Le catalogue du géant chinois Xiaomi ne cesse de s’étendre même si la liste des produits officiellement disponibles en France fait encore bien pâle figure par rapport à celle proposée sur son marché domestique. Après avoir envahi nos rues avec ses trottinettes, Xiaomi poursuit le développement de son offre en mobilité électrique avec un vélo pliant qui vient dans un marché encore naissant où l’on trouve finalement peu de concurrents.
- Facilité de pliage
- Prix intéressant
- Qualité de fabrication satisfaisante
- Assistance électrique efficace
- Transmission Shimano Nexus fiable
- Poids
- Pas de garde-boue ni de porte-bagages
- Éclairage manquant d’efficacité à l’avant
- Autonomie en-dessous de la moyenne
- Confort limité
Le Xiaomi Mi Smart Electric Folding Bike est un VAE qui remplit parfaitement son contrat. Il constitue un moyen de transport tout à fait adapté pour qui réalise de petits kilométrages essentiellement sur des pistes dotées d’un bon revêtement. C’est un compagnon du quotidien très agréable grâce à son petit poids et à son moteur assez puissant pour le programme qui était le nôtre. Pour 1 000 €, le consommateur en aura pour son argent, ce n’est bien entendu pas vraiment une surprise, car c’est la spécialité de Xiaomi ! Sa mécanique plutôt simple devrait pouvoir facilement entretenue par l’utilisateur et a fortiori par un professionnel.
Comme souvent chez le constructeur asiatique, le prix semble particulièrement compétitif. Le Mi Smart Electric Folding Bike débarque au prix de 999 €. En comparaison, il faut compter quasiment 3 000 € pour le Brompton Electric. On placera volontiers le vélo électrique de Xiaomi face à un Tilt de Décathlon. Celui-ci est proposé autour des 800 €, mais se fait rare en boutique.
Les vélos pliants, électriques ou non, sont très intéressants dans le cadre d’une utilisation urbaine. Ils sont bien plus pratiques que leurs grands frères dans une pratique multimodale où le cycliste doit, pour une partie de son parcours, glisser son vélo dans un RER ou un Transilien. Avec un vélo classique, c’est impossible de le faire en théorie durant les heures de pointe. Dans tous les cas c’est courir le risque de s’attirer les foudres d’une bonne partie des autres usagers.
Utiliser un vélo pliant c’est aussi, d’un coup d’un seul, résoudre la question du vol. C’est l’une des problématiques les plus prégnantes des cyclistes urbains. Pour tout dire, c’est même l’un des principaux freins au développement de la pratique. Avec un vélo pliant, votre destrier vous accompagnera partout. Vous pourrez le monter dans votre appartement le soir. En journée, vous devriez lui trouver facilement une place derrière votre bureau.
Vélo à Assistance Électrique : quel modèle choisir pour se mettre au VAE ?
Un vélo électrique Xiaomi pliant et connecté
Voilà le décor planté. Et nous découvrons qu’il est aussi possible de trouver ce vélo sur certains sites sous une autre dénomination. QiCycle F1, en l’occurrence. Normal, c’est une déclinaison du Mi QiCycle que Xiaomi avait lancé en 2016, hors de nos contrées.
L’architecture est plutôt simple. La pièce prépondérante est le gros tube horizontal du cadre. Elle accueille la batterie de 209 Wh, qui n’est pas amovible, l’essentiel de l’électronique et, de part et d’autre, l’éclairage avant et arrière.
Pour le pliage, Xiaomi joue la carte de la simplicité. On a un seul axe mis à contribution. Il s’accompagne d’un blocage passant par la double fixation de l’immense tige de selle. Les roues d’un diamètre de 16 pouces sont chaussées de pneus au profil urbain. Ceux-ci apprécieront plus volontiers le beau macadam que des chemins empierrés. La roue avant accueille dans son moyeu le moteur. Nous avons peu d’informations à son sujet, au-delà de sa puissance de 250 W, conforme donc à la législation. Nous ne connaissons pas son couple ni sa puissance en pic.
Comment se conduit-il ?
