Fièrement rétro, le Fujifilm X-E3 répond à la tendance de conception de petits appareils photos compacts sans miroir et qui comprennent peu de contrôles physiques, préférant s’appuyer sur des écrans tactiles pour accéder à leurs paramètres.
- La qualité des photos, en particulier en basses lumières
- Les nombreuses options
- Le flash bien conçu
- Le boitier au design rétro
- L’application mobile facile à utiliser
- Demande un certain temps d’apprentissage
- Les menus et l'emplacement des commandes pourraient être améliorés
- Les fonctionnalités vidéo semblent avoir été intégrées après coup
- L'écran tactile ne pivote pas
Vu le temps nécessaire pour maitriser le X-E3, les novices risquent d’avoir du mal avec ce modèle mirrorless. Ceci étant, la plupart des photographes apprécieront la qualité des photos et des vidéos qu’il délivre. Le Sony A6500 garde néanmoins notre préférence car il se montre plus performant en vidéo. Mais dans l’ensemble, le Fujifilm X-E3 est un appareil photo hybride efficace et polyvalent qui vous permettra d’exprimer votre potentiel créatif.
Oui, pour le design, les commandes et les fonctionnalités
Le design old school du X-E3 est remarquable et plaira probablement plus à certains photographes qu’à d’autres. Néanmoins, une telle conception a l’avantage de faciliter la prise en main et la stabilité du boîtier. Un point important au moment de prendre des photos lorsque la luminosité est faible. Autre avantage d’une conception classique, la présence de nombreuses commandes et boutons physiques permet aux utilisateurs de plonger facilement dans les menus et de sélectionner les réglages.
Le X-E3, qui pèse un peu moins de 340 grammes et mesure 121,9 x 73,6 x 43 mm, a beaucoup de points communs avec le Sony a6500 (121,9 x 71,1 x 53,3 mm et 453,6 grammes). Ces deux modèles offrent par exemple de nombreux boutons et des commandes pour accéder directement aux paramètres.
Mais les deux appareils partagent également certains défauts. Par exemple, certains des éléments de l’interface du a6500 posent également problème avec le X-E3. Il est facile de se perdre dans le labyrinthe des menus, bien que cela soit encore plus confus dans le cas du X-E3, l’appareil photo créant la confusion en donnant accès à différents réglages de trois façons différentes : via le bouton menu, le bouton Drive ou le bouton Q.
À cela s’ajoute un oubli flagrant : il n’y a aucun bouton dédié à la vidéo. La plupart du temps, les utilisateurs passent d’un mode à l’autre en appuyant simplement sur le bouton d’enregistrement vidéo, avant de repasser à nouveau à la photo.
En utilisant une large ouverture avec l’objectif du kit du X-E3, nous avons pu bénéficier d’une faible profondeur de champ, en faisant la mise au point sur le gâteau au premier plan.Dans l’ensemble, le viseur OLED couleur de 2 360 000 points et l’écran LCD tactile de trois pouces (1 040 000 points) fonctionnent très bien. Et tout comme le Canon EOS M100, il est possible faire la mise au point et déclencher la prise de vue simplement, en touchant l’écran tactile du X-E3. Cependant, ce dernier ne pivote pas, ce qui est d’autant plus dommage à ce niveau de prix.
Le boîtier, mais aussi de l’objectif qui est proposé dans le kit, bénéficie d’une construction robuste. Et bien qu’il ne soit pas évident de savoir où se trouve tel ou tel réglage, il suffit de prendre un peu de temps pour s’y faire et progresser.
Une solution pourrait venir de l’intégration d’une rubrique « aide » dans les menus, ou au moins d’inclure des légendes pour ceux qui ne savent pas ce qu’est la « photométrie » ou qui prennent peur devant des termes barbares tels que « AE BKT ». L’ajout d’un assistant offrirait une meilleure première expérience aux utilisateurs qui débutent avec cet appareil photo.
Oui, pour la qualité des images et les performances
Ce qui distingue le Fujifilm X-E3 de la concurrence, c’est son excellent capteur CMOS III X-Trans de 24,3 mégapixels et son objectif Fujinon XF18-55mm f/2.8-4 R LM OIS qui est à la fois solide et performant.
Pour cette photo nous avons utilisé l’écran tactile qui permet de s’assurer de la mise au point et de l’exposition.L’ensemble permet de pendre des photos dans des conditions d’éclairage assez difficiles, par exemple avec des sujets qui sont uniquement éclairés par les bougies d’un gâteau d’anniversaire, ou encore des personnages qui se trouvent devant des écrans très lumineux dans un musée. Même dans ces deux configurations, le X-E3 est capable de restituer correctement les détails de la scène tout en gardant une bonne dynamique, même avec des réglages ISO très élevés.
