Test Klipsch T5 II ANC : des écouteurs à reconnaissance de mouvements, ça vaut quoi ?

Les T5 II ANC forment l’évolution à réduction de bruit des écouteurs sans fil de Klipsch. Une proposition que nous avions hâte de tester, notamment pour ses fonctions de détection de mouvements. On n’aurait pas dû.

Image 1 : Test Klipsch T5 II ANC : des écouteurs à reconnaissance de mouvements, ça vaut quoi ?
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Klipsch T5 II ANC

Des écouteurs très imparfaits

  • klipsch t5 ii anc
    147.28€
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  • 179.21€
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On aime
  • Bonne isolation passive (quand bien positionnés)
  • La qualité du son peaufiné par Dirac
  • Pas d'asservissement entre les écouteurs
  • Réplication des commandes principales lorsqu'un seul écouteur est utilisé
On n’aime pas
  • Une connectivité malmenée
  • Pas de pause automatique
  • Un confort relatif
  • La réduction de bruit active trop discrète (et boguée sur Android)
  • Une autonomie décevante
  • Une détection de mouvements perfectible et anecdotique
  • Pas de codecs HD
  • Latence importante
Verdict :

Klipsch nous a fait envie avec ses T5 II ANC. Une fois en main, le soufflet s’est dégonflé. Ces écouteurs sont malheureusement loin d’être exemplaires. Outre les petits bugs qui gâchent l’expérience, ce sont surtout les fonctions principales qui sont grevées. On relève notamment une autonomie moyenne, une réduction de bruit trop légère ou encore une reconnaissance de mouvements anecdotique. En revanche, on apprécie à sa juste valeur le travaille opéré par Dirac sur la signature sonore des T5 II ANC. Ils colorent la musique et dynamise les bandes sonores des films ou séries.

Si vous ne connaissez pas Klipsch, sachez qu’il s’agit d’une grande marque américaine de Hi-Fi plus habituée aux enceintes colonnes à plusieurs milliers d’euros, comme la mythique Klipschorn AK6, qu’aux écouteurs sans fil. Néanmoins, d’autres grandes marques audiophiles telles que Cambridge Audio ou Devialet sont parvenus à faire la transition avec des essais transformés.

Klipsch a lancé ses écouteurs sans fil avec un premier modèle en 2019. Nommé T5 True Wireless, ils se sont avérés efficaces, si l’on en croit les tests de nos confrères internationaux. Proposés à 199 €, ils offraient alors un son cohérent et une bonne autonomie, notamment. Des défauts de jeunesse étaient relevés comme leurs commandes confuses. Après des T5 II qui semblent avoir eu les mêmes éloges, nous découvrons pour la première fois les écouteurs sans fil de Klipsch à travers les T5 II ANC, lesquels ajoutent, comme on s’en doute, la réduction de bruit active, notamment.

Habituellement, nous essayons au maximum de proposer des tests de bons produits afin de nourrir efficacement nos guides. Aujourd’hui, ce sera différent. Les T5 II ANC déçoivent. Notre bilan n’est pas des plus élogieux pour ce modèle et se cogne aux critiques positives que l’on voit pulluler. Avant de débuter, nous tenons à préciser que nous avons refait tous nos tests sur deux unités de T5 II ANC et deux smartphones (iPhone 13 Pro et Pixel 6 Pro) afin d’assurer notre jugement.

Image 2 : Test Klipsch T5 II ANC : des écouteurs à reconnaissance de mouvements, ça vaut quoi ?
Klipsch T5 II ANC – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

T5 II ANC : des écouteurs pas confortables pour tous

Les T5 II ANC sont des écouteurs légers. Comptez 5 grammes par écouteur. Klipsch fait bien les choses en garnissant sa boîte de pas moins de sept paires d’embouts avec même des demi-mesures. Ces derniers viennent se clipser aux écouteurs, via une partie en plastique. Ovoïdes, il faut trouver le bonne position avant de les insérer.