Pour piloter le vélo électrique de Xiaomi, nous retrouvons à gauche une console de commandes dotée d’un écran couleur assez simple d’utilisation. Il indique la vitesse instantanée, le kilométrage parcouru, le mode d’assistance enclenché (il y en a trois) ainsi que d’autres informations pas forcément indispensables. Deux boutons permettent de naviguer dans les menus et de changer le mode d’assistance. Un appui long sur celui du dessus allume ou éteint l’éclairage.
Pour la transmission, l’énorme plateau est relié à un système Shimano Nexus à 3 vitesses par une classique chaîne métallique. Le Nexus se pilote par une poignée tournante placée à droite. Le freinage s’appuie à l’avant sur un classique système d’étrier caliper, aussi connu sous le nom de freins à tirage latéral.
À l’arrière, un mini tambour est mis à contribution. La selle est classique tout comme le guidon relativement étroit. Il prend place sur un tube pliant. L’ensemble semble plutôt robuste et présente bien. La peinture noire mate est plutôt réussie. Nous ne pouvons cependant pas affirmer qu’elle résistera parfaitement à une utilisation intensive.
Notons qu’il est possible d’aller plus loin en connectant le vélo électrique de Xiaomi à son smartphone via Bluetooth. L’application à tout faire de Xiaomi, Xiaomi Home qui gère tout aussi bien les ampoules connectées de la marque que l’épurateur d’air et les trottinettes, nous a notamment permis de mettre à jour le firmware du moteur. Dans ses autres fonctions, elle permet de verrouiller le vélo, mais aussi d’afficher le nombre de kilomètres parcourus, les calories brûlées ou encore l’autonomie restante. Somme toute, elle n’est pas d’une utilité fondamentale, les informations essentielles se trouvant déjà sur l’écran du vélo.
Un pliage simple et rapide
Bien entendu, nous ne pouvions effectuer ce test du Xiaomi Mi Smart Electric Folding Bike sans évoquer l’opération de pliage. Le vélo de Xiaomi a opté pour un système ultra-simple. En ce sens, il est en opposition avec un Brompton dont le pliage / dépliage réclame une maîtrise de la procédure.
Chez Xiaomi l’apprentissage de cette manipulation est tout simplement immédiat. Tout, ou presque, se passe du côté des deux blocages de la tige de selle. Les deux parties du vélo sont ensuite maintenues en place par d’astucieux aimants. Pour une compacité maximale, le guidon se plie aussi ainsi que les pédales. Idéal pour le ranger dans un coffre de voiture.
Un vélo électrique doté d’une assistance efficace
Les premiers mètres sur un vélo pliant, quelle que soit sa marque, suscitent toujours chez nous une certaine appréhension. Comment ce petit engin résistera-t-il à nos 80 kg ? Une fois ce cap franchi, nous voilà partis pour un premier trajet. Celui-ci nous fera traverser une bonne partie de Paris du nord vers le sud.
La position se montre plutôt agréable avec une selle confortable et un dos restant droit tout comme la tête. Cela permet de conserver une bonne vision périphérique. Les personnes plus grandes que la moyenne auront certainement une position plus penchée vers l’avant. Il est en effet impossible de modifier la hauteur du cintre.
Attention aux freins inversés
Premier kilomètre parcouru et première frayeur. A vocation internationale, le Xiaomi Mi Smart Electric Folding Bike a des freins inversés par rapport à la normale en France. En clair, ici le frein avant est actionné par le levier droit et le frein arrière par le levier gauche. Cela peut surprendre les premiers temps. Néanmoins, notons qu’il est toujours conseillé de freiner en même temps avec les deux freins du vélo.
Leur puissance est suffisante, mais les amateurs de gros mordant pourront demeurer sur leur faim. Malgré tout, cette petite carence nous a empêchés de tomber. Cependant, ce n’est pas le genre de vélo électrique qui se destine à une conduite sportive, en théorie. En effet, il est vif et il est léger (pour un VAE). A peine plus de 14 kg, c’est 2 kg de plus que le vélo électrique le plus léger du monde, le Gogoro Eeyo 1S et ses 12 kg. Ces deux facteurs en font un compagnon plutôt joueur. Avec lui, il est très agréable de se faufiler dans la circulation et les bouchons récemment apparus sur les pistes cyclables.
