[Test] GeForce Experience : on craque ou pas ?

Image 1 : [Test] GeForce Experience : on craque ou pas ?

Si vous avez une carte graphique Nvidia dans votre ordinateur, vous pourrez peut-être ne plus vous contenter de son simple panneau de configuration. GeForce Experience est un système additionnel édité par la firme au Caméléon. Son objectif est d’apporter des fonctionnalités supplémentaires étroitement liées aux jeux vidéo.

Optimisation des graphismes, enregistrement de vidéo en jeu et gestion des mises à jour sont quelques-unes de ses attributions. GeForce Experience est-il indispensable ? Son contenu est-il bien pensé ? Autant de questions auxquels nous allons répondre en six points qui nous diront s’il faut ou non craquer pour le logiciel de Nvidia.

Oui, parce que c’est un gain de temps considérable

Un jeu tout neuf, une configuration vieillissante ou pas suffisamment puissante pour supporter la masse d’options graphiques du dernier Battlefield ou du dernier Assassin’s Creed. Combien de joueurs ont perdu plusieurs dizaines de minutes à affiner les options graphiques d’un jeu pour trouver le parfait équilibre entre qualité et performance ?

Cette étape, les possesseurs de consoles y échappent, mais pas les joueurs PC. C’est ici qu’intervient Nvidia. Son GeForce Experience propose d’optimiser les jeux à la place de l’utilisateur. Il suffit de scanner son disque dur pour qu’il repère les installations. Ensuite, il faut lancer une fois le jeu pour qu’il identifie les paramètres actuels.

Se connectant aux serveurs Nvidia, GeForce Experience va proposer une configuration optimale en tenant compte du processeur et de la carte graphique installés dans la machine ainsi que des besoins du jeu concerné. Deux panneaux s’affichent alors sur l’interface du logiciel indiquant les paramètres actuels et ceux optimaux. A l’utilisateur de choisir s’il veut ou non les appliquer. En quelques secondes, le jeu peut être configuré au plus juste de cette manière. Une belle trouvaille qui permet aux joueurs de gagner en temps de jeu.

De plus, ceux qui ne se plongeaient pas dans ces considérations graphiques peuvent désormais bénéficier d’un rapport qualité/performance optimisé sans avoir besoin de triturer d’obscurs menus d’options.
Image 2 : [Test] GeForce Experience : on craque ou pas ?Battlefield 4 en Ultra (20 fps)

Image 3 : [Test] GeForce Experience : on craque ou pas ?Battlefield 4 optimisé (60 fps)

Lors de notre test, cette option s’est révélée très utilise dans Battlefield 4. En poussant les options au maximum, il tournait péniblement à 20 fps. Après optimisation, il accrochait sans problème les 60 fps, sans que l’on n’ait une franche impression d’une dégradation de la qualité. Si ce constat s’est répété dans Remember Me et Sleeping Dogs, il est à nuancer pour Skyrim. Le dernier Elder Scrolls fonctionnait à 60 fps avec toutes les options en Ultra. Lors de son optimisation, GeForce Experience a désactivé “l’anticrénelage rapide approximatif” (FXAA) ainsi que “le fondu du détail de l’objet” alors qu’ils ne gênaient en rien. Il reste sans doute quelques mises au point à faire à ce niveau.

Image 4 : [Test] GeForce Experience : on craque ou pas ?Sur Skyrim, Nvidia s’est trompé

Non, parce que tous les jeux ne sont pas compatibles

Bien évidemment tout n’est pas tout rose. Malgré ses efforts, Nvidia n’éradique pas le paramétrage manuel des jeux. La raison en est que toutes les productions vidéoludiques ne sont pas compatibles avec GeForce Experience. Actuellement, sa liste n’en compte que 121. Cela va de Diablo III au dernier Call of Duty Ghosts en passant par Arma III. Il s’agit donc pour la grande majorité de jeux récents, ce qui n’est pas un mal puisque ce sont les plus à même de mettre à mal un ordinateur.

Néanmoins, on peut être surpris de trouver dans cette liste GTA San Andreas, cet opus datant de 2005. Des jeux datant de deux ou trois ans ne fonctionnent pas optimalement sur de petites configurations. Non pris en charge par GeForce Experience, ils rendent inutile cette application pour les appareils les possesseurs d’appareils modestes qui souhaitent s’y adonner. On pense notamment à Dead Space, Alan Wake, Darksiders ou encore à la saga F.E.A.R.

Image 5 : [Test] GeForce Experience : on craque ou pas ?

