- La grande autonomie (même débridée)
- La puissance (100 Watts de plus)
- Quelques détails améliorés
- L'écran LCD
- Le poids
- Toujours pas de couple amortisseurs/pneus pleins
- Jeu dans la colonne de direction
- Câble de feu non protégé
- Doutes sur la tenue de certains éléments dans la durée
Xiaomi a repensé l’usage de sa trottinette. Plus lourde, plus longue, mais aussi plus puissante et plus autonome, elle semble s’adresser à des trajets effectués à 100 % à son bord. Les petites améliorations apportées sont les bienvenues, comme la sonnette ou l’écran LCD. Néanmoins, on regrette que des défauts pointés sur la première version soient toujours d’actualité (jeu dans le guidon, câble de feu non protégé). Malgré cela, la Mi Scooter Pro est un bon modèle. Agréable à piloter et sécurisant. Et surtout, elle dispose toujours du meilleur rapport qualité/prix bien que celui-ci ait augmenté de 100 € au passage. En revanche, à moins d’avoir besoin d’une meilleure autonomie, nul besoin de jeter sa Mi Scooter.
Mise à jour : à la demande de certains, voici l’application utilisée lors de notre test pour bénéficier d’informations détaillées sur la Mi Scooter Pro. Il s’agit de M365 Tools. Malheureusement, elle n’est disponible que sur Android. Nous ne lui connaissons aucun équivalent sur iOS.
Article originel du 11 juillet 2019
Après deux ans d’exploitation de la M365 (Mi Scooter en France), Xiaomi renouvelle sa trottinette électrique. Elle arrive aujourd’hui dans une version dite Pro. Au menu, une meilleure autonomie, plus de puissance, un écran LCD et de petites améliorations que seuls les connaisseurs sauront déceler.
L’ensemble est-il convaincant ? Faut-il jeter sa M365 pour se procurer la petite nouvelle ? Nous avons testé quotidiennement cette Mi Scooter Pro durant près d’un mois. Verdict.
>>> Comment bien choisir une trottinette électrique ?
Oui, pour son autonomie
C’est le point d’orgue de la Mi Scooter Pro. La capacité de sa batterie a été largement revue à la hausse. De 7800 mAh, on passe à 12800 mAh. Un gain qui se ressent directement à l’usage. Xiaomi avance une autonomie de 45 km avec ce modèle, contre 30 km pour la Mi Scooter.
Nous avons fait nos devoirs et avons éprouvé la Mi Scooter Pro sur notre parcours test. Pour ce test, nous avons activé le mode le plus puissant de la trottinette, soit le mode Sport (S) ici. La récupération d’énergie, réglable, était quant à elle fixée à « moyenne ».
Notre parcours relie Suresnes (92) à Versailles (78). Longue de 12 km environ, cette route est composée de belles montées et de quelques pentes douces. Elle mêle aussi de manière intéressante chaussée, trottoirs, travaux et chemins de terre. La Mi Scooter Pro est donnée pour 45 km sur terrain plat avec un utilisateur de 75 kg en mode Eco. Notre tracé n’est pas identique, tout comme le mode utilisé, mais pour le poids, on est dans les cordes avec 73 kg sur la balance. L’idée est de pousser la machine dans ses retranchements.
Et la surprise est de taille ! Arrivé à bon port, il nous reste 63 % d’autonomie. Une rapide règle de trois nous indique donc que l’autonomie totale avoisine les 40 km. Une excellente performance en considérant que notre protocole de test est largement plus rude que celui de Xiaomi.
Non, pour son poids
D’apparence, il faut avoir l’oeil aiguisé pour repérer les différences qu’entretiennent les Mi Scooter et Mi Scotter Pro. Cependant, une fois pliée et en main, impossible de s’y tromper. La Mi Scooter Pro pèse un âne mort. 14,2 kg, c’est 1,7 kg de plus que la Mi Scooter. Un embonpoint que l’on doit imputer à la nouvelle batterie plus imposante, mais aussi à l’allongement du plateau. Celui-ci gagne 5 cm pour un confort de conduite accru.
Moins aisée à manipuler une fois pliée, elle transforme les transports en commun en calvaire. Monter les marches du métro parisien avec elle sous le bras, ce n’est pas une sinécure.
Avec sa grande autonomie et son poids conséquent, la version Pro de la trottinette de Xiaomi vise plutôt un public qui l’utilisera exclusivement et n’empruntera pas bus, tram, RER ou métro.
>>> Mi Scooter : faut-il craquer pour la trottinette de Xiaomi ?
Oui, pour ses petites améliorations physiques
Le bien se niche dans les détails avec Xiaomi. Si le design général ne bouge presque pas, le constructeur chinois a apporté des améliorations par petites touches.
À l’allumage, on remarque déjà l’écran LCD qui trône au centre du guidon. On y trouve diverses informations : vitesse, phare, Bluetooth, mode, surchauffe. Pas de quoi révolutionner le genre non plus, mais c’est bienvenu.
Plus discret, le gong de la sonnette a été allongé. Elle résonne bien mieux. Idem pour le cache du connecteur de charge. Plus besoin de s’évertuer à l’emboîter, il est magnétique.
Le frein arrière a également été revu. Son disque perforé offre des trous plus larges, de quoi l’aérer et assurer un meilleur refroidissement du système. Côté mordant, c’est toujours convaincant. Et bon point, nous n’avons pas eu besoin de régler ce frein. C’était le cas, en revanche, avec la M365 que nous avions testé.
Non, parce qu’il subsiste de grosses imperfections
Xiaomi a amélioré certains aspects de sa trottinette, mais n’a malheureusement pas corrigé les défauts de la Mi Scooter.
Ainsi, on retrouve un câble de feu arrière qui n’est toujours pas protégé. Fixé sous le garde-boue, il est exposé aux projections. Par expérience, il ne tient pas un an. On se retrouve alors sans système de signalisation arrière, ce qui est dangereux de nuit.
Dans la même veine, le garde-boue arrière semble aussi avoir été repris de la Mi Scooter. Très souvent sollicité lorsque la trottinette est portée pliée (le guidon est accroché dessus), il est en plastique simple et rompt après deux ans, comme nous avons pu l’expérimenter.
Bien évidemment, ces désagréments pourront se régler avec des pièces de rechange, mais c’est à prendre en compte avant l’achat.
Autre problème, la colonne de direction. Puisque nous avons eu le loisir de tester la Mi Scooter Pro durant un mois, nous avons pu voir l’évolution de sa colonne de direction. Et bien, elle commence à avoir du jeu. Rien de dramatique, ça se règle via un petit écrou dans le système de fermeture. Sur la Mi Scooter, il s’est accentué avec le temps. À voir ce qu’il en sera avec la Mi Scooter Pro.
Enfin, notre exemplaire présente un défaut sans doute isolé. Le guidon n’est pas dans l’axe de la roue. Il est légèrement décalé sur la gauche. À vérifier lors de l’achat.
Oui, parce que débridée elle libère tout son potentiel
Nous sommes joueurs. La Mi Scooter était aimée des hackers. La version Pro ne change pas la donne. Elle a rapidement été crackée. Nous avons voulu tester cette version débridée.
Nous avons donc installé un custom firmware dessus. Il fait sauter le limiteur de vitesse. De 25 km/h, on passe à 32 km/h. Un gain appréciable d’autant plus que le moteur de la Pro est plus puissant que celui de la Mi Scooter : 600 Watts vs. 500 Watts.
Et nous avons voulu refaire notre test d’autonomie pour voir à quel point ce débridage l’affecterait. Résultat, elle ne perd pas d’autonomie. Pire, elle en gagne même. À l’arrivée, la capacité de la batterie était de 65 %, soit 2 % de plus qu’avec le bridage logiciel. Un constat étonnant, mais ô combien réjouissant !
Bien entendu, il convient de rappeler que cette manipulation fait sauter la garantie. En outre, la loi évoluera en septembre prochain et limitera à 25 km/h les « engins de déplacement personnel » (EDP), dont font partie les trottinettes électriques.