- l’interface de contrôle du serveur
- la possibilité d'intégrer 4 disques
- l’interface de contrôle du serveur
- les possibilités de domotique
- l’abonnement à Netflix inclus
- le prix
- l’agrégation 4G qui ne fonctionne pas (ou pas bien)
- le player Devialet un peu « cheap »
- encore quelques bugs gênants
Sujette aux rumeurs les plus folles, la Freebox Delta était la box la plus attendue de ces trois dernières années. L’attente en valait-elle la peine ? La réponse est très clairement mitigée. L’appareil dispose de qualités indéniables, comme son serveur NAS, son environnement pour la partie player, ses possibilités en matière de domotique… Mais malgré de très bonnes idées, la Freebox Delta est un produit « en devenir », car il y a encore beaucoup de choses à revoir. Surtout qu’à ce prix, on pouvait espérer un produit exemplaire.
La nouvelle Freebox Delta étant destinée à profiter de nombreuses mises à jour, nous serons probablement amenés à faire évoluer ce test, tant au niveau rédactionnel que de la note attribuée.
Avec sa nouvelle box Internet, Free a décidé de frapper un grand coup, tant sur le plan des composants matériels utilisés, que sur celui des fonctionnalités logicielles. La Freebox Delta est sans conteste possible la box Internet la plus puissante du marché à l’heure actuelle, tout en offrant une ribambelle de services que l’on ne trouve pas ailleurs. Mais est-ce pour autant la box la plus intéressante financièrement parlant et que peut-on en attendre, elle qui souffre d’une mauvaise réputation depuis sa sortie à cause d’un nombre conséquent de bugs ? Nous avons testé l’appareil sous toutes les coutures et vous livrons nos conclusions. Alors, on craque ou pas pour la nouvelle Freebox Delta ?
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1 – Oui pour le modem-serveur
Avant toute chose, il convient de rappeler que la Freebox Delta se compose en réalité de deux appareils : le serveur d’une part, et le lecteur multimédia d’autre part, lequel a été conçu en partenariat avec Devialet. Les deux périphériques sont assez lourds, notamment parce que l’un dissimule six haut-parleurs, et que l’autre permet d’accueillir jusqu’à quatre disques en 2,5″ (SSD ou disques durs, à vous de choisir). Intéressons-nous dans un premier temps au serveur, lequel apporte de réelles innovations.
À l’arrière sur les côtés de la Delta, on trouve 4 ports Ethernet à 1 gigabit, 2 ports USB-C, dont l’un permet de connecter le FreePlug, 1 port USB 3.0, ainsi qu’une vraie bonne grosse nouveauté : un port en 10 gigabit. Il est donc possible de doper de manière significative les transferts entre la box et les autres équipements de la maison, à condition de disposer de tout le matériel adéquat. Et il est donc envisageable d’atteindre un débit de plus de 8 Gb/s (et non pas 10 Gb/s, comme on pourrait le croire), à condition bien évidemment d’être éligible à la fibre optique Free. Notez que nous n’avons pas encore pu tester la nouvelle sur une ligne fibrée, et que nos tests ont été réalisés sur une ligne ADSL avec un débit descendant de 18 Mb/s.
La mise en place des disques s’effectue de la manière la plus simple qui soit : un petit clapet au dos de l’appareil permet d’accéder à ses entrailles, et d’y insérer rapidement les unités de stockage. Il n’y a rien à visser / dévisser, tout se fait en une poignée de secondes, comme sur un NAS de dernière génération. Au passage, l’ouverture permet d’observer le « cœur » de la bête : son Snapdragon 835, le même qui équipait récemment nos smartphones haut de gamme, ses 2 Go de RAM et ses 32 Go de mémoire Flash. Certes, on pourra discuter sur le fait que le 835 est un processeur âgé de deux ans déjà, et que Free aurait pu faire l’effort d’opter pour un Snapdragon 845 (le 855 n’étant pas encore sorti au moment de la finalisation de la Delta). Mais la différence de puissance entre les deux modèles n’aurait finalement pas apporté grand-chose pour un tel appareil, lequel ne se destine pas non plus à effectuer des tâches lourdes en calculs.