De nombreux tests indiquent qu’il suffit de les poser dans les oreilles puis de faire un quart de tour arrière pour qu’ils soient durablement fixés. C’est tout simplement faux. Sans doute chez certains cette technique indiquée par Klipsch fonctionne, mais pas chez nous. Si l’on respecte ceci, les écouteurs viennent tout juste se poser dans les oreilles. Un mouvement de tête les fait alors bouger et surtout vient casser l’étanchéité créée dans le canal auditif. L’isolation passive est alors mise à mal. En courant, (IPX4, les T5 II ANC sont résistants à la transpiration) il est tout bonnement impossible de les porter ainsi sans les refixer toutes les deux secondes.

Image 3 : Test Klipsch T5 II ANC : des écouteurs à reconnaissance de mouvements, ça vaut quoi ?
Klipsch T5 II ANC – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Notre solution a été de les pousser plus avant dans les oreilles. Le conduit est alors bouché, l’isolation passive fonctionnelle et durable. En revanche, ils ressortent alors de nos oreilles, les commandes sont moins accessibles et une irritation interne se fait sentir au bout d’une heure et demi environ. De plus, on se retrouve surtout avec de vrais intras, ce dont on n’a plus l’habitude. Des écouteurs qui rentrent loin dans le conduit auditif. C’est un frein pour de nombreux utilisateurs.

Image 4 : Test Klipsch T5 II ANC : des écouteurs à reconnaissance de mouvements, ça vaut quoi ?
Klipsch T5 II ANC – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Quant à parler du design, évoquons celui du boîtier des T5 II ANC. C’est le même que celui des T5 II, d’apparence tout du moins. Il est entièrement recouvert de métal (gunmetal dans notre cas). Une finition luxueuse qui a pour inconvénient d’alourdir l’ensemble (100 g environ). Dommage pour un produit nomade. Ses mensurations sont quant à elles contenus mm. On n’apprécie pas l’ouverture de ce boîtier. Elle s’effectue par le côté et ne permet pas de saisir confortablement chaque écouteur, le capot bloquant le passage des doigts. Enfin, petite différence avec les T5 II, le modèle ANC possède un patin en caoutchouc sous son boîtier. Celui-ci cache un système de charge sans fil.

Image 5 : Test Klipsch T5 II ANC : des écouteurs à reconnaissance de mouvements, ça vaut quoi ?
Klipsch T5 II ANC – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Une connectivité capricieuse

Klipsch est reconnu pour son matériel de haute qualité audio. Mais une entreprise spécialisée dans l’audio ne l’est pas pour autant dans la tech. Et côté connectivité, les T5 II ANC brillent par une myriades de petits défauts erratiques tous plus agaçants les uns que les autres. Par exemple, à l’instant j’essaye de les connecter à un Pixel 6 Pro de Google après les avoir déconnectés. Impossible. La connexion ne s’établie pas. Il faut les remettre dans leur boîtier, fermer le capot, l’ouvrir et alors on peut les connecter. Fastidieux.

Autre point, il peut arriver que le micro des écouteurs ne soit pas fonctionnel durant les appels. Même routine que précédemment, on est obligé de les replacer dans leur boîtier pour les reconnecter ensuite afin de voir disparaître ce défaut bloquant.

Dernier grief, il nous est aussi arrivé que les écouteurs ne veulent pas se connecter. On les remet alors dans le boîtier. Et se fait alors entendre un bip discontinu. Seule solution, en retirer les écouteurs pour leur couper le sifflet. Une expérience répétée avec les deux unités que nous avons eu à notre disposition. Bien évidemment l’ensemble de ces observations ont été faites dans la dernière version disponible du firmware des T5 II ANC, soit la v.4.4.3.

Klipsch T5 II ANC : les fonctions annexes

Ne vous attendez pas à une foule de fonctions avec les T5 II ANC. Ils ne disposent pas de pause active et pas non plus de multipoint. En revanche, une pression prolongée sur l’écouteur droit permet d’activer l’appairage et de passer relativement rapidement d’un appareil à l’autre. A noter également qu’ils utilisent une double connexion. Cela signifie que chaque écouteur est indépendant et peut donc être utilisé seul, droit comme gauche. Un fonctionnement différent du maître-esclave qui évite une liaison directe d’un écouteur à l’autre et qui peut être intéressante pour les gauchers.

