les Oppo Encore Free 2, les Galaxy Buds Live (à éviter), les Huawei FreeBuds 4i ou encore les Jabra Elite 75t (lire leur test) quand ils sont en promo.

Nothing joue la carte de la transparence

Une technologie transparente pour l’utilisateur. Les ear (1) prennent ce leitmotiv à coeur. De la transparence ils en ont d’ailleurs à revendre. Leur branches et même leur boîtier sont en plastique transparent, offrant un design plutôt inédit. Attention cependant, avec une telle conception, on ne donne pas cher de la durée de vie du beau plastique lisse. Au fil de l’utilisation, au moins le boîtier sera perclus de rayures. Manié avec précaution depuis trois jours, notre exemplaire présente déjà des signes de vieillissement.

Nothing ear 1 écouteurs sans fil bluetooth
Nothing ear (1) – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Jouant sur la visibilité des entrailles, les écouteurs mènent l’utilisateur à les observer et découvrir leurs secrets. Et cela passe par de petits détails comme ces points rouge et blanc, un sur chaque écouteur, qui permettent de reconnaître le droit du gauche. Un indicateur visuel plus sympa que les sempiternels L et R. On identifie aussi bien l’emplacement des micros, mais aussi des aimants qui permettent la recharge des écouteurs. Une gageure d’ailleurs pour les équipes de design puisqu’ils ne pouvaient se permettre d’utiliser des aimants grossiers. Quand tout est à vu, le faux pas esthétique est interdit. Exercice réussi.

Cette identité visuelle, Nothing la veut implacable. À l’heure où nombre de marques sont les suiveuses d’Apple avec un monodesign à tige blanche, Nothing veut à tout prix se démarquer. Et force est de constater que le design concocté par Teenage Engenering est reconnaissable entre tous.

Nothing ear 1 écouteurs sans fil bluetooth
Nothing ear (1) – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Attardons-nous sur le boîtier. Carré, il est assez compact. De prime abord, on lui reprochera de ne pas avoir d’encoche permettant de repérer son sens d’ouverture. On apprécie le dôme inversé qui permet de maintenir les écouteurs et surtout de donner une zone de préhension pour jouer avec. Le petit détail que nous apprécions tout particulièrement, ce sont les deux montants sur lesquels viennent s’accrocher les écouteurs. Lorsque la boîte est vide, on peut parfaitement y faire tenir son smartphone à l’horizontale. Un support improvisé, non prévu par Nothing, mais qui fonctionne parfaitement.

Nothing ear 1 écouteurs sans fil bluetooth
Nothing ear (1) – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Les écouteurs en eux-mêmes sont confortables. Trois tailles d’embouts en silicone sont fournies. Ils viennent naturellement se poser dans les oreilles. Leur poids est de 4,7 g par écouteur. Avec les AirPods Pro il faut compter 5,4 g. Pour autant, les Nothing ear (1) ne sont pas les plus légers du marché. Néanmoins, c’est toujours un compromis à faire entre encombrement du design, taille des batteries et poids. Ici, on a des écouteurs qui restent proportionnés et avec une bonne autonomie, comme on va le voir.

En outre, aucune pression désagréable n’est à déplorer. On pourrait même oublier leur présence par moment. Ils tiennent bien en place, ce qui est important pour exploiter leur certification IPX4. Résistants aux éclaboussures, ils sont opérationnels pour les activités sportives. Attention, aucun système de verrouillage dans l’oreille ici. Ce ne sont pas des écouteurs de sport, mais ils supportent sans rechigner le footing quotidien, par exemple.

A 99 €, les ear (1) ne s’éparpillent pas

Comme dit en préambule, Nothing ne se perd pas en fioritures. Ses écouteurs doivent être beaux, pas chers et suffisamment performants pour faire de l’ombre aux modèles plus onéreux. Côtés fonctions, on a donc droit à une sélection assez limitée. Oubliez par exemple le multipoint. Si vous souhaitez changer d’appareil, rien n’est possible à la volée. Il faut couper la connexion sur l’un pour l’ouvrir sur l’autre. Fastidieux.

Nothing ear 1 écouteurs sans fil bluetooth
Nothing ear (1) – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

En revanche, Nothing a tout fait pour ajouter toutes les commandes tactiles possibles. Lecture/pause (appui x2), piste suivante/précédente (appui x3), volume (glisser), ANC (appui long), tout est accessible directement depuis les écouteurs et c’est vraiment agréable. La bonne idée ici est d’avoir sauté l’appui simple, évitant ainsi toute commande non désirée. Les contrôles sont effectifs, mais on note un tout petit délai entre l’ordre et l’exécution. Pour la pause, on peut s’en remettre au retrait d’un écouteur qui a pour effet de couper automatiquement le son.

Cette fonction se paramètre dans l’application de Nothing. Disponible sur Android et iOS, elle administre les écouteurs. Sur le tableau principal, on voit l’autonomie restante et l’on accède aux réglages de la réduction de bruit active et des gestes. Dans le menu secondaire, quelques options permettent de personnaliser la diode du boîtier, mettre à jour les écouteurs ou encore les retrouver. Une dernière option pratique qui, activée, fait émettre un son aux écouteurs, facilitant leur localisation. Seule limitation, ceux-ci doivent être hors de leur boîtier et connectés au smartphone.

ear (1) : Une réduction de bruit en dents de scie

Intraauriculaires, les ear (1) utilisent une réduction de bruit hybride : une passive via les embouts et une active. Conjuguées, ces deux solutions permettent de descendre à -40 dB au maximum, contre -32 dB pour les AirPods Pro. Nothing nous a confié être parvenu à descendre beaucoup plus bas, mais que l’effet n’était pas agréable. Les testeurs en sortaient avec des maux de tête causés par l’isolation sonore trop importante.