Le test en hautes lumières permet de s’assurer de l’excellente qualité des photos, de la très bonne dynamique et de la fidélité des couleurs.Quand les conditions de lumière sont réunies, le X-E3 fonctionne à la perfection, délivrant des images très colorées et détaillées. Sur la photo ci-dessus, l’appareil photo a même restitué les marques de crayon les plus légères sur la reproduction d’une peinture de Bruegel et la texture du papier aquarelle. La plupart des détails bénéficient d’une grande précision avec des teintes bien rendues. La dynamique est assez bonne, dans la plupart des cas, mais en situation réelle, certaines zones sont surexposées.
Le X-E3 se comporte très bien en basse lumière. Par exemple, l’appareil photo a fourni des résultats précis dans le test suivant qui comprenait divers échantillons de couleurs, d’images d’art avec des effets de texture, un graphe en niveaux de gris et des éléments de nature morte. Nous avons particulièrement apprécié la manière dont le X-E3 reproduisait le nuancier de gris, aussi bien dans les tons que dans les subtiles textures de la peinture.
En faible luminosité il est nécessaire d’utiliser un ISO beaucoup plus élevé, ce qui implique du bruit et un grain plus marqué. Pourtant, la qualité et le caractère global de la nature morte sont restés intacts. Les valeurs tonales sont respectées et les couleurs sont assez précises. Nous avons même pu récupérer du détail et de la couleur en effectuant des ajustements dans Photoshop sur le fichier RAW de l’image en faible luminosité.
Sur ce plan en basse luminosité, couleurs et détails disparaissent dans les zones sombres.
Toutefois, le X-E3 peut enregistrer une image JPEG et RAW à la fois, ce qui permet de retoucher cette dernière et de retrouver à la fois les couleurs et les détails.Le X-E3 est polyvalent grâce à de nombreuses fonctions qui fonctionnent plutôt bien, y compris des outils de bracketing pour l’exposition automatique, d’ISO, d’effet de simulation de film, de balance des blancs et de plage dynamique. L’appareil photo vous permet également de varier le nombre d’images par seconde dans le mode rafale. Cependant, lors de la prise de vue en RAW (non compressé) et JPEG (en meilleure qualité), ce mode a des limites. En effet, les images capturées rapidement dans un premier temps (5 ou 8 images par seconde), avant de ralentir jusqu’à une image par seconde environ (la mémoire tampon de l’appareil est pleine ce qui ralentit le processus.)
Ces trois clichés permettent de vérifier la polyvalence du flash qui bénéficie de trois niveaux de réglage : pleine puissance (à gauche), 1/8 de la puissance (au centre) et 1/64 de la puissance (à droite).Le flash EF-X8 qui est livré avec l’appareil photo s’adapte parfaitement au sabot du X-E3. Très compact, mais étonnamment puissant, il affiche toutefois quelques limitations. On dispose néanmoins d’une énorme plage d’utilisation (voir l’exemple des photos prises avec trois réglages manuels différents). C’est un autre élément qui est livré avec le X-E3 et qui justifie son prix.
Oui et non, pour la vidéo
Comme de nombreux appareils photo récents, le X-E3 est capable de filmer en 4K, au même titre que les Sony a6300 et a6500 par exemple. Il peut également filmer des vidéos en Full HD en 60p ou 30p. À l’instar de la plupart des modèles de sa catégorie, les images du X-E3 affichent du bruit quand on monte en ISO (51 200), mais le bruit n’était pas aussi criard ou distrayant.
Cependant, la partie vidéo du X-E3 aurait pu être meilleure. En effet, bien que la qualité soit décente, l’implémentation globale de cette fonctionnalité semble avoir été pensée après coup. À titre d’exemple, il n’ y a aucun bouton dédié pour démarrer rapidement la capture vidéo. De plus, le passage des hautes aux basses lumières (ou vice versa), ou encore la mise au point d’un sujet proche à éloigné (ou l’inverse là aussi), est plus lente qu’on pourrait le penser.
Il n’ y a pas de fonction ralenti, ni même de time-lapse.
Oui, pour l’application mobile
À l’inverse de l’intégration de la vidéo, l’application mobile de Fujifilm est impressionnante. La configuration est extrêmement rapide et les fonctionnalités sont accessibles aisément et de manière très intuitive.
L’application mobile de Fujifilm est facile à utiliser. Elle permet de prendre des photos, d’enregistrer des vidéos ou de modifier les paramètres à partir de son smartphone. À gauche, l’écran d’accueil de l’application offre des options supplémentaires.L’interface de l’application bénéficie d’un design épuré avec des rubriques qui sont clairement identifiées et bien lisibles. La section Télécommande nous a particulièrement séduits en nous donnant accès à plusieurs fonctionnalités comme la mise au point, la vitesse d’obturation, l’ouverture, la correction d’exposition et la sensibilité ISO. Il est également possible de basculer du mode photo au mode vidéo.
De plus, lors de l’utilisation de l’application mobile, un message indique la démarche à suivre si l’appareil photo et le téléphone sont déconnectés. Pas besoin de tâtonner. Enfin, l’application permet de choisir parmi trois autres fonctionnalités en plus de la télécommande, et notamment le transfert de photos, l’aperçu des photos et la géolocalisation. L’ensemble fonctionne parfaitement.
Credit: Terry Sullivan/Tom’s Guide