Des écouteurs à détection de mouvements, c’est bien ?

Les T5 II ANC innovent avec une fonction inédite : la détection de mouvements. Klipsch la nomme Bragi Move, puisque conçue avec la société Bragi qui a déjà personnalisé des écouteurs de SkullCandy, notamment. Avec Bragi Head Moves, il suffit d’agiter la tête pour accepter ou refuser un appel ou même passer à la piste suivante. Lors de la présentation des écouteurs, cet ajout nous avait intrigué. Force est de constater que le soufflet a rapidement dégonflé. A l’usage, et malgré un passage par la calibration du système, la détection est hasardeuse et l’on s’agace à devoir prendre son téléphone pour décrocher un appel à la main. Idem pour le saut de piste, encore en bêta cependant.

Dans son portofolio, Bragi propose aussi une solution de contrôle vocal automatique. Celle-ci aurait peut-être été plus efficiente.

Image 6 : Test Klipsch T5 II ANC : des écouteurs à reconnaissance de mouvements, ça vaut quoi ?
Klipsch Connect – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Klipsch T5 II ANC : les commandes

Les T5 II ANC possèdent deux boutons, un sur chaque écouteur. Comme dit plus haut, ceux-ci sont indépendants l’un de l’autre. Klipsch a eu ici la bonne idée de déporter les commandes de l’écouteur droit sur le gauche si celui-ci est le seul utilisé (Solo Mode).

L’application Klipsch Connect permet de configurer le bouton de gauche : pression unique, double, triple. Mais rien pour l’écouteur droit. Il faut s’en tenir à la configuration par défaut, ce qui est dommage. Moduler le volume uniquement sur l’écouteur gauche n’est pas des plus naturels, par exemple. D’autant plus que pour peu que l’on loupe une pression et c’est une autre commande qui se déclenche.

Image 7 : Test Klipsch T5 II ANC : des écouteurs à reconnaissance de mouvements, ça vaut quoi ?
Klipsch T5 II ANC – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Où est la réduction de bruit active ?

Comme leur nom l’indiquent, les T5 II ANC introduisent un système de réduction de bruit active. Pour peu qu’on les installe correctement, on aura déjà une isolation passive correcte. L’isolation active s’actionne via le bouton de l’écouteur gauche. On passe du mode transparence à l’ANC on/off.

Nous avons testé ce mode ANC de 20 Hz à 20 000 Hz. Le résultat est sans appel, il pourrait n’y avoir qu’une isolation passive que cela reviendrait au même ou presque. Seules les basses extrêmes sont ici atténuées. Rien n’est fait ni sur les médiums ni sur les aigus.

Image 8 : Test Klipsch T5 II ANC : des écouteurs à reconnaissance de mouvements, ça vaut quoi ?
Klipsch Connect – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Pour aller plus loin, un réglage de l’application est censé moduler la puissance de la réduction de bruit active. Sur Android, on peut bouger le curseur autant que l’on veut, rien ne change. Un souci que nous ne rencontrons pas sur sur notre iPhone 13 Pro. Encore une fois, le produit est à jour, tout comme l’app. En condition réelles, dans le métro parisien, les bruits les plus graves sont diminués. Les voix restent audibles tout comme les crissements des freins ou les tremblements des roues sur les rails.

Enfin, terminons par un dernier bogue : l’ANC se désactive par moment lorsque l’on change de musique. On repasse alors en mode transparence.

Le son Dirac, un traitement audio flatteur

Si les T5 II sont compatibles AptX, leur version ANC n’est disponible qu’avec les codecs Bluetooth SBC et AAC. Un choix inattendu qui ne doit pas être étranger de la surconsommation énergétique apportée par la réduction de bruit active. Bluetooth 5.0, les T5 II ANC n’offrent pas une stabilité de connexion à toute épreuve. Nous avons eu plusieurs déconnexions et mises en pause non désirées.