Nothing ear 1 écouteurs sans fil bluetooth
Nothing ear (1) – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Deux niveaux d’isolation sont disponibles : léger et maximal. Nothing utilise de l’intelligence artificielle pour moduler sa réduction de bruit active. Une solution qui fonctionne bien si l’on est entouré de bruit. Si le bruit est dirigé et que l’on bouge la tête, l’algorithme va en permanence recalculer l’ANC et la moduler. C’est perturbant. On préférerait un réglage fixe quitte à perdre un peu d’autonomie.

Dans sa réalisation, la réduction de bruit active gomme les basses fréquences. Les médiums restent très en avant, ainsi les voix passent aisément, comparées aux Jabra Elite 85t, Bose QC Earbuds (le test ici) et surtout aux AirPods Pro. Là-dessus, Nothing ne parvient pas à égaler le modèle d’Apple.

Kit mains libres : peut-on appeler avec ?

En kit mains libres, Nothing a fait un bon travail. Testés en extérieur, dans les bruits d’une ville grouillante, les ear (1) s’en sortent bien. Notre interlocuteur nous entend sans dommage et sans qu’on ait à parler plus fort que de raison. Les bruits environnants lui restent audibles, cependant. Aussi, c’est plus compliqué dans un environnement clos, une soirée par exemple. Les cris des enfants se font aussi entendre. A ce jeu, les ear (1) tiennent la route. Les AirPods Pro étant moins efficaces que les AirPods classiques, le modèle de Nothing les égale ou les surpasse d’un chouïa.

Latence

Nothing ne communique pas sur la latence des ear (1). A l’usage, aucun problème à signaler lorsque l’on reste dans le girond des grands services comme YouTube, Netflix, Disney+ et consorts. Tous disposent d’un système qui permet de resynchroniser le son et l’image à la volée. En revanche, lorsque nous avons connecté les ear (1) à notre Switch Lite via le dongle USB-C de Gulikit, nous avons observé un grand décalage, la faute à la limitation aux deux codecs SBC et AAC qui ne sont pas les meilleurs élèves en la matière.

Nothing ear 1 écouteurs sans fil bluetooth
Nothing ear (1) – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Un son équilibré qui gagnerait à être libéré

Design et prix, Nothing a tout misé là-dessus. Pour l’usage qui est fait d’écouteurs Bluetooth, la qualité audio n’est pas toujours la recherche première, surtout pour un modèle à 99 €. Néanmoins, ce n’est pas pour cela que Nothing va bâcler son chapitre. Tout comme pour le design, c’est à Teenage Engenering qu’a été confiée la tâche de travailler la signature des ear (1). Pour cela, ils avaient à disposition deux drivers de 11,6 mm et un diaphragme en graphène. Nothing n’utilise pas de tweeter dans ses écouteurs, par souci d’économie sans doute. Idem côté codecs, on est limité à l’AAC et au SBC, les plus communs. Et pour des écouteurs à 99 € on ne peut pas leur en vouloir non plus.

Nothing ear 1 écouteurs sans fil bluetooth
Nothing ear (1) – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Le rendu, puisque c’est le plus important, est assez neutre. Pas de signature cinglante. Teenage Engenering équilibre le spectre. On aurait peut-être apprécié un tout petit peu plus de hauts aigus afin de terminer de dessiner les contours de certaines voix/instruments. C’est ce que l’on note par exemple sur l’interprétation de Wellerman par Santiano et Nathan Evans. Même constat dans un répertoire classique, l’Ave Maria de Schubert interprété par Renée Fleming, en l’occurrence. Si tout est équilibré, on regrette l’absence de cette pointe de brillance, d’ouverture, comme si un léger voile venait empêcher le son de s’envoler. En revanche, la réserve de basses est bien là malgré la petite taille des écouteurs. Le beat de Dangerous d’Imanbek est marqué et frappe.

Si l’on souhaite ajouter de la couleur au son des ear (1), un tour dans leur application permet de demander plus d’aigus, de graves ou de focaliser sur la voix (parfait pour les podcasts). Malheureusement, aucun égaliseur à bande n’est disponible. C’est limitant. L’option plus d’aigus en ajoute trop à notre goût. Restent les égaliseurs des applications utilisées.

Autonomie : vous pouvez partir en week-end sans chargeur

C’était l’un des points d’accroche de Nothing avant la présentation des ear (1) : 34 heures d’autonomie. Les ayant depuis trois jours à peine, difficile de vérifier la totalité de l’autonomie. En revanche, ils tiennent bien les 4 heures annoncées avec ANC activé. Dans notre cas, nous sommes parvenus à dépasser un peu cette estimation. Et il reste cinq charges dans le boîtier. Aussi, on pourrait s’approcher des 30 heures, contre 24 heures annoncées. Sans réduction de bruit, l’autonomie est de 6h30 sur une charge (voire plus) et au moins 34 heures avec le boîtier. Ce boîtier se charge d’ailleurs en USB-C ou par induction, chose rare pour des écouteurs à moins de 100 €.

Nothing ear 1 écouteurs sans fil bluetooth
Nothing ear (1) – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide