- Le design et la qualité d’assemblage
- Le son très bien équilibré
- L’aspect intuitif de l’assistant vocal
- La latence en Bluetooth
- Enceinte directive
- Pas d’app pour l’édition Google
Avec son design si caractéristique, qui reprend le look des amplis de guitare de l’illustre marque britannique, mais aussi son rendu audio puissant et équilibré, l’Acton II Voice est une franche réussite. L’intégration de l’assistant vocal est un vrai atout et participe à rendre l’enceinte plus intuitive encore, sans pour autant la ravaler au rang de gadget high-tech : vous serez toujours en mesure de lui brancher une source externe, phénomène plutôt rare sur ce type de modèle “intelligent”. Élégante et bénéficiant d’une finition impeccable, cette enceinte séduit par son aspect compact, sa prise en main immédiate et son excellente qualité audio.
Design et prise en main
Avec une histoire riche de près de soixante ans dans le marché de l’ampli pour guitare, Marshall est un acteur incontournable du monde de la musique et de la restitution audio. La marque a réussi avec brio son entrée dans le secteur des écouteurs et des enceintes Bluetooth, avec une large gamme de modèles fidèles à son design emblématique et à son rendu lourd et puissant. Le Marshall Major III Bluetooth s’impose ainsi comme l’un des casques sans fil au meilleur rapport qualité/prix pour une écoute rock, la Marshall Kilburn II est une excellente enceinte nomade avec une spatialisation convaincante et les enceintes Acton, Stanmore et Woburn gèrent le multiroom depuis fin 2017.
C’est précisément cette dernière gamme qui profite aujourd’hui d’une sérieuse mise à jour : annoncées à l’IFA de Berlin, les Acton II Voice et Stanmore II Voice (respectivement 299 € et 399 €) s’enrichissent d’un assistant vocal, Google ou Amazon Alexa au choix. Le constructeur nous a confié qu’il n’était pas encore possible de commercialiser une enceinte combinant les deux services, pour des histoires de licence.
Pour être compatible avec l’un ou l’autre des services, les constructeurs doivent en effet se plier à un certain nombre de contraintes techniques, aux valeurs parfois contradictoires entre les deux éditeurs comme la distance séparant les microphones. Vous devez donc trancher en fonction de vos propres préférences. Sachez dans tous les cas que le rendu sonore est identique et que les deux enceintes se déclinent en des modèles dépourvus d’assistant vocal, cinquante euros moins cher (donc, 249 € et 349 €).
Nous testons aujourd’hui l’Acton II Voice avec l’assistant Google. L’enceinte reprend avec toujours autant de brio le look emblématique des amplis de la marque britannique. Les finitions sont de grande qualité, avec le traditionnel revêtement Tolex en similicuir qui habille parfaitement le caisson de bois (260 x 160 x 150 mm pour 3 kg).
À l’avant, la grille métallique, avec le logo Marshall en son centre, se termine par une fine bande en aluminium brossé façon cuivre. La partie supérieure, creusée dans un évent, reprend cette finition brossée et propose trois potentiomètres cerclés de caoutchouc, au rendu doux (volume, basses et aigus). Ce ne sont pas des boutons analogiques, ils tournent ainsi “dans le vide” sans butée, mais ils s’accompagnent d’une série de LED qui permettent de visualiser en un instant leur niveau.
Phénomène rare sur une enceinte intelligente, on retrouve également une entrée auxiliaire 3,5 mm. Un bouton Source commute entre le Wi-Fi, le Bluetooth et cette entrée, avec une diode pour visualiser le type choisi. Sur la droite, on retrouve un bouton de lecture/pause, grâce auquel on passera à la piste suivante (deux pressions) ou précédente (trois pressions). Enfin, et ça rassurera les plus prudents quant à la confidentialité, un bouton désactive les deux microphones de l’assistant.
L’Acton II Voice présente ainsi une silhouette très flatteuse, avec un design irréprochable à tous les niveaux. Suffisamment compacte, vous pourrez la loger dans la bibliothèque d’une certaine marque suédoise et n’afficher qu’une façade ultra-épurée, sans la moindre trace visible de vis ou d’assemblage. Mais elle reste une enceinte sédentaire et n’intègre pas de batterie : vous devrez nécessairement la brancher à une source de courant. Seul bémol un peu déroutant de prime abord, on ne retrouve pas de bouton d’allumage et d’extinction. Si l’enceinte est branchée à une prise secteur, elle est sous tension et vous ne pourrez l’éteindre qu’en débranchant le câble électrique.
Simplicité d’utilisation
Place à la pratique : comme avec toutes les enceintes intelligentes, vous devrez vous adonner à une petite phase de configuration pour profiter de l’assistant connecté. Mais grâce à son intelligent jeu de LED et à la simplicité des outils de Google, l’Acton II Voice s’initialise en moins de cinq minutes. Vous devrez installer l’application Google Home sur votre smartphone ou votre tablette, puis basculer la source de l’enceinte en Wi-Fi. Elle est aussitôt reconnue et vous configurez ensuite la fonctionnalité Voice Match pour identifier votre voix avant de lui associer les services de streaming de votre choix (Deezer, Spotify, YouTube Music, Netflix…).
Une fois l’enceinte connectée, quatre diodes apparaissent sur la bande en aluminium, en bas à gauche (cinq diodes sur le modèle compatible Amazon Alexa, c’est le seul aspect physique qui les différencie). On la pilote à la voix de manière très intuitive, en lui posant des questions sur la météo ou l’actualité et en lançant des playlists ou des recherches de morceaux spécifiques. La voix est parfaitement reconnue, il n’est jamais nécessaire de répéter et même à une certaine distance et à un fort volume, il est inutile de crier pour se faire comprendre – un simple “OK Google” suffit à couper la musique. Si vous n’avez pas de compte de streaming, l’assistant vous proposera des mix audio issus de YouTube Music.
Dommage que les possibilités de personnalisation audio de Google Home soient aussi minces. Pas d’égalisation numérique ni de profils embarqués, et la seule application Marshall Voice n’est pour l’instant compatible qu’avec les versions Alexa des enceintes. Au-delà des services de streaming embarqués, vous pourrez toutefois utiliser les fonctionnalités Chromecast pour diffuser le son de multiples applications compatibles. En revanche, le support DLNA ou AirPlay n’est pas de la partie.
En Bluetooth 5.0 (compatible avec les codecs SBC et AAC, sans connexion multipoint), vous devez donc changer la source et maintenir le bouton enfoncé ; le jumelage s’effectue rapidement. Quel que soit le type de source utilisée, les contrôles s’effectuent de manière intuitive. On règle facilement le volume et le niveau de basses ou d’aigus, les diodes facilitent la lecture et les potentiomètres sont très agréables à utiliser. La latence plafonne aux alentours de 200 ms, une valeur qui ne facilitera pas la lecture de contenu vidéo et qui risque de faire apparaître un gros décalage. Sachez toutefois que des applications mobiles sur iOS et Android compensent automatiquement ce type de décalage, comme Netflix ou YouTube. Pour accompagner la lecture d’un film sur PC, privilégiez en revanche une connexion filaire.
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Qualité sonore
Mais au-delà de son design, on achète une enceinte Marshall pour son rendu sonore. Que vaut-il sur l’Acton II Voice ? Il est étonnamment fort et puissant pour une enceinte aussi compacte : sans pousser le volume au maximum, vous parvenez efficacement à sonoriser une pièce de 20 m² ou plus. Globalement, le rendu est bien équilibré : il a naturellement tendance à s’étendre davantage dans les tons graves, ce que vous corrigez facilement avec le potentiomètre, mais il reproduit parfaitement le spectre complet, avec des tons clairs et distinctifs dans les médiums et les aigus. Bien que très présentes, les basses n’ont pas tendance à couvrir les autres tonalités.
Sous sa grille métallique, l’Acton II Voice intègre deux tweeters de 15 W et un woofer de 30 W. L’écoute reste toutefois assez directive : difficile de prétendre à une véritable spatialisation sonore, mais Marshall ne met pas non plus cet aspect en avant. On retrouve un évent bass-reflex à l’arrière, vous avez intérêt à ne pas coller l’enceinte contre une paroi si vous ne souhaitez pas l’étouffer. Dans l’ensemble, la qualité audio est donc très convaincante : le rendu ne manque pas d’énergie, avec des voix intelligibles, des basses prononcées et des aigus très correctement rendus.