Pour le rendu audio de ses écouteurs, Klipsch s’est attaché les services de Dirac. Cette entreprise suédoise est spécialiste des technologies mobiles, notamment. Klipsch reprend ici son expertise logicielle et algorithmique afin de donner un coup de fouet à la signature sonore de ses T5 II ANC.

Image 9 : Test Klipsch T5 II ANC : des écouteurs à reconnaissance de mouvements, ça vaut quoi ?
Klipsch T5 II ANC et Qobuz – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Force est de constater que c’est une solution gagnante. Le son délivré par les T5 II ANC est jubilatoire. Il n’est pas neutre, mais flatte l’oreille. Une option de l’application Klisch Connect permet de couper le Dirac HD Sound. A vrai dire, la différence est telle que l’on retourne vite chez le Suédois. Activé, il offre une belle dynamique, des basses bien présentes, mais aussi un son détaillé sur l’ensemble des fréquences. Seules les plus hautes fréquences semblent avoir été traitées avec moins de soin. Une observation faite sur les vocales ou du chant lyrique. Coup de chance, on peut récupérer cela via l’égaliseur intégré à l’application compagnon. La scène stéréo est aussi bien retranscrite et plutôt large, bien qu’on ait expérimenté mieux avec les WF-1000XM4 de Sony.

Image 10 : Test Klipsch T5 II ANC : des écouteurs à reconnaissance de mouvements, ça vaut quoi ?
Klipsch Connect – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Une latence trop importante

Qui dit Bluetooth, dit obligatoirement latence. La latence, c’est ce petit temps d’écart qui sépare l’image du son, phénomène que vous avez certainement déjà subi. Le but des constructeurs est de la réduire à néant à grand coup de codecs à faible latence, comme l’AptX Low Latency. Manque de pot, les T5 II ANC ne sont que SBC et AAC. Le meilleur, l’AAC, a une latence théorique de 150 ms. C’est la limite maximale d’une latence acceptable.

Image 11 : Test Klipsch T5 II ANC : des écouteurs à reconnaissance de mouvements, ça vaut quoi ?
Latence Klipsch T5 II ANC – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide

Lors de notre test, nous avons relevé un score en-deçà de cette valeur. 215 ms, voilà ce qui ressort de ces Klipsch T5 II ANC. Une piètre performance qui, cela dit, ne gênera que les joueurs ou ceux qui consomment de la vidéo hors des services de streaming. Les écouteurs sont aujourd’hui capables de décaler leur son lorsqu’ils diffusent du contenu de plateformes de streaming. Aucun souci donc sur YouTube, Netflix ou encore Disney+. En revanche, si vous avez pour habitude d’utiliser un lecteur tiers comme VLC, il faudra jouer du décalage de la piste sonore.

Kit main-libre, pas la force des T5 II ANC

Les micros des T5 II ANC se débrouillent assez bien en environnement calme. Encore que la fidélité de reproduction de la voix ne soit pas une priorité pour lui. A l’extérieur, il faut parler fort pour se faire entendre, si ce n’est pas le vent qui vient s’inviter à la fête. Alors, on coupe le bluetooth pour prendre son téléphone en main. Idem dans les transports en commun. Le bruit du métro empêche l’interlocuteur d’entendre le porteur des écouteurs.

Autonomie en-deçà de la concurrence

L’autonomie des T5 II ANC s’établie en deux plans : avec ou sans ANC. Avec, le constructeur avance 5h en une charge, 7h sans ANC. Dans les faits, à volume moyen, avec la réduction de bruit active, les T5 II ANC coupent le son après un peu plus de 3h15 d’écoute. Sans réduction de bruit active, on atteint 4h45. On est loin des données constructeur et surtout du marché. A ce niveau de prix, on s’attend à aller à au moins 5h30 d’autonomie en ANC, comme c’est le cas avec les Elite 85t de Jabra ou encore les QC Earbuds de Bose. Le boîtier des T5 II ANC offre trois charges en sus.

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Klipsch T5 II ANC – Crédits : Edouard le Ricque / Tom’s Guide