Le MacBook Pro M1 est sans doute l’un des meilleurs ordinateurs du moment. Autonome, performant, il écrase la concurrence sur le segment des 13 pouces.
- Ultra performant grâce à l'Apple M1
- Près de 20 heures d'autonomie
- Rosetta 2 qui permet une transition X86/ARM en douceur
- Ecran parfaitement calibré
- Silencieux, même en charge
- Un rapport performance/prix imbattable
- Design inchangé
- Seulement deux ports USB-C
J’ai le tout nouveau MacBook Pro en Intel et je regrette déjà mon achat. Le MacBook Pro M1 est bien la révolution promise par Apple. Il est animé par un processeur ARM capable de mettre à mal des machines beaucoup plus puissantes, notamment équipées de puces graphiques dédiées. Il est à l’aise dans toutes les situations, rapide comme l’éclair malgré une foule d’onglets dans Chrome ou un montage lourd à exporter. Mieux, il maîtrise aussi son sujet dans des jeux AAA qui tournent sans ciller, même avec Rosetta 2, l’outil d’émulation X86. Et pour couronner le tout, on a droit à une autonomie record : près de 20 heures. Affiché à 1449 € en version de base, le MacBook Pro M1 est une valeur sûre au rapport performance/prix exceptionnel. Sans nul doute le meilleur PC portable en 13 pouces du moment.
Apple a lancé son nouveau MacBook Pro équipé de son processeur maison sur architecture ARM, l’Apple M1. Cela fait longtemps que cette petite révolution pointait le bout de son nez. Lors de sa présentation en fin d’année dernière, Apple avait mis le paquet, avançant que son processeur surpassait absolument tous les produits concurrents, tant chez AMD que chez Intel.
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Une déclaration bien confiante qui ne nous avait pas laissés de marbre. On nous promettait alors des performances 2,8 fois plus rapides qu’avec un processeur Intel et des capacités graphiques cinq fois supérieures aux chipsets actuels. Et tout cela se ferait avec une autonomie complètement ahurissante de 20 heures en streaming vidéo. Trop c’est trop, on a accueilli un MacBook Pro M1 à la rédaction pour vérifier tous ces dires et savoir si l’on est en présence de la machine révolutionnaire dont on nous parle, celle qui rebattrait durement les cartes du marché des ordinateurs.
Prix et disponibilité
Lancé à 1499 euros, le nouveau MacBook Pro M1 a pour principal concurrent le MacBook Air. Son petit frère offre un écran moins défini, une autonomie en retrait, mais toujours confortable ainsi qu’un processeur graphique à 7 coeurs sur sa configuration de base, contre 8 coeurs pour le MacBook Pro. Mais tout cela a un prix et celui du MacBook Air en puce M1 débute à 1129 €. 370 € de différence, voilà qui pourrait en faire réfléchir plus d’un. Mais il est surtout à noter que le MacBook Pro M1 est surtout moins cher que sa version Intel : 220 € à configuration équivalente avec 16 Go de RAM et 512 Go de stockage en SSD.
Mais Apple ne le cache pas, le M1 n’est pas qu’un coup pour voir. La marque américaine veut changer son paradigme et marcher vers une transition entre les processeurs Intel et les siens. D’ici deux ans, ses gammes ne devraient plus que compter que des CPU Apple.
L’Apple M1 et ses performances ahurissantes
Nous avons utilisé le MacBook Pro M1 durant quinze jours et jamais nous n’avons réussi à le mettre en difficulté. Quelle que soit la tâche que nous lui attribuions, il l’exécutait sans rechigner. À titre personnel, cela fait bien longtemps que j’ai eu le coeur serré en voyant la machine repartir. Acquéreur récent d’un MacBook Pro Intel en 10ème génération, j’ai rapidement regretté de ne pas avoir patienté un peu plus pour jeter plutôt mon dévolu sur le MacBook Pro M1. Je m’en mords encore les doigts.
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Le processeur M1 d’Apple utilise l’architecture ARM. Différente du X86 communément utilisé par AMD et Intel sur la majeure partie des machines actuelles, elle n’est pas compatible avec les logiciels que l’on trouve actuellement tant sur Mac que sur Windows. D’ailleurs, il est impossible d’installer Windows sur un MacBook M1. Des solutions comme Parralel Desktop réfléchissent à proposer une passerelle pour faire cohabiter les systèmes, mais rien n’a abouti pour le moment. Aussi, un MacBook M1, c’est une machine sous macOS et c’est tout. Cela délimite déjà son champ d’action. Si vous avez besoin de Windows, ce ne sera pas votre solution, à moins d’y associer du cloud computing avec Shadow, par exemple.
Une nouvelle architecture induit inexorablement une incompatibilité avec les anciens logiciels. Sur ce point, Apple a bien travaillé sa copie et propose Rosetta 2, un émulateur X86 pour son processeur M1. Pour tous nos tests, nous sommes passés par ce biais, les logiciels que nous avons utilisés n’étant pas encore disponibles pour l’Apple M1.
Pour matérialiser la puissance de la machine d’Apple, il suffit d’ouvrir des onglets dans Google Chrome. Une soixantaine, disons. Le MacBook Pro Intel 2020 étouffe rapidement. Le ventilateur se met à tourner, les onglets mettent du temps à s’afficher. Si l’on exécute d’autres applications en même temps, la machine risque de s’embrouiller. La version M1, quant à elle, avale les tâches sans rechigner. Onglets, lecture musicale via Spotify, un montage photo dans GIMP et du chat sur Skype, sans oublier Mail. Tout fonctionne en même temps, en toute transparence pour l’utilisateur. C’est comme si on n’avait qu’un éditeur de texte ouvert. Un régal à l’état pur.
Pour mesurer précisément les différences de performances entre ce MacBook Pro M1 et notre MacBook Pro 2020, nous les avons opposés sur un montage vidéo. Pour être précis, les deux configurations sont les suivantes :
- MacBook Pro M1 / 8 Go de RAM / 256 Go de stockage
- MacBook Pro Intel Core i5 @2 GHz / 16 Go de RAM / 512 Go de stockage
Le logiciel utilisé est Davinci Resolve, une solution gratuite concurrente d’Adobe Premiere Pro. Pour la vidéo, nous avons simplement choisi d’importer la version 2160p de Big Buck Bunny. Une vidéo de 673 Mo que nous avons demandé aux deux machines d’exporter en 1080p en H.265.
Et la magie opéra. Il n’a fallu que 6 minutes 58 secondes au MacBook Pro M1 pour terminer son exportation. Du côté d’Intel, on pédalait encore jusqu’à atteindre 12 minutes 53 secondes. Pire si le M1 a effectué son travail tout en silence, le Core i5 a rapidement déchaîné son ventilateur pour atteindre 30 décibels. Ce n’est pas horrible, mais bien audible.
Les performances en jeu du MacBook Pro M1
Et si on a de bonnes performances en tâches bureautiques qu’en est-il en loisir ? On s’est bien entendu posé la question. Il n’en fallait pas plus pour aller taquiner les 8 coeurs du processeur graphique du M1. Pour cela, on a opté pour Tomb Raider, le remake de 2013. En définition native (2880 x 1800 pixels) et en Ultra, le jeu de Square Enix obtient une moyenne de 17 fps. Là, on a poussé un peu, mais en baissant la définition, c’est largement jouable en ultra. D’ailleurs, sur une dalle de 13 pouces, nul besoin de pousser la définition outre mesure pour du gaming. La différence visuelle est absorbable.
Au jeu de la comparaison, nous avons aussi lancé ce même Tomb Raider sur l’Intel Iris Plus de notre MacBook Pro Intel. Verdict : 10 fps. La déroute du X86 pourrait-on conclure. En jeu, le M1 offre donc 40% de performances en plus. À noter que l’on obtient encore mieux avec un MacBook Pro 16 pouces et sa carte graphique dédiée, mais c’est une première pour une puce intégrée d’offrir de telles performances. Et surtout, il ne faut pas oublier que ces valeurs sont obtenues via Rosetta 2, donc en émulation. On peut espérer gagner encore quelques fps sur des jeux spécifiquement développés pour de l’ARM.
Et pour continuer sur l’outil d’émulation d’Apple, on peut dire que s’il est performant, il n’est pas dénué de petits couacs. On a notamment observé le cas sur Torchlight II. Installé depuis notre compte Epic, il fonctionne de manière fluide avec toutes ses options graphiques cochées. En revanche, on a détecté quelques artefacts en jeu. Cela s’est matérialisé par des textures manquantes, ou plutôt blanchies. Arbre, sac à dos, le visuel est fortement impacté. Rosetta est donc puissant, mais pas infaillible.
Apple double l’autonomie de son MacBook Pro
C’est le deuxième effet kiss-cool. Avec l’autonomie, Apple assène le coup de grâce. Le MacBook Pro offre une autonomie théorique de 18 heures. Pour rappel, un MacBook Pro 13 pouces tourne habituellement autour des 10 heures, ce qui est déjà très bien. Là, on approche du double. En condition réelle, l’ordinateur d’Apple fait même mieux. On s’est plutôt approché des 20 heures en streaming sur Netflix avec une luminosité moyenne calibrée à 200 nits. Pour approcher une telle performance, il faut se tourner vers Dell et sa gamme professionnelle Latitude, dont les 9510 et 9410 sont de bons exemples. Autant dire que la concurrence est limitée, même le tout dernier Swift 5 d’Acer est encore en dessous des 15 heures d’autonomie.
Revers de la médaille, si l’autonomie du MacBook Pro M1 n’est pas suffisante pour votre usage, vous devrez embarquer son chargeur USB-C qui est tout sauf compact.
Un design inchangé
Si le MacBook Pro M1 est une révolution de l’intérieur, son extérieur est tout autre. Son apparence reste ainsi inchangée. On a toujours un châssis en aluminium et des mensurations raisonnables (30,41 x 21,24 x 1,56 cm) et un poids contenu de 1,4 kg. Mais ce MacBook Pro conserve également le cadre noir autour de sa dalle, de quoi limiter le taux d’occupation de l’écran. On pourrait y ficher une dalle de 15 pouces, chose que fait Dell depuis quelques temps sur ses XPS, dont le dernier XPS 17 que nous avons testé a les dimensions d’un 15 pouces.
Côté connectique, on est pas mieux servi. Trois ports : deux USB-C et un minijack. Même en voulant payer plus on ne peut avoir les quatres USB-C disponibles en option sur le MacBook Pro Intel. Dommage.
Clavier, touchpad, le MacBook Pro M1 est-il confortable ?
Le MacBook Pro M1 reprend le récent Magic Keyboard d’Apple. Ce clavier est arrivé en 2020 pour remplacer le précédent clavier papillon qu’utilisait Apple sur ses portables. Ce dernier a longtemps été décrié, c’était donc une bonne nouvelle de le voir disparaître. Le Magic Keyboard est très confortable à utiliser. J’écris ces lignes avec lui et le toucher est idéal, sans avoir à écraser les touches pour que les commandes soient prises en compte.
Concernant le touchpad, il est multitouch comme depuis longtemps. Apple l’a élargi il y a quelque temps ce qui permet une meilleure aisance des fonctions à plusieurs doigts. Enfin, on relèvera aussi la présence de la TouchBar, fin écran Oled qui surplombe le clavier. Pratique par moment, notamment dans certains logiciels grâce à ses raccourcis intelligents, il pourrait être dispensable.
MacBook Pro M1 : un écran parfait, tout simplement
Le MacBook Pro M1 offre un même écran de 13,3 pouces que sa version Intel. Sa définition est toujours de 2560 x 1600 pixels. Malgré tout, nous l’avons passé à la mesure avec notre solution maison et la sonde iDisplay Pro+. Sa luminosité est annoncée à 400 nits, valeur que nous avons légèrement pu dépasser. Sur ce point, il est dans les clous et peut être sans problème utilisé par forte luminosité. Même observation pour le contraste supérieur à 1000:1.
Et les contours de la perfection continuent de se dessiner avec la température des couleurs qui est de 6700 kelvins, ce qui est assez proche des 6500 kelvins de la lumière du jour, donnée cible pour nos tests. Enfin, la colorimétrie achève le tableau avec un DeltaE moyen mesuré à 1,2. Pour référence, s’il est inférieur à 3, on estime que l’oeil peut être trompé et ne voit plus les différences colorimétriques. Verdict, l’écran du MacBook Pro M1 est un exemple du genre. Il est parfait en tout point.
Le MacBook Pro M1 côté audio
Les haut-parleurs du MacBook Pro M1 ont la même puissance et le même champ sonore que sur le modèle Intel. Ayant sous la main un MacBook Pro Intel de 2020, nous avons pu comparer le rendu. À l’oreille, on sent une différence entre les deux modèles. Le M1 offre un son plus précis, notamment avec des aigus plus maîtrisés. Même là, Apple semble avoir retravaillé sa copie, sans nul doute au niveau logiciel puisque les haut-parleurs sont les mêmes sur les deux MacBook Pro.