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Finalement, le serveur est de la Freebox Delta est un petit bijou technologique, qui réagit au quart de tour et qui surtout, ne plante pas autant qu’on pourrait le croire. Insistons bien sur le fait que nous évoquons ici la partie serveur de la box. Pour le player, c’est une autre histoire, comme nous allons le voir. Apportons cependant deux bémols à ce bilan très positif. Le premier concerne le contrôle en façade du serveur. Celle-ci ne réagit pas toujours très bien, et il faut s’y reprendre à 2 ou 3 fois avant qu’il n’obtempère. Un détail. L’autre est plus problématique et d’ordre plus technologique : l’agrégation 4G annoncée par Free est bien loin d’être la panacée annoncée. Rappelons que cette technologie permet en théorie de coupler à la fois la connexion web classique en xDSL et la 4G. L’une ne se substitue pas à l’autre quand cette dernière est déficiente, mais les deux travaillent de concert afin d’offrir un débit montant et descendant plus conséquent. Free annonce ainsi un débit allant jusqu’à 200 Mb/s, de quoi offrir une vitesse similaire à celle d’une (petite) connexion fibrée. Mais les déconvenues pleuvent sur le web quant à cette technologie : fonctionnement aléatoire, pertes de connexion, limitation à 250 Go/mois, débits médiocres, impossibilité de recevoir la TV par ce biais… Pour notre part, nous n’avons jamais réussi à nous connecter à la 4G durant toute notre période de test. Pas de chance… C’est vraiment dommage, mais nous ne manquerons de tester cette fonctionnalité depuis un autre point d’accès dès que possible.
2 – Oui pour son interface de contrôle
L’interface d’administration de la Delta est similaire à celle de la Revolution. Pour celles et ceux qui ne la connaissent pas, rappelons que cet environnement permet de contrôler l’intégralité de la box, et qu’il adopte la forme d’un mini système d’exploitation, similaire à ce qu’on peut trouver sur un NAS par exemple. On y trouve des outils de diagnostics (température des disques, de la carte-mère, état Internet, courbes de débit, etc.), un gestionnaire de fichiers, un gestionnaire des ports (fonction switch), etc. On y profite également d’un très bon module de contrôle parental, qui permet de gérer des plages horaires et le type de connexion autorisé.
On y trouve aussi quelques options supplémentaires par rapport à la Freebox Revolution : le gestionnaire de disques permet d’administrer les quatre supports et de les monter en RAID 0, 1, 5 ou 10. Dans notre configuration de test, nous avons opté pour un montage en RAID 5 et là aussi, l’opération s’est effectuée avec une facilité déconcertante, de telle sorte que même les moins aguerris pourront rapidement mettre en place le NAS de l’appareil.
3 – Oui et non pour le player Devialet
Abordons maintenant l’autre périphérique livré avec la Freebox Delta : le player Devialet. L’appareil est livré avec deux télécommandes : la première est plutôt classique avec ses touches de contrôle, tandis que la seconde dispose d’une surface tactile.
Côté matériel, nous avons noté (et nous ne sommes les seuls) un petit défaut de conception au niveau de la connexion en USB-C, lequel permet de connecter le Freeplug et d’alimenter l’appareil. Celui a tendance à se débrancher au moindre soubresaut et à éteindre par conséquent la box.
Le lecteur Devialet permet de recharger la télécommande par induction. En théorie, il est possible de recharger d’autres appareils, comme un téléphone… Nous avons testé cette fonctionnalité à l’aide d’un iPhone X et d’un Galaxy S9+ : sur la vingtaine d’essais successifs que nous avons effectués, l’opération n’a fonctionné… qu’une seule fois.
La partie audio de l’appareil, confiée à Devialet donc, permet théoriquement de s’affranchir d’un kit audio. Comme évoqué précédemment, on trouve à l’intérieur 6 hauts-parleurs, lesquels expliquent l’embonpoint du player. Le son qui en ressort est vraiment bon, mais à 480 € l’appareil, on était en droit d’en attendre encore plus. Nous l’avons comparé avec un “vrai” kit audio constitué entre autre d’un amplificateur RX-A830 de Yamaha directement connecté à l’appareil et avons perçu une petite différence, notamment au niveaux des basses, en faveur du kit.
Bon point en revanche pour la partie logicielle : l’interface est vraiment très propre et on s’y retrouve aisément quant il s’agit d’accéder à la TV (n’oubliez pas de créer un raccourci sur l’écran d’accueil), de programmer un enregistrement, de lancer une application, etc. Le player fait aussi office de lecteur multimédia et peut jouer des fichiers en 4K HDR. Le logiciel qui sert à lire des vidéos a reconnu la quasi-totalité des formats que nous lui avons imposés. A noter que nous avons connu quelques soucis : le son se lançait, mais pas l’image. Fort heureusement, il s’agissait de cas isolés et une simple interruption du programme et un nouveau lancement a permis de visionner la vidéo convenablement.
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4 – Oui et non pour la domotique et les deux assistants
L’une des autres nouveautés de la Delta concerne ses deux assistants vocaux : celui de la Freebox d’un côté, et Alexa de l’autre. Oui, il est désormais possible de parler à la box Internet de Free et de lui demander de lancer un programme ou une application, même de contrôler certains appareils de la maison, etc. Les deux modules marchent plutôt bien, même s’il est indéniable que celui d’Amazon s’en tire nettement mieux que celui de Free en termes de fonctionnalités. Les skills d’Alexa constituent en effet un énorme avantage. Le choix de la part de Free d’avoir intégré deux assistants plutôt qu’un seul reste un grand mystère. Bien que la reconnaissance de Free permettent de lancer la plupart des commandes (allumer la TV, l’éteindre, changer de chaîne, baisser le son, mettre sur pause, démarrer un enregistrement…), on aurait préféré ne pas avoir à jongler entre “OK Freebox” et “Alexa” pour lancer telle ou telle commande.
On notera par ailleurs que la nouvelle box de Free est aussi très orientée vers la domotique, puisque l’opérateur propose aussi en option un pack de sécurité, lequel se compose d’une télécommande, d’un détecteur d’ouverture, d’une caméra de sécurité et d’un détecteur de mouvements. Le tout pour 59 €. L’appareil est également compatible avec les matériels Somfy et Philips Hue et permet de les gérer soit à l’aide de l’assistant vocal Freebox, soit via une application dédiée (Free annonce que d’autres marques seront également compatibles). Notre maison de test étant équipée de stores Somfy dans toutes les pièces, nous nous sommes empressés de mettre à l’épreuve cette fonctionnalité. La reconnaissance et la configuration de chaque volet roulant a été plutôt simple : une petite application permet d’ajouter autant de stores que l’on souhaite, et de contrôler ensuite leur ouverture et fermeture. Leur contrôle doit cependant être effectué de manière individuelle. Impossible de fermer tous les volets de la maison d’un coup via l’application, cela ne fonctionne pas. L’assistant vocal nous a aussi posé problème. Si nous avons pu demander à la Freebox d’ouvrir ou de fermer le volet du salon (la première pièce que nous avons configurée), celle-ci s’est constamment entêtée dès lors que nous lui avons demandé de faire la même chose avec les stores des autres pièces. En clair, il ne nous a pas été possible de contrôler oralement plus d’un volet électrique.
5 – Non, parce que le tarif est vraiment trop élevé
Avec cette nouvelle box Internet, Free monte clairement en gamme. L’opérateur, qui a établi toute sa réputation en cassant les prix de ses forfaits ADSL et mobiles, a bien augmenté sa gamme tarifaire. Là où la Freebox Mini 4K est commercialisée 34,99 €/mois (et même 14,99 €/mois la première année), la Freebox Delta vaut quant à elle 49,99 €/mois, sans même proposer d’offre préférentielle la première année. Et il faut en plus ajouter 480 € pour l’obtention du player Devialet, payable comptant ou en 48 mensualités de 10 € chacune. Là aussi, c’est une grande première pour Free : il faut impérativement « acheter » le player. Impossible de le louer et de le rendre à la fin du contrat.
Bref, la Freebox Delta est actuellement l’offre Internet la plus élevée dédiée au grand public, tous fournisseurs d’accès confondus. Si l’on trouve des forfaits à plus de 50 €/mois (chez SFR, par exemple, avec la formule Premium THD à 56 €), il n’est jamais question de devoir en plus ajouter le prix d’un lecteur à 480 €. Alors certes, depuis la présentation de sa box en décembre dernier, Free a revu sa copie et propose aujourd’hui une formule « Delta S » : pour 39,99 €/mois, on profite du serveur qui couple xDSL+4G, de la fibre 10G, de l’emplacement destiné à accueillir 4 disques durs, etc. Et on n’est pas contraint d’ajouter les 480 € du lecteur Devialet… puisqu’il n’y en a pas ! Car dans cette formule, il faut abandonner tout espoir de profiter de la TV, dès lors qu’il s’agit d’un simple forfait Internet + téléphonie. Et par conséquent, on ne peut pas profiter de l’abonnement gratuit à Netflix. On se demande à qui cette version allégée de la Freebox Delta S peut bien s’adresser. Tout comme la Freebox Delta tout court, diront les plus mauvaises langues…
Un grand merci à notre collaborateur Seb, sans qui ce test n’aurait pas été possible 😉