L’assistance forme un duo plutôt efficace avec la transmission Shimano Nexus. Les faux plats sont avalés sans difficulté et il est possible de se caler autour des 25 km/h très facilement. Une fois cette vitesse franchie, l’assistance se coupe. Le vélo électrique de Xiaomi répond donc parfaitement à la législation française. Bon point, il demeure bien entendu possible d’aller plus vite, à la seule force de ses jambes. L’inertie et les frottements internes se ressentent un peu, mais rien de très gênant cependant.
La gestion électronique de l’assistance est un peu moins subtile qu’avec des moteurs centraux haut de gamme. Quelques à-coups sont perceptibles avec des retours de couple qui arrivent parfois. En appuyant fortement sur les pédales au démarrage, nous avons parfois fait légèrement patiner la roue. Mais rien de suffisant pour se montrer véritablement déstabilisant, cependant. Le Xiaomi se classe même parmi les bons élèves de la classe des moteurs moyeux.
Une autonomie limitée
Avec une petite batterie, le Xiaomi Mi Smart Electric Folding Bike n’affiche pas une autonomie exceptionnelle. Dans les rues parisiennes, les relances sont fréquentes, tout comme les arrêts / départs logiquement énergivores. Dans cet environnement nous n’avons pu dépasser les 30 km d’autonomie. Nous avions adopté une conduite plutôt dynamique avec le mode d’assistance le plus puissant.
Cela peut sembler peu et ça l’est. Mais dans les faits cela devrait suffire à la plupart des utilisateurs ciblés par ce modèle. Rappelons qu’en moyenne les déplacements à vélo dans les grandes agglomérations n’excèdent pas les 5 km. Au passage, notons qu’une charge complète prend un peu moins de 4 heures. La transmission Nexus se montre souple et silencieuse. Ce n’est pas le cas du moteur du vélo de Xiaomi qui se fait plutôt bien entendre pour un modèle dans le moyeu.
Le Mi Smart Electric Folding Bike a oublié d’être confortable
Les pneus sont de faible section, 1,75 pouce en l’occurrence. Associés à un cadre dénué de toute suspension, ils ne sont pas logiquement idéaux dans les sections pavées encore très nombreuses à Paris. Les vibrations et les secousses sont directement retransmises aux cyclistes. Le petit diamètre des roues réclame un peu plus d’effort de la part du cycliste pour franchir un bateau de trottoir.
Mais nous avons été surpris par la facilité avec laquelle il est possible de lever la roue avant du Xiaomi Mi Smart Electric Folding Bike malgré la présence du moteur électrique. Un conseil, sur un vélo sans suspension, vérifiez régulièrement le serrage des accessoires et périphériques qui auront tendance à se dévisser.
Garde-boue, phare, porte-bagages, les limites du vélo électrique de Xiaomi
Au quotidien, le Xiaomi Mi Smart Electric Folding Bike souffre forcément de l’absence de garde-boue. L’eau et la boue ne tarderont pas à souiller votre pantalon et votre dos. Même si leur installation n’est pas des plus simples, car il ne faut pas venir empêcher le pliage du vélo, cela doit être possible en accessoire. D’ailleurs Brompton et Décathlon en équipent leurs pliants.
Bien entendu, il n’y a pas de porte-bagages, ni à l’avant ni à l’arrière, ni de plots de fixation prévus à cet effet. Il faudra faire avec une sacoche à sangles fixée au guidon. En revanche, nous trouvons bien une béquille, un élément rapidement indispensable.
Du côté du phare avant à LEDS, il suffit pour signaler sa présence sur des parcours dotés d’un éclairage public. Ne comptez pas sur lui pour affronter sereinement une petite départementale plongée dans le noir complet. Outre un manque de puissance, le phare est placé un peu bas pour éclairer loin. Cependant, nous retrouvons les mêmes limites sur la plupart des vélos du marché. À l’arrière en revanche, rien à redire, le job est fait.