Oui, parce que ShadowPlay économise le framerate

Comme nous l’avons dit en préambule, GeForce Experience n’est pas qu’un outil d’optimisation graphique. Dans son couteau suisse, il comprend également en enregistreur vidéo. Nommé Shadow Play, il a été étudié pour permettre aux joueurs de filmer leurs exploits sans crainte de voir leur jeu “ramer”. La promesse est alléchante. Nous avons voulu vérifier cela en comparant ShadowPlay au service intégré d’un autre logiciel : Fraps. Le résultat est sans appel. Sur notre configuration équipée d’un Core i7 860, d’une GTX 780 et de 8 Go de RAM, ShadowPlay est parvenu à enregistrer une séquence de Battlefield 4 sans que cela se ressente en jeu.

Battlefield 4 avec ShadowPlay

De son côté, Fraps a fait subir une grosse baisse de framerate lors de la mise en marche de l’enregistrement. 25% des images se sont envolées dans la nature à cet instant, nous faisant descendre à 45 fps. ShadowPlay nous a livré sans difficulté une vidéo à 60 fps. Encore mieux, le fichier final a été enregistré en mp4, beaucoup plus léger que l’AVI utilisé par Fraps. Pour une vidéo de 20 secondes, on est à 120 Mo contre 1,30 Go.

Battlefield 4 avec Fraps

Oui, parce qu’on n’a plus à se soucier des mises à jour

GeForce Experience intègre en son sein une partie dédiée aux pilotes de la carte graphique. Plus besoin de vérifier sur le site de Nvidia s’il y a une nouvelle mise à jour de disponible, elle est déjà proposée dans GeForce Experience. Version définitive ou bêta, les deux sont proposées. En outre, ce centre de mises à jour prend également en charge le logiciel en lui-même et prend donc en compte les ajouts effectués dans la liste de compatibilité de Nvidia pour l’optimisation des jeux. On est bien dans la simplification du gaming sur PC.



Image 6 : [Test] GeForce Experience : on craque ou pas ?Le centre de mise à jour

Non, parce que tout ne monde ne peut pas en profiter

Outre les jeux, GeForce Experience n’est pas compatible avec toutes les configurations. Ses fonctionnalités ne peuvent fonctionner avec des composants trop anciens ou trop peu puissants. Ainsi, en dessous du Core 2 Duo et de la série des GeForce 400, elles sont inopérantes. De plus, pour accéder au ShadowPlay, il est obligatoire de posséder au minimum un processeur Core i3 2100 ou un Athlon II X4 630. Les composants plus modestes n’ont pas voix au chapitre.

Certes, leur prise en charge requiert un surplus de développement. Néanmoins, en proposant une simplification des réglages graphiques, Nvidia s’adresse avant tout aux néophytes qui n’ont pas forcément en leur possession des configurations de pointe. Bien entendu, et cela va de soit, le logiciel de Nvidia ne fonctionne pas avec les cartes graphiques AMD.

Dernière limitation matérielle, l’outil de configuration des Leds de la carte graphique. Ce n’est pas réellement un problème, puisqu’il n’est utilisable qu’avec les cartes Nvidia qui disposent d’un rétroéclairage Led, soit les GTX 690, 770, 780, Titan et consorts. il permet de paramétrer des variations de lumières et particulièrement une alerte visuelle en cas de surchauffe du processeur graphique.

Image 7 : [Test] GeForce Experience : on craque ou pas ?Une configuration minimale est obligatoire

Oui, parce que c’est gratuit

C’est certainement le point le plus important concernant GeForce Experience. Il s’agit d’un logiciel totalement gratuit. S’il n’y a pas grand-chose à dire de plus dans cette partie, cette seule gratuité justifie qu’on lui consacre une raison d’adopter ce logiciel.

Bilan

GeForce Experience est à essayer coûte que coûte si la configuration le permet. On lui reprochera de ne pas être compatible avec tous les processeurs et cartes graphiques. Cela limite son intérêt pour bon nombre d’utilisateurs de portables lambda ou de PC de bureau vieillissants. En outre, le catalogue des jeux pris en charge est aussi limité. S’il contient les principaux blockbusters récents, il en oublie les plus anciens qui ne sont pas pour autant obsolètes. Espérons que la liste s’allongera. L’optimisation automatique fonctionne très bien pour la grande majorité des jeux. Quelques ratés indiquent néanmoins qu’il ne faut pas l’utiliser systématiquement.

Complet, agréable et simple à utiliser, GeForce Experience est une franche réussite qui a un bel avenir et un grand potentiel. Les Américains l’utilisent d’ailleurs déjà comme lien pour utiliser l’option streaming de la Shield. Cette fonctionnalité viendra s’ajouter à la liste de la version française si jamais la console Android de Nvidia daigne sortir dans l’Hexagone.

Note : 4/5


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Image 8 : [Test] GeForce Experience : on craque ou pas ?Plusieurs paramètres définissent ShadowPlay